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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
25 janvier 2010

Saint Antoine de Padoue...

" C'est quand on perd les choses qu'on s'aperçoit qu'on pouvait s'en passer. Pour les gens, c'est le contraire."
Romain Guilleaumes

On a tous fait cette expérience, de choses auxquelles on tenait beaucoup, et qui d'un coup disparaissent de notre quotidien, du fait de leur perte ou de leur usure... renvoyées par la fugacité et la futilité du temps, qui sans cesse se renouvelle et se fait autre et différent...
On a beau dire ce qu'on veut, tout objet "irremplaçable" finit par devenir, à un moment ou à un autre, un objet du passé...

Pour les gens, par contre, juste observation : c'est le contraire... La perte nous invite à prendre la mesure de leur valeur : parfois insignifiante, parfois nulle et parfois d'une importance dont on ne s'était pas aperçu...
Après tout, c'est un constat plutôt rassurant, qui donne à l'individu toute sa force d'existence.
C'est aussi un constat qui peut être difficile, puisqu'il rajoute sur la douleur de la perte, ce regret de n'avoir pas été assez attentif à l'instant... Cette attention nécessaire pour évaluer ce que nous apporte les gens qui gravitent autour de nous...
Et il n'est nul besoin d'aller dans le registre passionnel pour éprouver l'intensité d'une perte, parfois il s'agit d'un détail de notre quotidien qui se bouleverse, d'un sourire qui nous manque, ou d'un "bonjour" qu'on n'entend plus, alors même qu'ils venaient plus du "machinal" que du fond du cœur...

Il me semble, avec le recul du temps, que nous vivons de toute manière, toujours seuls...
même à deux, même à plusieurs, même en communauté, parce qu'il existe toujours ces recoins sauvages et inatteignables de nous-mêmes, qu'on ne livre jamais...
parce qu'ils sont constitués de pensées incontrôlées, de ressentis particuliers ou de divagations diverses, dont on ne prend jamais la peine de les partager...
parce qu'ils sont notre terreau intime, notre jardin cérébral réservé, notre espace détente libéré de tout regard extérieur...
Nous partageons, échangeons, changeons... mais aussi nous taisons, gardons, et restons les mêmes...
La dualité de la vie existe à ce niveau-là aussi : mouvement perpétuel qui pourtant garde en lui le même essentiel...

Toute petite, on me conseillait d'invoquer et d'implorer Saint Antoine de Padoue... comme une ritournelle magique, une prière du soir dédiée à ce grand Manitou, qui savait tout, de ce que l'on perd ou de ce que l'on range on ne sait où...
"Saint Antoine de Padoue,
Vieux grigou, vieux filou,
Rendez ce qui n'est pas à vous !
"
(autre version : "Rendez-moi ce que vous m'avez pris !")
Et je l'avoue, il me semblait bien que ça marchait... parfois...
J'ai appris plus tard, qu'on obtenait les mêmes résultats même sans invoquer Saint Antoine, en s'endormant dans la vision de l'objet retrouvé, par mise à contribution de notre Inconscient, très réceptif durant le temps de lâcher prise qu'est le sommeil...

Mais pour les gens... Saint Antoine de Padoue, notre Inconscient...
ou même notre humilité ou la force de notre sentiment, ne sont pas assez puissants...

Il vaut mieux éviter de les négliger... parce qu'on n'est jamais sûrs de pouvoir les retrouver... ni les remplacer...

... ...

Saint Antoine de Padoue, vieux grigou...

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Commentaires
B
Bonjour, <br /> <br /> Si vous aimez les citations de Romain Guilleaumes, ou si elles vous font réagir - voire bondir -, vous pouvez à présent en discuter sur Facebook. <br /> <br /> Une page lui est consacrée à l'adresse suivante : <br /> http://www.facebook.com/home.php?#!/pages/Romain-Guilleaumes/127935797224749<br /> <br /> N'hésitez pas à signaler cette page à vos contacts, amis et lecteurs, si le cœur vous en dit.<br /> <br /> Son site officiel, qui pratique la publication en ligne de ses aphorismes, se trouve à cette adresse : <br /> http://www.romainguilleaumes.net<br /> <br /> Merci et bonne continuation.
P
C'est à l'adolescence que j'ai pris conscience que l'on naît seul, que l'on meurt seul et que l'on vit seul.<br /> <br /> J'y ai vu une source féconde pour conduire sa vie comme un chemin qui construit cet instant où un "je" sort du temps.<br /> <br /> Depuis, je crois avoir compris que c'est à cette solitude que chaque personne puise le recul nécessaire à s'accompagner elle-même sur ce chemin.<br /> <br /> Depuis, je crois avoir compris le respect dû à cette solitude, la mienne, celle des miens, celle d'autrui.<br /> <br /> Depuis, j'ai fait l'expérience que, de là, l'amour se partage.<br /> <br /> Peut-être est-ce en cela que le "temps" est toujours un "présent".
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