Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
21 novembre 2010

Les "et moi" du soi...

" La confession la plus vraie est celle que nous faisons indirectement, en parlant des autres."
Emil Michel Cioran

Le langage est le moyen par lequel nous peaufinons l'image que nous jetons sur le monde. Entre les fausses vérités et les vraies paradoxes, les conversations de politesse et celles qui viennent du cœur, se mêlent en un jeu de dupes diplomates, pour à la fois se dire et se protéger, se montrer et se travestir...
Le langage n'a jamais un seul visage de clarté et de limpidité. Il est jeu de mots qui s'entrecroisent, et jouent à cache cache avec nos réalités, nos envies et nos craintes...
Chacun, pourtant, à sa manière n'y parle que de lui-même, que ce soit de façon directe ou indirecte.

Je pense en effet, que les confessions les plus vraies que nous faisons, se font souvent de manière allégorique, parce que c'est un moyen plus simple et sécurisant de se rendre lisible sans s'exposer vraiment. L'utilisation de ce procédé a le mérite, comme le travers, de garder une certaine dose d'ésotérisme pour ceux à qui il reste illisible, et d'être sujet à interprétation et à interrogation sur la part de personnel et d'impersonnel à en dégager...
Tout romancier à l'œuvre sait, qu'il n'a pas besoin d'écrire une autobiographie pour raconter sa vie, dans tous les mots qu'il fait prononcer, penser ou ressentir, il y a indéniablement une part de lui... Il laisse au lecteur le soin d'en faire la part des choses : on ne peut penser, parler, écrire ou lire qu'avec ce que l'on est, même lorsque plein d'empathie et de compassion, on se met à la place de l'autre...

Il y a des confessions utiles, voire nécessaires, qui ont le pouvoir de délivrer, tout en ne pouvant pas s'assumer en tant que telles. Ainsi, en les changeant de point de vue, en les extériorisant, peut-on les accompagner vers un salut qui nous allégera.
La pudeur, la peur du jugement, la honte ou le regret ne sont pas des émotions faciles à gérer. Pour contourner et surmonter leur obstacle, projeter ses mots sur d'autres histoires, peut tout à fait aboutir à une confession des plus sincères, car nous savons toujours, en tant que locuteur, ce que nous confions aux mots que l'on expulse de nous.
Peut-on y voir tromperie ou manipulation ?...
Dans certains cas certainement, mais dans la plupart des autres, la confession, quelle que soit sa forme, est une demande à peine déguisée d'absolution et de pardon... une supplique de reconnaissance et d'amour au sens large du terme...

Quand nous nous identifions à un personnage de théâtre ou de roman, c'est parce que nous revendiquons dans ses mots, comportements et pensées, une part d'une même proximité/intimité intérieure partagée... Dans la confession de l'autre, ce que nous cherchons avant tout, c'est ce qui fait écho en nous, pour tenter de comprendre, déjuger et/ou pardonner.
Quand la confession nous est personnelle, n'est-il pas alors logique, de l'extérioriser de notre point de vue auto-centré, afin de la défaire au maximum de l'émotionnel qui la retient muette ?...

Si le "je" ne parle pas toujours du "moi", l'emploi de tous les autres pronoms traduit bien, par contre, ce que le "je" pense et juge du reste du monde...
Le langage est souvent un miroir renversé, où le "je" ne fait que se projeter et se chercher...

... http://www.smileys-gratuits.com/smiley-quotidien/quotidien-3.gif ...

Publicité
Publicité
14 août 2009

Escale au pays de la Mémoire...

Tout voyage puise nécessairement à un moment ou à un autre dans le connu, dans la similarité... et donc dans le souvenir.
Pourtant, la mémoire est parfois un pays que l'on cherche à éviter, on préfère rester aux frontières du présent, et contourner les murailles du passé plutôt que d'affronter une traversée qui nous parait aventureuse...
Toutefois, visiter le pays de la mémoire peut être un bon point d'ancrage pour le futur... et la traversée pas obligatoirement désagréable ou nostalgique...

Ce qui frappe souvent au premier abord quand on fait escale au pays de la Mémoire, c'est le caractère à la fois inchangé et différent des paysages qu'on y rencontre... et des personnes aussi...


petfilcoulrog

La mémoire est un chemin sur lequel serpente toute notre vie...
ça monte et ça descend les couloirs du temps...
On peut y récolter plein d'instants,
Des qui renaissent ou des déjà existants,
Qui passent en boucle sur notre FM interne...




Mais gardons à l'esprit que les humeurs et les caprices du temps sont aussi les moments forts de nos existences et que ...

"Tout arrive toujours au moment opportun" (philosophie personnelle)


                                  ...... L.W


15 septembre 2009

Fil rouge...

" Le plaisir est tout compte fait un guide plus sur que le droit et le devoir."
Samuel Butler

Et on peut le constater à tous les niveaux de la vie...

Accomplir un devoir peut procurer la satisfaction d'être digne d'une confiance, d'un privilège qu'on nous donne ou un d'un honneur que l'on nous fait, et peut en ce sens procurer un certain plaisir.

Faire triompher le droit, le sien propre ou celui d'autrui, de la même façon, conduit à une satisfaction : la reconnaissance du bien fondé de ses actes ou convictions, avec en parallèle une certaine fierté.

Toutefois dans certains domaines, on ne peut pas chercher seulement la satisfaction ou la fierté, on a besoin de plus que ça... et notre niveau de progression sur notre "bonne" voie ne peut se mesurer que sur l'échelle du plaisir, à la fois donné et ressenti...

Dans notre culture encore empreinte des remparts de la pensée judéo chrétienne, il n'est pas de bon ton de placer le plaisir au-dessus du devoir ou du droit... pourtant si l'on veut trouver le chemin un minimum épanouissant, c'est bien par le plaisir qu'on en retire...

Le principe de plaisir régit nos vies, et l'altruisme pur relève du fantasme... ou du masochisme...
Et ceux qui disent le contraire ne sont peut-être pas aussi "désintéressés" qu'ils veulent le donner à penser...

Même l'humilité a ses limites, quand elle se confronte à notre bien-être... même si on a du mal à l'avouer...

......

www.justedesmotsquinousressemblent.com


20 septembre 2009

L'impossible simulation...

" Quand deux êtres se sont aimés, ils ne peuvent se dissimuler la moindre absence de tendresse dans un baiser."
Graham Greene

L'amour, partagé évidemment, reste une recherche constante. Les temps changent, nos façons de vivre évoluent, mais cette recherche-là reste la même depuis la nuit des temps...
Pourtant que les chemins de l'amour sont donc tordus !... et les bilans pas toujours aussi tranchés que positif ou négatif... Toute une palette s'y décline...

Quand deux êtres s'aiment, inévitablement à un moment donné, une sorte de fusion se produit. Elle n'est ni désirée ni anticipée, juste elle apparait dans ces premiers moments, si intenses, de découverte de l'autre, à la fois dans sa différence et dans sa similarité. Il y a toujours comme une sorte de "reconnaissance" de l'autre à l'origine du sentiment qui se développe.

Peu importe de quelle façon on "reconnait" cet autre, la relation particulière et unique qui se tisse ouvre nos sens à des perceptions plus vastes. Ainsi au-delà de ce que l'on voit, nous développons une sorte d'intuition de l'autre, qui nous rend attentif sans qu'on s'en rende compte, à plein de petits détails... Et l'on ne peut pas ne pas sentir les changements, même infimes, qui font évoluer l'histoire...
Aucune simulation n'est possible dans les histoires d'amour qui ne se mentent pas : on n'y trompe de toute façon que soi-même... parce que l'autre peut se faire complice du mensonge, mais rarement en être réellement dupe. Il est des mensonges qui arrangent tout le monde, comme des vérités qui dérangent...

Le baiser est le langage de prédilection de deux êtres qui s'aiment, il est le reflet de ce lien et son thermomètre aussi... on ne peut pas feindre son intensité ou sa tendresse. Première porte d'accès à l'intimité de l'autre, quand le baiser ne se donne plus que du bout des lèvres, on sent bien que les charnières de l'histoire sont en train de se gripper...

Quand on n'a plus la tendresse au bord des lèvres, c'est que nos cœurs se sont refermés...

......

www.justedesmotsquinousressemblent.com


24 septembre 2009

Si... ?

" Si le cheval connaissait sa force, serait-il assez fou pour accepter le joug comme il le fait ?
Mais qu'il devienne sensé et qu'il s'échappe, alors on dira qu'il est fou.
"
August Strindberg

La race humaine a réussi à dominer le monde... enfin dominer n'est peut-être pas le mot exact : elle a réussi à s'imposer au-dessus de toutes les autres créatures vivantes et à (se) convaincre que la terre lui appartient, comme s'il s'agissait d'une évidence première...
Mais qui est cette "race humaine" ?...
Un ensemble d'êtres "humains", à la fois tous semblables et tous uniques, qu'on englobe sous un terme général, et qui ne fait aucune autre distinction que celle de la biologie qui, à la fois, nous différencie des autres espèces, et nous lie les uns aux autres...
Ainsi intégrés à un "ensemble" identifié, nous portons nous aussi notre joug, faits de contraintes quotidiennes imposées par nos modes de vie en société.

Nous sommes tous, comme ces chevaux qui, bien que possédant la force, acceptent malgré tout le joug...
La question est de savoir : pourquoi le faisons-nous ?...
Dès qu'on frôle un peu les bords, et que l'on tend vers le refus ou la différence, les foudres du jugement porté sur la marginalité apparaissent...
La marginalité est hors normes... et l'amalgame devient rapide et facile entre la marginalité et l'anormalité ou plutôt l'a-normalité !... avec un "a" servant simplement de préfixe privatif.

Nous ne sommes pas très éloignés du cheval, nous acceptons le joug parce que nous ne savons pas que nous pourrions aussi vivre sans... et que nous avons les moyens de le refuser sans nous mettre nécessairement en danger.
Tout réside dans ce constat simple : "l'imagination est plus forte que la raison" (Emile Coué). Nous imaginons qu'il n'est pas possible de vivre autrement que comme nous avons toujours vécu, comme on nous a enseigné à nous comporter...
C'est de la non remise en cause de préceptes et principes considérés comme "normaux", que nait notre soumission.

Nous possédons beaucoup plus de ressources et de moyens que nous n'osons l'imaginer, mais refuser le joug pour la liberté a un prix... que nous ne sommes pas toujours prêts à payer, alors nous acceptons le joug comme un moindre mal, par rapport à la conquête d'une liberté qui nous semble relever plus encore du défi impossible que de l'envie.
Et nous préférons serrer les dents sur notre mors invisible... que nous sentir libres et indomptables dans un monde que l'on ne maitriserait pas...
L'avantage que nous y trouvons est évident : élément d'un "tout" dominant, nous nous sentons puissants, alors qu'en marge et en sous effectif, on se sent vulnérables...

C'est en échange de ce joug que nous achetons nos conforts de vies et notre sécurité... ...


www.justedesmotsquinousressemblent.com

Publicité
Publicité
24 septembre 2009

Quand la machine se grippe...

" Nous avons en permanence affaire à des occasions formidables, parfaitement travesties en problèmes insolubles."
Margaret Mead

Dès qu'on pose le terme de "problème", on ne peut s'empêcher de lui attribuer une connotation négative...
Pourtant, un problème n'est jamais qu'une situation à laquelle nous n'avons pas encore donné (ni même trouvé) de réponse, et on  ne peut pas d'emblée, l'estimer comme négatif à notre égard.

C'est notre paresse d'esprit innée qui nous pousse à voir ce nouveau défi, la situation problème, comme quelque chose de potentiellement "mauvais" à notre égard, mais ce n'est encore qu'un effet de notre imagination, laquelle en projetant ce genre de pensée, répand sur notre monde une négativité qui nuit à un réflexion sensée et suffisamment élargie pour aller puiser des "solutions" dans tous les champs du possible.

Mais il faut bien l'admettre : personne ne passe une vie entière sur le même problème sans le surmonter partiellement ou en totalité...

www.justedesmotsquinousressemblent.com

25 septembre 2009

Est-ce que quand la nuit tombe, elle se fait mal ?...

Et est-ce pour cette raison que le ciel se transforme, comme si il était devenu un cocard géant ?...


lune


Parfois la nuit tombe si brutalement... que même si l'on s'y attend, cela nous surprend...
Parfois on dirait qu'elle prend son temps, comme pendant ces longues soirées d'été où le jour n'en finit pas de décliner, comme une longue glissade de la lumière vers l'obscurité...

Et puis comme quand on vient de prendre un coup, tout d'un coup, on voit mille étoiles scintiller au-dessus de nous... sans bien savoir si ce sont elles qui tournent autour de nous, ou bien nous, qui tournons autour d'elles...
C'est vrai, parfois, c'est comme un vertige quand on se plonge les yeux en plein milieu de cette sombre immensité, relevée ça et là de petits points lumineux, qui semblent clignoter de loin en loin...
Et l'on se sent voyager dans les couloirs de l'espace temps, à s'en demander si le jour et la nuit relèvent plutôt du temps ou plutôt de l'espace...

spaceball

Est-ce que l'amour ça se prête ?...

spaceball

etoile_rose

28 octobre 2009

Coup de vent...

" La vraie sagesse, la vraie supériorité ne se gagne pas en luttant mais en laissant les choses se faire d'elles-mêmes. Les plantes qui résistent au vent se cassent, alors que les plantes souples survivent aux ouragans."
Epicure

La vraie sagesse... ??? ... Y en aurait-il donc une fausse ?...
Et c'est quoi la "sagesse" ?... Le même principe de base qui alimente le concept de "LA" vérité ?...

Etre sage a un double sens, une ambiguïté impossible puisque d'un côté la sagesse s'assimile à la raison : être sage, être raisonnable, être fidèle à ses principes et à ses règles de conduite établies comme les balises d'un chemin de vie, soit par intérêt personnel, soit par volonté de conformisme social...

Ou bien être sage, c'est-à-dire cultiver une sagesse qui relève à la fois de la connaissance et de l'expérimentation d'une voie qui mène à la paix intérieure, parce qu'on trouve notre "essentiel"...
Cette sagesse-là s'oppose souvent à la première, parce qu'elle ne s'appuie pas sur la "raison" mais sur l'épanouissement personnel.

"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit"... La sagesse, ça n'est pas de vivre au carré dans un monde cerné de limites et de limitations, la sagesse c'est de savoir ce qui nous est essentiel, nécessaire ou utile pour vivre bien dans notre ici et maintenant... sans faire de plans sur des avenirs impossibles à tenir...

La sagesse, comme le dit Epicure, c'est d'avoir la souplesse de s'adapter aux circonstances, et de ne pas lutter contre les moulins à vent de la réalité en se faisant croire que l'on est un valeureux combattant...
Les guerriers de la lumière de Coelho ou le guerrier pacifique de Millman ne livrent pas ce genre de combats perdus d'avance puisque leurs règles sont établies sur des illusions, du toc, du faux, du n'importe quoi... du prêt à penser qui met le soi en dehors du monde...

On peut passer au travers de toutes les épreuves en appréciant honnêtement la réalité comme elle est, c'est la première règle des lois de l'Esprit : accepter la réalité tel qu'elle est.
Puis on en arrive à la seconde règle : ne pas lutter contre le "Mal", aller directement au Bien... c'est-à-dire ne pas se battre contre quelque chose de négatif, qui mobilise ainsi beaucoup trop de notre énergie sans réellement faire avancer la vie, mais passer outre et trouver comment aller vers ce qui nous apparait comme bon, bien...

Les coups de vent et les ouragans de la vie n'épargnent personne, et l'on se trouve souvent fort démuni quand le sort semble s'acharner dans une violence qui déchaine tous nos éléments, à chercher comment rester debout, envers et contre tout, comme si on avait quelque chose à se prouver de sa force de résistance dans l'épreuve et l'adversité...
On ne veut pas courber l'échine, on ne veut pas plier, on veut rester droit, debout malgré les bourrasques, malgré la pluie, malgré le vent qui fait chanceler, et qui hésite en son souffle... comme nous-mêmes hésitons aussi...

Tout arrive toujours au moment opportun... Evidemment !...
Et pour aller même encore un peu plus loin : Toute épreuve, aussi longue, aussi pénible, aussi rude soit-elle, finit toujours par finir...
Le tout c'est d'arriver à tenir les délais nécessaires...

......


29 octobre 2009

Pratique théorique...

" La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.
La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
"
Albert Einstein

La théorie, finalement... ce n'est qu'un point de vue, l'aboutissement d'un raisonnement, une conclusion après réflexion.
Elle s'inscrit dans un espace conceptuel, intellectuel et temporel, car elle est toujours susceptible d'évoluer avec l'évolution de nos connaissances, l'état de notre conscience et les moments de nos existences...

La pratique, elle, s'attache à la vie... elle se détermine par l'action, les circonstances et les réactions.
Elle n'est pas toujours raisonnée...

"La réalité ne pardonne pas une seule erreur à la théorie." Léon Trotsky

......

1 novembre 2009

Les convictions de l'inutile...

" Confrontés à la nécessité de changer de point de vue, la majorité d'entre nous préfère prouver que c'est inutile."
John Kenneth Galbraith

Quand on a besoin de se dédouaner, on trouve toujours une justification à ses actes ou à ses opinions... L'auto-persuasion est une technique largement éprouvée pour prouver sa raison, surtout lorsqu'on doute de celle-ci...
Tenter de se convaincre du bien fondé de ce que l'on pense, et de l'inutilité de le remettre en cause est le meilleur somnifère pour endormir ses doutes... Et doucement bercé de la sorte, par nos propres illusions, on pense pouvoir trouver un sommeil réparateur... là où on ne fait jamais que fermer les yeux sur les vrais questions...

Changer de point de vue peut être un cheminement douloureux, quand il met au centre du problème nos représentations d'un monde qu'on a toujours connu.
Sorte de grand saut dans le vide, sans aucune connaissance sur la réception qu'on trouvera au bout de la chute, la remise en cause a tout pour en effrayer plus d'un...
Mais rester désespérément accroché au parapet de ses vieilles convictions, nous donne-t-il réellement un sentiment de liberté et de maitrise de sa vie ?...

La nécessité de changer de point de vue s'impose à nous plus souvent qu'on ne la choisit...
On n'y peut rien, la majorité d'entre nous préfère sentir sa ceinture de sécurité bien bouclée pour rester solidaire du véhicule en cas d'accident de parcours... Les autoroutes de la vie sont de moins en moins sures de nos jours, et le carambolage est possible à tout moment... Nous vivons à un rythme effréné, et nous ne pouvons pas à notre guise lever le pied, quand on voit bien qu'on a un virage difficile à négocier...

Pourtant...

Pourtant pour avancer, il est bon de temps à autre, de vérifier sur les panneaux de la vie qu'on va bien dans la direction souhaitée... et le cas échéant, si d'aventure on s'aperçoit de l'erreur, de savoir prendre au moment opportun la bifurcation salvatrice qui nous permettra de retrouver la trajectoire la meilleure, pour nous amener là où la vie s'accordera le mieux avec nos envies... et parfois même avec nos besoins réels...

Il ne sert à rien de s'entêter sur des parcours dont on sent bien qu'ils frôlent l'impasse, juste pour ne pas perdre la face, ou pour ne pas admettre qu'on peut toujours se tromper... Se tromper n'a rien de répréhensible tant qu'on se trompe sans se mentir...
Là où la mauvaise direction blesse, c'est quand on sait bien que c'est par orgueil, par peur, par lâcheté ou par paresse, qu'on refuse de considérer un autre point de vue...

Ne dit-on pas que, seuls les idiots ne changent jamais d'avis ?...

......

Plouf Plouf Plouf...

2 novembre 2009

A l'affût du temps perdu...

" Se ménager du temps est nécessaire pour l'esprit. Pour l'esprit, il faut du temps perdu."
Paul Valéry

dali
Les pendules, c'est un peu comme des étagères... qui permettent de ranger, de compartimenter le temps...

Les pendules sont garantes de l'équité et de l'équilibre temporel, en cadençant le déroulé de nos vies, par leurs tics et leurs tacs saccadés...

Mais les pendules n'enferment que les minutes, les secondes et les heures entre leurs deux aiguilles... Le temps ne saurait se résumer à cela...


........

5 novembre 2009

Let it go...

" Lâcher prise réserve souvent de très belles surprises."
Daniel Desbiens

Le lâcher prise est un concept dans l'air du temps, on en fait un moyen de réduire le stress inhérent à nos vies, un premier pas sur un chemin de mieux être, etc...
Sans aller jusqu'à promettre le paradis au bout du lâcher prise, il faut tout de même reconnaitre que la première conséquence positive du fait de lâcher un peu prise, c'est de se sentir plus libre...

On se sent plus libre en lâchant prise, parce qu'on n'est alors plus soumis aux aléas de la vie : ils ne nous dictent plus nos humeurs, nos réactions et nos pensées, puisque que l'on décide de ne leur accorder que l'importance réelle qu'ils ont, sans les transformer par le filtre de nos tergiversations et de nos cogitations...

Le contrôle que l'on exerce sur nos vies, souvent même à notre insu, est un mode de fonctionnement global, parfois hérité d'une éducation mais plus généralement encouragé par la société de consommation.
En effet, en nous  créant des besoins inutiles et superflus, nous devenons assujettis à nos désirs pour ce qu'ils sont : des désirs, sans plus nous poser la question de nos besoins...
Or, il est plus important de satisfaire ses besoins que ses désirs !...

Le lâcher prise permet d'apprécier l'instant présent, il nous remet à notre juste place dans le monde, dans notre "Ici et Maintenant"... sans se soucier de l'instant qui viendra ensuite.
Le lâcher prise, finalement, c'est déguster la vie à toutes petites bouchées, en se concentrant sur la saveur de chacune...
Le lâcher prise est une exigence de qualité dans un monde où prime la quantité, l'efficacité et la rapidité...
Le lâcher prise nous remet en contact avec notre vraie nature...

Là où l'expérience du lâcher prise est certainement la plus enrichissante humainement cependant, c'est sur le terrain relationnel. Qu'on le veuille ou non, nous vivons dans un monde où les relations de quelque nature qu'elles soient, sont codifiées, rigidifiées, voire même parfois... sclérosées.
A chaque situation relationnelle, sa réponse "idéale"... déclinée autant par les psy que par les "marchands de bien être" ou d'éveil...

S'ils peuvent expliquer et théoriser toutes les situations relationnelles et modéliser la communication afin que nous en retirions un bénéfice maximum, il y a quand même une chose que je n'arrive pas à comprendre : pourquoi ne pourrions-nous pas être et nous comporter selon nos propres codes, être... juste ce que l'on est ?... parce qu'à l'évidence ces "modèles" psycho relationnels, ces codages comportementaux auxquels on nous voudrait soumis, nous éloignent beaucoup plus d'une relation saine que la spontanéité d'être qui l'on est dans son rapport au moment présent...

Je sais, je radote, mais je persiste et je signe :
"Deviens qui tu es. Fais ce que toi seul peux faire." (F. Nietzsche)
Tout y est dit...
Faire ce que nous seuls pouvons faire : être soi-même... et que les conventions aillent au diable !

......

Let it Go !...

6 novembre 2009

Les maudits maux des mots non dits ...

" L'écriture a, par essence, une tendance autistique."
Christian Bobin

tulaimes_mon_blog

..
L'écriture dérive toujours de l'introspection, on écrit de l'intérieur vers l'extérieur...
Les mots deviennent alors une voie d'accès pour faire un pas vers le réel, une porte de sortie pour rejoindre le monde, celui dont on s'exclut temporairement quand on s'adonne à l'écriture, pour se plonger dans nos propres paysages...

Les mots écrits ne sont pas les mêmes que les mots dits. Ils offrent une plus grande liberté, dans la mesure où nous ne sommes pas témoins de leur réception et de leurs rebonds, dans l'esprit de ceux qui les reçoivent... alors qu'à l'oral, la réception des mots dits se traduit immédiatement en perception... et quand ils sont porteurs d'émotions, il peut s'avérer plus difficile de recevoir leur retour, eux-mêmes chargés de ressentis, sur nos fragilités soudain pointées du bout de la langue, par l'expression de notre sensibilité.

Les mots "donnés" toutefois, à l'écrit comme à l'oral relèvent aussi de l'exhibitionnisme, puisqu'on dévoile derrière ces paquets de lettres, toute une partie de nous...
Les mots peuvent créer une intimité, un sentiment de communion, même entre des gens qui ne se connaissent pas... Les mots sont gardiens pudiques cependant, de notre vérité intérieure, même quand ils empruntent le langage de l'authentique et de l'affectif...

Oui... L'écriture a, par essence, une tendance autistique... Les mots servent de paravent, et modèlent un nouveau monde qui n'existe que pour ceux qui les écrivent, et pour ceux qui les lisent... sorte de réalité parallèle par laquelle on peut faire naitre tout un univers...
Les mots à la fois isolent et rassemblent... et dans ce monde-là, comme dans le nôtre, on se cogne aux barreaux, même en l'absence de murs, il reste la censure...
Et puis l'écriture éloigne aussi de la vie quand elle empiète sur le temps "social"...

Acte de solitude par excellence, écrire, paradoxalement, nous enferme dans une sorte de fuite, de fugue à la vie...

... ...

7 novembre 2009

Là... ou ailleurs...

" Etre présent c'est bien plus qu'être là."
Malcolm Forbes

La présence physique ne garantit en rien d'être présent aux lieux, aux personnes et aux moments où nous nous trouvons. On peut très bien être là de façon holographique, et être ailleurs sans avoir besoin de posséder le don d'ubiquité...
Etre présent, c'est bien autre chose qu'être physiquement là...

Etre présent, c'est d'abord occuper l'espace temporel du présent... en personne ou en pensée...
L'homonymie, entre le présent et le fait d'être présent, n'est certainement pas un hasard.

... ...

9 novembre 2009

"Ouvrez, ouvrez la cage aux..." idées reçues...

" Ce que je vous demande, c'est d'ouvrir votre esprit, non de croire."
Jiddu Krishnamurti

Nous sommes bel et bien en cage quand notre esprit est prisonnier de vues arrêtées, héritées d'on ne sait quelle réflexion qui nous est étrangère, mais qu'on a fait sienne pour s'épargner l'effort d'arriver à nos propres conclusions.
L'esprit humain est par essence paresseux : il s'imprègne d'idées et de concepts dominants sans songer à les remettre en cause, par souci d'économie et de facilité...
Mais l'économie est moindre quand on s'aperçoit qu'elle affecte notre valeur plus qu'elle ne l'enrichit...

... ...

12 novembre 2009

Du fond du jardin...

" Répondant avec trois mois de retard à une lettre de Jules Renard, il écrivit :
"Excuse-moi d'avoir tant tardé à te répondre, mais quand ta lettre est arrivée, j'étais au fond du jardin. "
"
Alphonse Allais

Les excuses sont parfois des explications déroutantes... ce qui n'empêche pas qu'elles puissent être vraies...
J'ai moi-même pas mal de tracas avec le temps qui passe, pire qu'un super sonique en plein vol, sur ma vie, et je fais ce que je peux pour ne pas être totalement engloutie par les turbulences temporelles, qui nous happent hors de la vie sociale, sans qu'on le veuille vraiment...

On a beau dire ce qu'on veut, c'est pas qu'une question d'organisation... tant que les journées ne feront que 24h00, il est impossible de vivre toutes les vies parallèles et simultanées qui composent notre quotidien...
Et puis, c'est difficile de planifier sa vie au millimètre, ça enlève tout le goût du quotidien, quand on sait par avance de quoi demain, après demain et après après demain sera fait : moi j'ai besoin de liberté temporelle...

Mais quand même, des fois, c'est pas que je culpabilise... mais quand je pense à l'incertitude toujours inhérente aux lendemains, je me dis qu'il ne faut rien remettre à plus tard de ce qu'on peut faire aujourd'hui et qui ne prend pas beaucoup de temps : un petit signe du bout du clavier, quelques minutes de parole, une pause tendresse... tous ces petits riens qui nous font l'humanité plus douce en entretenant des liens, qui nous ancrent dans la vie...

Faut reconnaitre... je passe beaucoup de temps au fond de mon jardin... c'est là que je cueille mes mots et que je plante mes réflexions. J'ai le goût du secret, et le goût de la solitude, pas pour me cacher du monde, mais pour me donner aussi à moi, un peu d'attention... parce qu'on ne peut rien donner aux autres, si l'on est soi-même en situation de manque et de frustration...
Il n'est pas égoïste de penser à soi AUSSI... Le "je" n'est-il pas une personne à part entière en grammaire ?...
Pourquoi en serait-il autrement dans la vie ?...

On vit malgré tout dans un monde et à une époque, où la condition des femmes reste difficile à gérer : on ne peut pas être partout à la fois, et on a bien trop de casquettes sur la tête pour avoir le temps de toutes les porter équitablement... Nécessairement on fait des choix, on hiérarchise de gré ou de force, et on remplit son planning jusqu'à la dernière miette, de toute l'énergie qu'on arrive à rendre disponible...

Je ne cherche aucune excuse pour justifier mes retards de mail, ou mes défauts de cases attribuables dans mon emploi du temps, parce que j'aimerais sincèrement qu'il en soit autrement...
J'ai en moi, tellement d'envies et tellement de projets, tellement de personnes que j'aimerais avoir le temps de côtoyer de moins loin et tellement de rires à partager... mais le chrono défile, en mode perpétuel accéléré, et j'ai beau prendre sur mon sommeil, j'arrive pas à obtenir un solde créditeur...

Du fond de mon jardin, en cultivant mes roses et en arrachant mes orties, dans mon ciboulot qui n'arrête jamais, je pense à tout un microcosme de gens qui de loin ou de près, font partie de ma vie... et je les en remercie...

Mais comme je l'ai déjà dit... Je suis pas Super Woman !... ...

Super Woman...

10 novembre 2009

Pensée créatrice...

" Il faut savoir joindre l'agréable à l'agréable et se contenter de beaucoup."
Jean-Claude Carrière

Pourquoi devrait-on vivre "petit", et nécessairement joindre l'utile à l'agréable, si on peut faire autrement ?...

Si certains esprits pieux et charitables pensent que si on est là, c'est pour en... baver, afin de gagner notre droit d'entrée à côté du paradisiaque surhomme créateur de toutes choses en ce bas monde, je consens volontiers à leur laisser tout "l'utile" et tout le "peu", et je me porte volontaire pour acquérir l'agréable, l'inutile et le "beaucoup" en surplus dont personne ne veut...
Sans honte aucune, sans culpabilité... et avec le sourire !...
Je veux bien sacrifier ma place réservée au Paradis contre du paradis tout de suite et maintenant, même si à priori... le marché semble inéquitable, vu que l'éternité dure plus longtemps que le temps qu'il me reste à passer ici...
Tant pis, je prends le risque !...

Je n'ai jamais pensé que mes petits (ou grands) malheurs d'ici bas, pouvaient un jour servir ma cause plus tard, et le masochisme n'est pas ma religion de prédilection.
Je reste convaincue que le présent est le seul mode de toute vie, et qu'à vivre sa vie en différé, dans un futur dont on n'est jamais sûrs, ne présente non seulement aucun intérêt, mais que cela nous fait passer à côté de beaucoup de choses...
Tout n'arrive au moment opportun que pour ceux qui ont confiance en demain.
Pour les anxieux de nature et les "sacrificieux", il est clair que même lorsque ce moment opportun arrive, ils ne savent pas le reconnaître, tellement submergés qu'ils sont, dans leurs calculs de probabilités négatives et leurs projections catastrophistes.

Il n'y a aucune irresponsabilité de ma part à préférer me rendre heureuse plutôt que malheureuse, et ce n'est pas par naïveté que je crois que l'on est seul artisan de nos vies.
Les circonstances défavorables que l'on expérimente tous à certains moments, ne sont jamais que des paramètres dont on doit tenir compte, pas des obstacles insurmontables ni des "épreuves" nécessaires pour nous prouver quoi que ce soit, ou nous apporter quelque chose...

La pensée créatrice est un puissant outil, susceptible de nous porter bien au-delà de nos espérances... dans les deux sens.
Que l'on envisage le pire, et à coup sûr nous finirons par le rencontrer !...
Que l'on se souhaite le meilleur, et s'opère alors une orchestration circonstancielle subtile dans le sens de nos désirs !...

Pourquoi n'espérer que ramasser des miettes quand on peut se faire servir tout le gâteau ?...
Par politesse ?... Mais tout le monde peut avoir son gâteau !... Etre heureux soi-même n'enlève rien aux bonheurs des autres, tout comme être malheureux soi-même ne soulage personne de sa mauvaise fortune...
Il n'y a pas un quota fixe de bonheur et de malheur à répartir entre toutes les âmes égarées ici, le monde de l'abondance n'est pas Outre-Tombe, il est ici !...
Quelle chance, puisque nous aussi !...

Souhaitons-nous donc "tout le bonheur du monde, dès à présent et pour longtemps !"......

Tout le bonheur du monde...

11 novembre 2009

Les interstices vitaux...

" Il y a une fissure en toute chose... C'est ainsi qu'entre la lumière."
Léonard Cohen

On peut toujours trouver une faille à un raisonnement, réfuter une thèse ou un argument, et trouver un "talon d'Achille" chez toutes personnes... même celles qui s'en défendent (surtout chez ces personnes-là d'ailleurs).
Nous vivons dans un monde à l'équilibre précaire, dans lequel nous évoluons tous en funambules sur nos fils de vie...
Pourquoi ne pas, juste... l'accepter, plutôt que de vouloir se parer de certitudes mensongères ou de masques d'invincibilité qui nous éloignent de ce que nous sommes vraiment ?...

On admire souvent la force ou la détermination, mais ce sont toujours les fragilités et les faiblesses, qui alimentent les germes de la tendresse qu'on éprouve à l'égard des gens que nous aimons...
La raison en est plutôt simple : nous connaissons tous nos points forts et nos points faibles, là où ça fait peur et là où est notre zone de sécurité, là où on l'on ment et là où l'on est vrai...
Pas la peine de se la jouer, on a tous nos dualités, les différences individuelles ne se font que sur le ratio entre les deux...

Et ce qu'on sait, avec une certitude guère réfutable, c'est que nous ne sommes pas parfaits !
Et nous savons aussi que c'est la même chose pour tous... quelque puissent être les images qu'ils nous renvoient...
De fait, ça nous rassure quand on trouve les failles, les fissures, les fragilités...
Nécessairement ça humanise l'autre, sur une passerelle de jonction où il est moins difficile de rencontrer "l'humain"... derrière le masque et l'assurance affichée... parce qu'au final, on cherche tous la même chose pour se sentir exister...

On cherche tous à intégrer un îlot de confiance hors de tout jugement, hors de tout jeu de rôles, où l'on peut à la fois donner et recevoir, aimer et être aimé... parce que tout le reste n'a que très peu d'importance réelle, s'il nous manque cet essentiel...
Il n'y a pas que par les épreuves et la douleur que l'on progresse, ça c'est la vision judéo chrétienne ! Ce qui nous motive le plus à nous dépasser et à donner le meilleur que l'on a en nous, ce n'est jamais la rage ou la haine, mais bien la sécurité affective et la tendresse...

La frustration, l'insatisfaction, l'esprit de vengeance, les "mauvais sorts" affabulés, la jalousie, la méchanceté gratuite, etc... ne sont guère propices à nous épanouir, parce qu'ils rongent et grignotent à mesure toute notre humanité et nous empêchent de vivre bien...
Les gens heureux ne souhaitent pas le malheur des autres... ça c'est réservé à ceux pensent ne pas avoir la juste place qu'ils mériteraient d'avoir dans ce bal en costumes dans lequel, conviés ou pas, il faut bien danser sur les musiques "imposées" qui se succèdent...

Comme des bibelots fragiles, manipulés sans précaution par la vie, nous encaissons tous nos coups, nos fractures, nos fissures et nos blessures... et continuons quand même, bon gré mal gré, à faire bonne figure...
Les bleus, les rustines, les cicatrices redessinent à mesure les contours épurés de nos illusions et de nos rêves, qui se brisent sur les vagues du temps...
Le temps est comme un magicien fou, qui nous transforme par ses formules magiques, aux effets aussi imprévisibles qu'étonnants parfois...

Personne ne nous demande d'être des héros du quotidien, c'est d'authenticité et de simplicité dont on a besoin...

... ...

Cerveau et Psycho...

9 novembre 2009

Restricted Area...

" La réalité d'autrui n'est pas dans ce qu'il nous révèle, mais dans ce qu'il ne peut nous révéler.
Pourtant, si vous voulez le comprendre, n'écoutez pas ce qu'il vous dit, mais plutôt ce qu'il ne dit pas
."
Khalil Gibran

La conversation joue sur un double niveau d'écoute : il y a les mots que l'on entend, et puis ceux que l'on pressent. Comme le disait le Petit Prince "le langage est source de malentendus..."   Restricted_Area___02_L_364x245
Nous n'avons pas toujours les mots pour dire, nous ne savons pas toujours ce que nous taisons non plus, et c'est parfois autrui qui nous révèle plus que l'on ne peut trouver soi-même en soi... parce qu'avec la plus grande honnêteté du monde, nous arrivons tout de même à nous mentir et à nous fuir...

Dans l'échange verbal, il y a toujours une part de protection de soi, il y a cette part de nous que l'on garde comme un terrain réservé, surveillé par de puissants cerbères, que tout le monde connait bien : la peur, le doute, le manque de confiance en soi.
Les mots ne sont qu'une infime partie de la communication, et les silences ne sont pas que des signes de ponctuation orale conventionnels pour grouper des suites de mots en discours compréhensible et accessible à autrui...

Les silences ne sont pas seuls chargés de sens, les mots eux-mêmes se déclinent sur plusieurs niveaux d'entendement, suivant les éléments qu'autrui possède pour les interpréter et son envie d'écouter...
Nous apprenons beaucoup plus des autres par la traduction que l'on opère de ce que l'on entend sur notre propre grille de repères, que par les véritables mots prononcés.
Avec le temps et l'habitude on apprend que chacun a sa façon de communiquer, et on apprend à décoder et à comprendre, au-delà les sens affichés, les réalités souterraines qui étayent nos univers particuliers et singuliers.

Plus l'émotionnel et l'affectif entrent en ligne de compte, plus ce double niveau langagier devient important à saisir. Quand on connait très bien les personnes que l'on écoute, on entend à la fois le message porté par les mots, et les émotions non exprimées véritablement. Cette écoute attentive, qui permet d'aller plus loin que l'apparence, permet de mesurer aussi la qualité relationnelle...
En effet, on ne nous demande pas de rendre compte de ces perceptions langagières, juste de les entendre et de les comprendre, parce que ce qui n'est pas dit avec des mots par l'interlocuteur, ce dernier n'a pas nécessairement envie qu'on lui renvoie, mais peut toutefois avoir envie qu'on en tienne compte...

On joue tous de ce double niveau comme d'un langage codé, dont on espère parfois, par pudeur, que l'autre saura le comprendre, ou par protection, que l'autre ne saura pas l'interpréter...

13 novembre 2009

Les Quatre Accords Toltèques

" Ce n'est pas la mort, mais le risque d'être vivant et d'exprimer qui l'on est vraiment qui suscite la peur la plus importante. Etre simplement soi-même, voilà ce que l'on redoute le plus.
Nous avons appris à vivre en nous efforçant de satisfaire les besoins d'autrui, à vivre en fonction du point de vue des autres, de peur de ne pas être accepté et de ne pas être assez bien à leurs yeux."

Il faut une volonté très forte pour adopter ces quatre accords toltèques, mais si l'on y parvient, les transformations qui s'opèrent alors dans notre vie sont étonnantes...

Premier Accord Toltèque : Que votre Parole soit Impeccable...
Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez
N'utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire sur autrui
"Chaque être humain est un magicien. Par notre parole, nous pouvons soit jeter un sort à quelqu'un, soit l'en libérer."

Deuxième Accord Toltèque
: Quoiqu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle
Ne réagissez à rien de façon personnelle : ce que les autres disent et font n'est qu'une projection de leur propre réalité, de leur rêve.
Lorsque vous êtes immunisé contre ça , vous n'êtes plus victime de souffrances inutiles.
" Vous n'êtes jamais responsable des actions d'autrui ; seulement de vous-mêmes."

Troisième Accord Toltèque : Ne faites pas de supposition
Ayez le courage de poser des questions et d'exprimer vos vrais désirs
Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames
" Le meilleur moyen de vous empêcher de faire des suppositions est de poser des questions."

Quatrième Accord Toltèque : Faites toujours de votre mieux
Votre mieux change d'instant en instant...
Quelques soient les circonstances faites simplement de votre mieux, et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d'avoir des regrets
" Les trois premiers accords toltèques ne fonctionneront que si vous faites de votre mieux."


"Ne vous attendez pas à vous exprimer toujours avec une parole impeccable. Vos habitudes sont trop fortes et trop bien ancrées dans votre esprit. Mais vous pouvez faire de votre mieux.
N'imaginez pas que vous ne prendrez plus jamais rien personnellement : faites seulement de votre mieux.
Ne croyez pas que vous ne ferez plus jamais la moindre supposition, mais vous pouvez parfaitement faire de votre mieux."

C'est la pratique qui fait le maître... ...

Passeport Toltèque...

 

16 novembre 2009

Les angles de vue divergents...

" Un problème n'existe que s'il y a une différence entre ce qui se passe effectivement et ce que vous souhaitez qu'il se passe."
Kenneth Blanchard

Les "problèmes", c'est souvent très subjectif...
Les problèmes ont l'importance qu'on veut bien leur donner, et chacun a le pouvoir de les relativiser ou de les exagérer, et il est utile de garder à l'esprit que tout problème porte en lui, les germes d'une solution possible...

Il y a deux façons de réagir face à une situation problème : la première est de se focaliser sur les désagréments causés à l'instant présent, et la seconde est de se focaliser sur les solutions envisageables dans un premier temps, possibles dans un deuxième...
Se focaliser uniquement sur le problème est une démarche stérile, dans la mesure où l'énergie ainsi captée n'est pas disponible pour trouver un moyen de surmonter l'obstacle.
Se focaliser sur les solutions possibles est déjà moitié d'une solution puisqu'on n'envisage pas que cet état de fait soit durable.
Même si on ignore tout du "comment" faire pour dénouer la situation, rester arrêté sur le "pourquoi" du problème ne donne aucune perspective.

La compréhension du "pourquoi" est souvent une recherche de déculpabilisation ou de victimisation, plus qu'une tentative de résolution.
S'il peut être utile de connaitre les raisons qui ont pu faire émerger la situation problème, l'urgence n'est souvent pas tant dans la compréhension que dans l'action à mener...
L'instant présent sert la cause du futur en toutes circonstances : l'utiliser à ruminer un passé déjà parvenu à la réalité nous fait vivre en décalage de réel, et nous retarde alors encore d'un temps supplémentaire, en nous faisant déprécier l'instant au lieu de le mettre à profit.

Chercher les moyens de dépasser la situation problème permet de ne pas voler à l'avenir, plus que ce que le problème nous a déjà pris, et permet également de conserver une certaine sérénité, dans la mesure où l'on se prouve ainsi que tout mur érigé au fond d'une impasse, ne signifie pas que nous avons atteint les frontières du monde, mais seulement que nous ne pourrons continuer notre chemin et voir ce qu'il y a de l'autre côté qu'en escaladant ce mur, ou en nous y faisant passage d'une manière ou d'une autre...

Effectivement c'est la différence entre nos souhaits et la réalité que nous nommons "problème", or malgré tout, les situations problèmes sont un terrain de rêve pour libérer notre créativité, et elles nous permettent par là, d'agrandir notre champ d'action.
Les problèmes sont comme ces jeux d'énigme, dans lesquels à tâtons, on avance vers la solution à coup de propositions successives, qu'on se voit infirmées ou confirmées : c'est la somme des indices qu'on récolte qui nous permet d'arriver à la résolution.
L'inventaire des possibilités face à un problème procède bien de la même démarche... laquelle n'est pas si éloignée du processus basique d'apprentissage par essais et erreurs...

Mais si la réalité était toujours conforme à ce que l'on en attend, se poserait alors le problème de l'ennui face à la "prévisibilité" des choses, non ?... ...

9 décembre 2009

Les rendez-vous littéraires...

"Il y a toujours dans un livre même mauvais, une phrase qui bondit au visage du lecteur comme si elle n'attendait que lui."
Christian Bobin

Il y a des phrases comme ça, qui nous happent littéralement, et qui nous interpellent soit par l'interrogation qu'elles portent, soit par la résonance qu'elles ont en nous... parfois comme une sorte d'engrenage manquant qui enclenche alors dans sa suite toute une cascade de réflexion...
Le fait que l'on rencontre tous, au hasard, des phrases écrites "exprès pour nous", tend bien à prouver qu'on a tous en nous une part commune d'universel, qui est bien plus importante que nos différences individuelles relatives et subjectives...
On n'est pas tous coulés dans le même moule émotionnel certes, mais on a tous la même envie de vivre le mieux possible dans le meilleur des mondes que l'on croit possible...

Je me suis souvent demandé à quoi ça servait de lire quand le but n'est pas celui d'acquérir des connaissances nouvelles : lire pour se distraire... En fait lire, c'est un peu comme s'offrir un billet pour un voyage imaginaire... Il y a des livres qui plantent des décors tels, qu'à chaque fois qu'on les ouvre, l'image se rallume... ou l'atmosphère se recrée... Et lorsque tout à ce voyage, nous sommes soudainement rattrapés dans notre réalité par une phrase,ça nous interpelle, forcément !...

J'ai longtemps eu pour habitude de souligner dans mes livres les phrases qui m'interpellaient, parce que j'aimais pouvoir les retrouver facilement si j'avais envie de les relire...
Ces phrases relevées ont qui plus est, le pouvoir de garder en mémoire le contexte de cette rencontre entre des mots et un lecteur à un instant précis de sa vie. La phrase devient doublement porteuse d'un sens à la relecture : la phrase garde le sens qu'elle a, auquel s'ajoute le sens et les circonstances parfois du soulignement de cette phrase... les raisons de l'appropriation de la phrase par rapport à son propre contexte en parallèle à celui de l'histoire romancée, nous invite nécessairement à considérer des angles de vue différents...

Un jour j'ai vendu tous mes livres, y avait trop de phrases peut-être, j'ai eu besoin d'air... parfois elles me manquent... Et elles me manquent parce qu'elles étaient "mes" citations choisies à moi, des phrases qui me parlaient même si elles ne parlaient peut-être à personne d'autre... Les maximes de la Rochefoucault ou les Pensées de Pascal, ça va un petit peu mais, il y a toujours comme une conclusion à atteindre, une morale à trouver... La littérature a un goût de légèreté plus digeste pour l'alimentation quotidienne, même si pour l'équilibre, il faut consommer de tout avec modération...
On peut avoir envie juste de voyager sur un tapis de mots, pas de trouver quoi que ce soit...
On retrouve toujours un peu les mêmes citations partout, philosophiques ou proverbiales, mais on trouve aussi des sites plus hétéroclites et on sent rapidement à quel genre de "chercheur de mots" on a affaire, en examinant le choix des phrases retenues...

On a tous nos rendez-vous littéraires, personnels et particuliers...
ceux qui changent notre vie et les rendez-vous manqués aussi...
C'est parfois à la lecture de cette "phrase magique" quand on lit un mauvais livre qu'on comprend...
pourquoi il est arrivé entre nos mains...

Les mots aussi ont leur pouvoir créateur...

" Même quand les phrases ont l'apparence d'une citation, elles ne doivent à aucun moment faire oublier qu'elles s'appliquent à quelqu'un de particulier."
Peter Handke

... ...

10 décembre 2009

Les limites du pile ou face...

" Tout est hasard ou rien n'est hasard.
Si je croyais à la première possibilité, je ne pourrais pas vivre, mais je ne suis pas convaincue de la seconde.
"
Etty Hillesum

Si tout était hasard, la notion de responsabilité disparaitrait... Et même si nous avons parfois du mal à assumer nos responsabilités, nous nous retrouverions fort démunis si plus rien n'émanait de NOTRE responsabilité un peu comme une vie qui ne servirait à rien puisqu'on ne pourrait pas la conduire... nulle part... mais juste là où le hasard nous déposerait... par-ci par-là...

Penser que le hasard n'existe pas, c'est prendre un sacré risque aussi... celui de passer à côté de la magie de la vie...
Le hasard, il faut bien le reconnaitre, frappe souvent au moment opportun...
Quand on s'en rend compte immédiatement, alors on parle d'un "heureux hasard"..
Quand on n'en perçoit pas immédiatement les bénéfices qu'on en retirera, parfois on appel ça un "fâcheux hasard"...
Moi je crois, que le hasard, n'est jamais ni heureux ni fâcheux, ça n'a pas d'humeur un hasard...

Mais penser en ces termes, de responsabilité ou de hasard est réducteur : entre les deux il y a la réalité, sans cesse en re-création, et à laquelle chacun de nous participe individuellement... à sa façon de penser...
Ainsi les hasards naissent-ils de toutes ces créations individuelles qui se rencontrent, se télescopent ou se loupent...
Ce que nous appelons le hasard, c'est le déroulement imprévu des évènements suite à des éléments survenant de façon inopinée à un moment pas nécessairement choisi... rien de bien grave en somme...

Dans l'idée de hasard, comme pour l'idée de Dieu, ce qui gêne le plus souvent c'est qu'on arrive pas à se mettre d'accord sur les mots... Mais en fait on n'a pas besoin de savoir précisément ce que c'est, le hasard, Dieu, la mort, l'âme... pour y croire, on a juste besoin de sentir qu'il existe une sorte de globalité qui nous échappe... et que ce n'est pas parce qu''elle nous échappe et qu'on ne sait pas prouver quoi que ce soit, que l'on doit nier son existence : "Absence de preuve ne veut pas dire preuve d'absence"...

Nous interagissons avec le hasard inconsciemment, et souvent même nous collaborons...
en prenant un itinéraire que nous n'empruntons pas habituellement...
en ne faisant pas quelque chose qu'habituellement on fait toujours...
c'est-à-dire, pour faire simple, en faisant quelque chose de différent, qui nous sort de notre ordinaire ou au contraire en cassant notre "ordinaire" par un rituel non accompli, nous invitons le hasard à venir à notre rencontre...

Le meilleur moyen de se préserver du hasard est d'avoir un parfait contrôle sur tout : ne jamais lâcher prise surtout, de façon à limiter les intrusions possibles d'une réalité non maitrisée dans sa vie...
Et ça peut marcher !... mais quel ennui...
La façon la plus sûre de rencontrer le hasard reste néanmoins de partir à sa rencontre en n'hésitant pas à laisser la réalité nous entrainer plutôt qu'en essayant de la contrôler...
De toute manière, la réalité est inévitable...

Le hasard, c'est tout ce que l'on ne sait pas expliquer autrement, tout ce que l'on ne comprend pas...
Mais à la réflexion, même nos pensées relèvent du hasard...
Et... nos décisions de nos pensées et réflexions.
..
Méditons... Méditons...

......

Goethe, la vie, le hasard...

" Le hasard a des intuitions qu'il ne faut pas prendre pour des coïncidences." (Chris Marker)


11 décembre 2009

A la recherche de l'antonymie perdue...

" Mourir est tout au plus l'antonyme de naitre. L'antonyme de vivre reste à trouver."
Chris Marker

S'il n'existe aucun antonyme au sens propre, pour le verbe "vivre", il existe pourtant de multiples façons d'appréhender la vie de "façon antonyme". La façon la plus évidente, c'est peut-être la voie des "no life". On la conçoit généralement appliquée aux accros du jeu vidéo ou de l'internet, or c'est un phénomène plus généraliste qui peut concerner n'importe quelle activité que l'on exerce à outrance au détriment de ses relation sociales et sentimentales. Qu'il s'agisse de se consacrer en quasi exclusivité à son travail ou à Lara Croft, le résultat est le même : une vie qui se réduit à un monde rétréci...

L'antonyme de vivre n'existe pas, parce qu'il est difficile aussi de définir ce que signifie "vivre"...
Est-ce que vivre c'est se lever chaque matin et ouvrir les yeux sur un monde nouveau dont on sait qu'il aura, ce jour encore, quelque chose à nous apprendre ou à nous donner ?... Est-ce que vivre c'est juste respirer, manger, boire, dormir ?... Est-ce que vivre c'est marcher en direction d'un but à atteindre ?... Est-ce que vivre, c'est obligatoire ?...

Nous n'avons pas tous les mêmes besoins, les mêmes envies, les mêmes rêves...
Y a-t-il des buts ou des rêves plus louables, plus admirables, plus "vivants" que d'autres ?... Peut-on vivre sans but ?... Peut-on vivre sans désirer atteindre un certain bien-être que d'autres baptisent aussi "bonheur" ?... Peut-on respirer, manger, boire et dormir toute une vie sans en avoir envie ?...

Quand on regarde dans le rétro et que l'on considère ses jours et ses nuits déjà écoulées au compteur, est-ce qu'on a bien "vécu" tous ces jours, mois et années qui se sont entassés sans qu'on y prenne garde ?... Peut-on rattraper le temps de vie passé à n'avoir pas vécu si l'on s'en aperçoit ?... Est ce que dormir fait partie du temps de vie, ou est-ce qu'on doit le décompter ...

Ne pas vivre alors même qu'on est ici vivants, c'est aussi par exemple vivre dans le déni, le mensonge ou l'utopie : ne pas accepter la réalité telle qu'elle est, nous empêche inévitablement la vie comme elle est, et le déni conduit rarement à des développements ultérieurs positifs...
Ne pas vivre c'est aussi fermer les yeux en dehors des heures de sommeil sur tout ce qui nous incommode de la vie mais que nous pensons qu'il faut accepter parce qu'on n'ose pas chercher d'autres solutions...

Evidemment le "no lifing" est un concept relativement nouveau, mais la teneur n'en est pas nouvelle... quoique l'arrivée de la virtualité dans notre réalité tridimensionnelle ait pu en accroitre l'ampleur.
De tous temps, les gens qui se retranchent dans des univers de passion acceptent son pendant d'exclusion relative qui y est forcément rattaché. On ne peut vivre aucune passion sans se retirer du "monde", c'est même le propre de la passion de nous faire hiérarchiser différemment nos priorités en fonction d'elle...

Il n'existe pas d'antonyme au mot "vivre", parce qu'il n'existe pas UNE façon de vivre, et que même les "no life" ont une vie... juste que cette vie n'est pas accessible au autres...
Vivre, ça existe surtout au présent, au moment présent... et il est impossible de ne pas "vivre" tant qu'on respire... Soit on vit, soit on est morts... mais certains arrivent à continuer à faire semblant de vivre même si tout indique dans leur vie, qu'ils sont morts... des morts vivants dont l'ombre plane sur notre joie de vivre, qui elle-même à tout instant pourrait nous quitter... des morts clinique que plus aucun électrochoc ne pourra remettre en marche...

L'antonyme de la vie reste la mort... parce que la façon de vivre de chacun, de quelque manière qu'elle puisse être perçue de l'extérieur, n'appartient qu'à chacun...sans qu'on puisse juger si le verbe "vivre" y est suffisamment déployé sur tous les sens...

......

16 décembre 2009

L'indéfinissable charme de la fragilité ?...

" A une femme intelligente, il manque toujours l'indéfinissable charme de la fragilité."
Oscar Wilde

Drôle de phrase !... Sacré Oscar !...
L'intelligence rendrait-elle les gens invincibles ?... Quel rapport y a t-il entre intelligence et fragilité ?...
L'intelligence est un héritage qu'on reçoit à la naissance, et qui ne garantit aucunement de la force de caractère qui, elle au contraire, se développe avec le temps et l'expérience...

L'image de la femme fragile reste un stéréotype très présent dans la psyché masculine, alors même qu'il semblerait que les femmes ont une résistance au stress bien plus importante que les hommes... mais pour assouvir le besoin de protection de ces messieurs, les clichés se cultivent...
Bien sûr au plan physique, même s'il existe des femmes qui font exception, on peut trouver les femmes plus fragiles, simple question de corpulence... mais au niveau psychologique, la fragilité féminine est loin d'être évidente.

Fragile, on l'est tous... c'est inhérent à la nature humaine, et même à la nature tout court, et les différences individuelles ne résident que dans la manière de gérer cette fragilité, de l'exposer et de se protéger.
La vulnérabilité est loin d'être haïssable, c'est elle qui nous permet de rester humain, c'est-à-dire aussi, imparfaits et attendrissants. C'est notre fragilité qui nous rend accessible là où la supériorité affichée peut repousser, voire carrément rebuter.

La femme par son histoire, par la domination de l'homme sur le monde s'est vue rangée dans la catégorie des "faibles", et se doit donc de rester fidèle à l'image que les siècles ont dessiné autour d'elle ?...
Il ne faut pas confondre fragilité et sensibilité non plus...
La sensibilité reste une qualité assujettie à l'intelligence, mais la fragilité n'a rien à voir avec...
La fragilité n'a rien de négatif tant qu'elle n'est pas une entrave à la vie, naturellement...

A une femme intelligente, il manque toujours l'indéfinissable parité, qui lui permettrait d'être ce qu'elle est sans avoir à prouver sans arrêt l'égalité de ses capacités avec un homme, tout en assumant sa spécificité féminine.
Je ne connais pas les statistiques à ce sujet, mais il me semble que parmi les insatisfaits de la vie, les hommes qui aimeraient changer de sexe  sont beaucoup plus nombreux... Même s'il est parfois rageant de constater et de ressentir que même à l'aube de ce 21ème siècle, nous continuons à vivre dans un monde d'hommes, les femmes dans l'immense majorité se satisfont de leurs gênes... d'une part parce qu'elles savent qu'elles font partie de la chaine de transmission, et que porter et donner la vie est leur terrain réservé, et d'autre part parce que, aussi fragiles qu'elles puissent paraître, elles ne sont pas sans défense, ni stratégie compensatoire.

Notre fragilité est rarement la carte de visite que nous souhaitons tendre au monde, mais ça n'est pas parce qu'elle est dissimulée qu'elle n'existe pas. L'honnêteté n'étant pas la vertu qui gouverne le monde, nous préférons tous offrir une image forte, simple réflexe de protection... mais toute personne que l'on apprend à connaitre, et dont on gagne la confiance ne craint plus de se montrer telle qu'elle est, force et faiblesse comprises.

La fragilité des femmes est avant tout une invention des hommes... qui, avouons-le, nous arrange bien parfois quand même...

......

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité