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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
21 novembre 2010

Les "et moi" du soi...

" La confession la plus vraie est celle que nous faisons indirectement, en parlant des autres."
Emil Michel Cioran

Le langage est le moyen par lequel nous peaufinons l'image que nous jetons sur le monde. Entre les fausses vérités et les vraies paradoxes, les conversations de politesse et celles qui viennent du cœur, se mêlent en un jeu de dupes diplomates, pour à la fois se dire et se protéger, se montrer et se travestir...
Le langage n'a jamais un seul visage de clarté et de limpidité. Il est jeu de mots qui s'entrecroisent, et jouent à cache cache avec nos réalités, nos envies et nos craintes...
Chacun, pourtant, à sa manière n'y parle que de lui-même, que ce soit de façon directe ou indirecte.

Je pense en effet, que les confessions les plus vraies que nous faisons, se font souvent de manière allégorique, parce que c'est un moyen plus simple et sécurisant de se rendre lisible sans s'exposer vraiment. L'utilisation de ce procédé a le mérite, comme le travers, de garder une certaine dose d'ésotérisme pour ceux à qui il reste illisible, et d'être sujet à interprétation et à interrogation sur la part de personnel et d'impersonnel à en dégager...
Tout romancier à l'œuvre sait, qu'il n'a pas besoin d'écrire une autobiographie pour raconter sa vie, dans tous les mots qu'il fait prononcer, penser ou ressentir, il y a indéniablement une part de lui... Il laisse au lecteur le soin d'en faire la part des choses : on ne peut penser, parler, écrire ou lire qu'avec ce que l'on est, même lorsque plein d'empathie et de compassion, on se met à la place de l'autre...

Il y a des confessions utiles, voire nécessaires, qui ont le pouvoir de délivrer, tout en ne pouvant pas s'assumer en tant que telles. Ainsi, en les changeant de point de vue, en les extériorisant, peut-on les accompagner vers un salut qui nous allégera.
La pudeur, la peur du jugement, la honte ou le regret ne sont pas des émotions faciles à gérer. Pour contourner et surmonter leur obstacle, projeter ses mots sur d'autres histoires, peut tout à fait aboutir à une confession des plus sincères, car nous savons toujours, en tant que locuteur, ce que nous confions aux mots que l'on expulse de nous.
Peut-on y voir tromperie ou manipulation ?...
Dans certains cas certainement, mais dans la plupart des autres, la confession, quelle que soit sa forme, est une demande à peine déguisée d'absolution et de pardon... une supplique de reconnaissance et d'amour au sens large du terme...

Quand nous nous identifions à un personnage de théâtre ou de roman, c'est parce que nous revendiquons dans ses mots, comportements et pensées, une part d'une même proximité/intimité intérieure partagée... Dans la confession de l'autre, ce que nous cherchons avant tout, c'est ce qui fait écho en nous, pour tenter de comprendre, déjuger et/ou pardonner.
Quand la confession nous est personnelle, n'est-il pas alors logique, de l'extérioriser de notre point de vue auto-centré, afin de la défaire au maximum de l'émotionnel qui la retient muette ?...

Si le "je" ne parle pas toujours du "moi", l'emploi de tous les autres pronoms traduit bien, par contre, ce que le "je" pense et juge du reste du monde...
Le langage est souvent un miroir renversé, où le "je" ne fait que se projeter et se chercher...

... http://www.smileys-gratuits.com/smiley-quotidien/quotidien-3.gif ...

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