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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
28 décembre 2009

Au bistrot d'en face, ou à celui du temps qui passe...

"Les questions éludées vous attendent toujours quelque part."
Yvon Rivard


Il ne suffit pas de se boucher les oreilles pour faire disparaitre les questions, et l’omission et la diversion ont leurs limites
… puisque de toute manière, il n’y a que face à soi-même que l’on a véritablement à rendre des comptes… Nulle personne, ni aucun dieu, sur la terre comme au Ciel, ne sera jamais aussi impitoyable que le tribunal de notre propre conscience.

Nous croyons à tort être exposés au jugement d’autrui, mais nous seuls connaissons tous les tenants et les aboutissants, à la fois de nos questions et de nos réponses, et la mésestime des autres n’est rien face à la désestime de soi.
Si la mésestime des autres peut blesser notre orgueil, la perte d’estime de soi, elle, nous est fatale, car elle nous ôte tout espoir de nous racheter.
Aussi est-il préférable de ne pas éluder les questions qui nous dérangent, elles sont garantes d’une recherche de vérité et d’amélioration de soi, et leurs esquisses de réponse sont les premiers pas sur le chemin de la sérénité.

Ce que l’on fuit ou ce que l’on évite, on ne le fait pas dans la crainte du regard d’autrui, mais bien par tentative de fuite de soi-même. Il est tellement plus facile de se mentir à soi-même… même si le coût est infiniment plus élevé que celui des mensonges d’apparat.
Se tromper ou se leurrer soi-même est d’une lâcheté bien plus grande que de flouer le monde, parce qu’on ne peut jamais en être totalement dupes : il y subsiste toujours une part de doute et de conscience qui nous met mal à l’aise face à notre miroir, quand on contemple un visage à la fois si familier et si peu digne de notre confiance.

Toutes les questions éludées cependant, ne sont pas d’un intérêt si vital qu’on ne puisse pas prendre parfois des chemins de traverse pour les retrouver un peu plus loin, le temps de s’aérer un peu l’esprit et le cœur, pour que dans un nouveau souffle, on ait le courage et l’envie d’y porter réponse.
Les questions éludées sont parfois aussi des douleurs trop vives à l’instant, dont l’intensité s’estompe à mesure qu’on laisse un peu de temps et d’espace entre la question et le droit de réponse qu’on s’y accorde.

Eluder n’est pas jouer : passer son tour est généralement un aveu d’impossibilité à se plier aux règles du jeu ou à notre intérêt, voire aux deux à la fois.
Eluder c’est différer, remettre à plus tard… mais jamais reléguer à l’oubli, car une question posée, jamais ne s’oublie… particulièrement quand on n’a pas su donner la réplique.

Les questions éludées nous attendent toujours au tournant de la vérité… et aucun itinéraire « Bis » ne permet de les éviter, aussi vrai qu’à la sortie de l’autoroute, il y a toujours un péage

... ...


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23 décembre 2009

Destination surprise...

" La vie c'est ce qui vous arrive alors que vous étiez en train de prévoir autre chose."
Jeanne Moreau

D'où l'importance de vivre le moment présent, et non dans un futur en projet ou un passé déjà consommé et consumé...
Cette année qui vient de s'écouler... a-t-elle été telle que vous l'aviez imaginé ?...
Cette année nouvelle qui arrive en nous tendant les bras, que nous réservera-t-elle ?...
Quand on passe notre vie au crible, on s'aperçoit bien qu'à la fois on maitrise pas mal d'éléments, mais aussi qu'on agit en fonction des circonstances et des évènements... On agit et on réagit... Et parfois on réagit juste au lieu d'agir... Sans qu'on puisse vraiment prévoir quoi que ce soit, à part d'essayer d'être fidèle à nos envies...

Depuis pas mal de temps, j'ai cessé de prévoir ma vie, et je me suis mise à accepter les choses comme elles venaient, même quand elles semblent contrarier ou bousculer mes projets, en me rangeant derrière cette philosophie "Tout arrive toujours au moment opportun"...
Si au départ j'y voyais un côté puéril, après l'avoir maintes fois éprouvée, je sais que c'est une force qui permet de survivre à tous les moments un peu déstabilisants... puisque de toutes façons, rien ne sert de lutter contre la réalité et de lui faire porter tous les maux de nos destinées, parce qu'il y a des maux nécessaires pour qu'on arrive à apprendre et à comprendre les leçons que la vie tente de nous donner...

A trop prévoir sa vie, on n'a plus assez de temps pour la vivre comme elle se présente à nous...
C'est un peu comme quand on ne voit d'une personne que ce qu'il nous plait de voir, sans la prendre dans son intégralité, mais juste comme on la fantasme, comme on aimerait qu'elle corresponde à notre idéal...
La vie, les gens... rien n'est jamais aussi prévisible qu'on veut se le faire croire.
On croit savoir, on croit comprendre, et puis on se rend compte que les croyances... c'est jamais que des histoires qu'on se raconte ou qu'on nous raconte : croire n'est pas savoir !...

On échafaude des scénarios qu'on prend pour des projets, qu'on prend pour des besoins là où il n'y a jamais que des envies, et on pense pouvoir diriger nos vies comme des metteurs en scène sur un plateau de tournage, qui peuvent faire rejouer la scène, la couper ou la réécrire au gré de leur imagination ou des vraisemblances de l'histoire... mais nous ne sommes pas des metteurs en scène... ni des acteurs...
Nous sommes taillés dans l'inusable étoffe de la réalité, pas toujours thermorégulatrice face aux coups de chaud et de froid de la vie... et l'on ne peut pas toujours rejouer l'histoire quand la scène n'a pas été à la hauteur de nos espérances...

La vie c'est ce qui nous arrive... oui... tous les jours...
Des fois ça fait chaud au cœur, des fois ça fait froid dans le dos,
Des fois on se sent tout en haut du box office avec un ego démesuré qui nous fait croire qu'on a tous les pouvoirs...
Des fois on se sent manipulés par des forces inexplicables qui nous aimantent et nous aiguillent bien loin de nos désirs...
Des fois on comprend la logique des évènements et le rôle qu'on y joue...
Des fois, on comprend plus rien du tout...

Mais on continue... parce que la vie a bien plus d'imagination que nous... et que finalement, on s'y habitue... à ne jamais savoir de quoi sera fait demain...
On finit même par trouver ça bien quand on se prend au jeu...
Et puis vivre sa vie comme elle vient, c'est le meilleur moyen pour être heureux...

Vivons donc l'aujourd'hui au présent... comme un présent,
et ne prenons pas pour un fardeau ce qui est somme toute, un sacré cadeau
...

......

22 décembre 2009

Faire le vide...

" Souvent au lieu de penser, on se fait des idées."
Louis Scutenaire

Les idées s'imposent d'elles-mêmes, là où les pensées naissent d'une réflexion volontaire et suivie... mais on a tendance à confondre les idées parfois préconçues qui s'érigent comme des conclusions évidentes avec les pensées construites qui soupèsent tous les aspects d'un problème...
A cela un seul remède : faire le vide... pour repartir du bon neurone...

On le ressent comme une nécessité parfois : arrêter ce brouhaha silencieux qui nous emplit le cerveau et débrancher...
Se débrancher de tout contact avec la vie extérieure pour retrouver un calme intérieur oublié dans l'effervescence de nos vies quotidiennes...
Peut-être que j'emploie le "nous" sans raison, et que ce phénomène n'est pas aussi universel que je veux bien le penser... L'idée que je me fais de ce "brouhaha", et que je plaque sur ma réflexion comme une pensée aboutie n'est peut-être que le fruit de ma vision réduite après tout...
Alors je vais laisser le "nous" vivre ses particularités et me concentrer sur mon "je", fatigué et en manque de d'air, qui ne désire qu'une chose à l'instant présent : rien !...

Rien...
Comme un énorme besoin de faire le vide, le vide de tout, pour laisser finir cette année qui a traversé mon temps comme un cheval lancé au galop, et qui se retrouve là, au soir d'un 2009 presque déjà terminé en ayant la sensation de n'avoir pas eu le temps de prendre le temps de vivre selon mes désirs profonds.
Le bilan de cette année achevée est loin d'être négatif, j'ai aimé vivre 2009, autant que 2008 et que 2007, trois ans d'un rythme fou et trépidant qui continuent à donner à ma vie le sens vers lequel je me dirige... sans trouver le chemin si long que ça, et avec des étapes merveilleusement appréciables et enrichissantes...

Rien...
Pour faire aussi le point sur tous les évènements, les rencontres et les hasards de cette future année passée... A l'heure où chacun échafaude ses plans et projets pour conclure 2009 avec l'esprit et le cœur en fête, j'ai peine à me joindre à cet état d'esprit. Pourquoi devrait-on nécessairement se goinfrer et s'éclater parce qu'on arrive au bout du calendrier ?... Est-ce qu'on pense vraiment que cela doit donner lieu à ces orgies programmées ou bien est-ce seulement l'idée que l'on s'en fait d'après nos observations usuelles, qui nous poussent à vouloir festoyer de la sorte ?...

Rien...
Sauf l'envie de retrouver dans un silence, le chemin pour demain, sans être étourdie par un vacarme dont je ne me sens pas maître...
Sauf le besoin d'un retour aux sources, d'un grand ménage intérieur pour commencer 2010 d'un bon pied...

... ...

......

14 décembre 2009

Le secret du bonheur...

" Le secret du bonheur et le comble de l'art, c'est de vivre comme tout le monde, en étant comme personne."
Simone de Beauvoir

Autant de dire que c'est à la portée de tout le monde... ou presque...

... ...

11 décembre 2009

A la recherche de l'antonymie perdue...

" Mourir est tout au plus l'antonyme de naitre. L'antonyme de vivre reste à trouver."
Chris Marker

S'il n'existe aucun antonyme au sens propre, pour le verbe "vivre", il existe pourtant de multiples façons d'appréhender la vie de "façon antonyme". La façon la plus évidente, c'est peut-être la voie des "no life". On la conçoit généralement appliquée aux accros du jeu vidéo ou de l'internet, or c'est un phénomène plus généraliste qui peut concerner n'importe quelle activité que l'on exerce à outrance au détriment de ses relation sociales et sentimentales. Qu'il s'agisse de se consacrer en quasi exclusivité à son travail ou à Lara Croft, le résultat est le même : une vie qui se réduit à un monde rétréci...

L'antonyme de vivre n'existe pas, parce qu'il est difficile aussi de définir ce que signifie "vivre"...
Est-ce que vivre c'est se lever chaque matin et ouvrir les yeux sur un monde nouveau dont on sait qu'il aura, ce jour encore, quelque chose à nous apprendre ou à nous donner ?... Est-ce que vivre c'est juste respirer, manger, boire, dormir ?... Est-ce que vivre c'est marcher en direction d'un but à atteindre ?... Est-ce que vivre, c'est obligatoire ?...

Nous n'avons pas tous les mêmes besoins, les mêmes envies, les mêmes rêves...
Y a-t-il des buts ou des rêves plus louables, plus admirables, plus "vivants" que d'autres ?... Peut-on vivre sans but ?... Peut-on vivre sans désirer atteindre un certain bien-être que d'autres baptisent aussi "bonheur" ?... Peut-on respirer, manger, boire et dormir toute une vie sans en avoir envie ?...

Quand on regarde dans le rétro et que l'on considère ses jours et ses nuits déjà écoulées au compteur, est-ce qu'on a bien "vécu" tous ces jours, mois et années qui se sont entassés sans qu'on y prenne garde ?... Peut-on rattraper le temps de vie passé à n'avoir pas vécu si l'on s'en aperçoit ?... Est ce que dormir fait partie du temps de vie, ou est-ce qu'on doit le décompter ...

Ne pas vivre alors même qu'on est ici vivants, c'est aussi par exemple vivre dans le déni, le mensonge ou l'utopie : ne pas accepter la réalité telle qu'elle est, nous empêche inévitablement la vie comme elle est, et le déni conduit rarement à des développements ultérieurs positifs...
Ne pas vivre c'est aussi fermer les yeux en dehors des heures de sommeil sur tout ce qui nous incommode de la vie mais que nous pensons qu'il faut accepter parce qu'on n'ose pas chercher d'autres solutions...

Evidemment le "no lifing" est un concept relativement nouveau, mais la teneur n'en est pas nouvelle... quoique l'arrivée de la virtualité dans notre réalité tridimensionnelle ait pu en accroitre l'ampleur.
De tous temps, les gens qui se retranchent dans des univers de passion acceptent son pendant d'exclusion relative qui y est forcément rattaché. On ne peut vivre aucune passion sans se retirer du "monde", c'est même le propre de la passion de nous faire hiérarchiser différemment nos priorités en fonction d'elle...

Il n'existe pas d'antonyme au mot "vivre", parce qu'il n'existe pas UNE façon de vivre, et que même les "no life" ont une vie... juste que cette vie n'est pas accessible au autres...
Vivre, ça existe surtout au présent, au moment présent... et il est impossible de ne pas "vivre" tant qu'on respire... Soit on vit, soit on est morts... mais certains arrivent à continuer à faire semblant de vivre même si tout indique dans leur vie, qu'ils sont morts... des morts vivants dont l'ombre plane sur notre joie de vivre, qui elle-même à tout instant pourrait nous quitter... des morts clinique que plus aucun électrochoc ne pourra remettre en marche...

L'antonyme de la vie reste la mort... parce que la façon de vivre de chacun, de quelque manière qu'elle puisse être perçue de l'extérieur, n'appartient qu'à chacun...sans qu'on puisse juger si le verbe "vivre" y est suffisamment déployé sur tous les sens...

......

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10 décembre 2009

Les limites du pile ou face...

" Tout est hasard ou rien n'est hasard.
Si je croyais à la première possibilité, je ne pourrais pas vivre, mais je ne suis pas convaincue de la seconde.
"
Etty Hillesum

Si tout était hasard, la notion de responsabilité disparaitrait... Et même si nous avons parfois du mal à assumer nos responsabilités, nous nous retrouverions fort démunis si plus rien n'émanait de NOTRE responsabilité un peu comme une vie qui ne servirait à rien puisqu'on ne pourrait pas la conduire... nulle part... mais juste là où le hasard nous déposerait... par-ci par-là...

Penser que le hasard n'existe pas, c'est prendre un sacré risque aussi... celui de passer à côté de la magie de la vie...
Le hasard, il faut bien le reconnaitre, frappe souvent au moment opportun...
Quand on s'en rend compte immédiatement, alors on parle d'un "heureux hasard"..
Quand on n'en perçoit pas immédiatement les bénéfices qu'on en retirera, parfois on appel ça un "fâcheux hasard"...
Moi je crois, que le hasard, n'est jamais ni heureux ni fâcheux, ça n'a pas d'humeur un hasard...

Mais penser en ces termes, de responsabilité ou de hasard est réducteur : entre les deux il y a la réalité, sans cesse en re-création, et à laquelle chacun de nous participe individuellement... à sa façon de penser...
Ainsi les hasards naissent-ils de toutes ces créations individuelles qui se rencontrent, se télescopent ou se loupent...
Ce que nous appelons le hasard, c'est le déroulement imprévu des évènements suite à des éléments survenant de façon inopinée à un moment pas nécessairement choisi... rien de bien grave en somme...

Dans l'idée de hasard, comme pour l'idée de Dieu, ce qui gêne le plus souvent c'est qu'on arrive pas à se mettre d'accord sur les mots... Mais en fait on n'a pas besoin de savoir précisément ce que c'est, le hasard, Dieu, la mort, l'âme... pour y croire, on a juste besoin de sentir qu'il existe une sorte de globalité qui nous échappe... et que ce n'est pas parce qu''elle nous échappe et qu'on ne sait pas prouver quoi que ce soit, que l'on doit nier son existence : "Absence de preuve ne veut pas dire preuve d'absence"...

Nous interagissons avec le hasard inconsciemment, et souvent même nous collaborons...
en prenant un itinéraire que nous n'empruntons pas habituellement...
en ne faisant pas quelque chose qu'habituellement on fait toujours...
c'est-à-dire, pour faire simple, en faisant quelque chose de différent, qui nous sort de notre ordinaire ou au contraire en cassant notre "ordinaire" par un rituel non accompli, nous invitons le hasard à venir à notre rencontre...

Le meilleur moyen de se préserver du hasard est d'avoir un parfait contrôle sur tout : ne jamais lâcher prise surtout, de façon à limiter les intrusions possibles d'une réalité non maitrisée dans sa vie...
Et ça peut marcher !... mais quel ennui...
La façon la plus sûre de rencontrer le hasard reste néanmoins de partir à sa rencontre en n'hésitant pas à laisser la réalité nous entrainer plutôt qu'en essayant de la contrôler...
De toute manière, la réalité est inévitable...

Le hasard, c'est tout ce que l'on ne sait pas expliquer autrement, tout ce que l'on ne comprend pas...
Mais à la réflexion, même nos pensées relèvent du hasard...
Et... nos décisions de nos pensées et réflexions.
..
Méditons... Méditons...

......

Goethe, la vie, le hasard...

" Le hasard a des intuitions qu'il ne faut pas prendre pour des coïncidences." (Chris Marker)


8 décembre 2009

Drapeau blanc... Feu !... Partez !...

" Le langage est la meilleure arme qu'on ait trouvé pour négocier sa place dans le monde."
Laurent Cantet

Le langage est négociation perpétuelle de la remise en jeu de notre place dans le monde...
C'est par le langage que nous traduisons au monde où sont nos frontières, nos rêves, nos envies...
Et le monde nous répond dans sa langue la réalité, le temps qui passe, et l'infini aussi...
Drôle de conversation entre deux inconnus en armure qui se mesurent...

Je négocie pas beaucoup ma place ici en ce moment... ni même ailleurs d'ailleurs...
Je crois que le silence, autant que le langage nous permet de négocier notre place dans le monde, parce que sans le silence de la réflexion qui le précède, le langage n'aurait pas cette précision de tir...
Le silence... ça permet de bien recentrer...

Et puis il y a tous ces mots "pour rien" qu'on échange aussi dans une journée : des mots gratuits !...
qui ne  servent à aucune négociation...
des mots pour ne rien dire, des mots utiles et d'autres non,
des mots imprévus, des mots surprenants,
des mots qu'on s'rappelle et des mots qu'on oublie...
des mots qu'en tous cas on échange dans notre vie, et qui à leur façon nous permettent de négocier notre place dans le monde, en tant que personne humainement en relation avec ses congénères...

Le langage, ça n'est pas que des mots, c'est aussi la façon dont on communique, l'écoute qu'on accorde ou pas, la volonté d'être compris ou pas, le désir d'échange véritable ou pas, etc...
Tout ça transparait dans le langage,
suivant si celui-ci s'exécute spontanément, c'est à dire sans se soumettre au filtre de la réflexion d'abord, ou de façon plus posée et réfléchie, c'est-à dire dégagée de l'émotionnel.

En forme de flèche ou de colombe, le langage nous ouvre un moyen d'accès au monde.
Chacun négocie selon ses armes, au poing, à l'arme lourde ou à  la flatterie...
Sans mauvais jeu de mot, tous les coups sont permis...
Mais si t'es touché, plein corps ou plein cœur, tu sors de la ronde...

Il faut faire bien attention que nos colombes ne se blessent pas à nos propres flèches... un lapsus est si vite arrivé... Les colombes sont au moins aussi utiles que les flèches...

... ...

18 novembre 2009

N'importe quoi...

" Il n'est rien de plus sain que de dire n'importe quoi au beau milieu d'un monde où trop de gens sérieux ne se le permettent plus."
Serge Bouchard

C'est comme si la plupart des gens croyaient qu'avoir l'air sérieux, ça rend intelligent... ???... !?!...
Je ne crois pas qu'il y ait un rapport entre les deux...
Certes on a l'air qu'on veut bien se donner, mais celui-ci n'est pas susceptible de modifier en profondeur l'être qu'on est à l'intérieur... On reste ce que l'on est, qu'on en ait l'air ou pas... et l'illusion ne fonctionne pas toujours...
Bien sûr que c'est dans l'air du temps : il faut "paraitre"...
Et comme il semble être plus gratifiant de donner l'impression d'être intelligent plutôt que celle d'être idiot, alors il faut enfiler le costume, et s'afficher sérieux, parler de choses importantes et graves en faisant mine d'avoir tout compris à ce que la plupart des "autres" gens, communs, ignorent...

Il faut maitriser la politique et l'économie (tous des blaireaux au pouvoir de toute façon, ah si on y était nous, on saurait... parce que ce dont le monde a besoin, c'est tellement simple...);
-- avoir un avis sur tout (pas si compliqué, on n'a pas besoin de développer, juste de donner son avis);
-- dénoncer la "connerie" ambiante (parce que quand même on se rend bien compte qu'on nous prend pour des idiots, et qu'on nous cache des choses : on nous la fait pas à nous, hein ?...);
-- expliquer ce qu'il faudrait faire (et on n'a pas peur de passer pour un imbécile, les gens ne comprennent rien à rien... la connerie est un bouclier qui rassure... ou qui donne de l'assurance...);
-- prédire les évidences futures que personne ne prend en compte (normal, les gens ne réfléchissent pas...);
-- avoir lu le dernier Goncourt (comment ça, vous l'avez pas lu ?... faut s'instruire !... c'est important la culture...);
-- connaitre les chiffres du chômage (statistiques en données corrigées des dernières variations saisonnières);
-- savoir où est le Lésotho (mais c'est difficile à expliquer sans carte);
-- faire du sport (plusieurs fois par semaine et si possible pas du foot, trop beauf...);
-- avoir une bonne hygiène de vie, des principes, des idées (c'est un minimum...);
-- se lever tôt, manger sain, être écolo-citoyen ;
-- être raisonnable et étaler ses raisons et ses raisonnements naturellement justifiés et allant de soi... ;
-- savoir ce que c'est qu'avoir le courage de ses opinions (pas avoir le courage, juste savoir...);
-- ne pas gaspiller son temps ni sa vie (les gens ne pensent qu'à prendre du bon temps, quelle injure à la vie !);
-- savoir choisir ses amis, ses ennemis (faut être psychologue...);
-- boycotter l'huile de Palme (à cause des animaux que ça met en danger, de la déforestation, etc...);
-- être "in" sans être à la mode (ringard d'être comme tout le monde)...
Et puis surtout, surtout... savoir qu'on sait qu'on a raison, et partant de là on est rassurés sur la légitimité de nos avis.
Enfin bref, c'est épuisant d'être quelqu'un de sérieux !

Je le confesse : je réussirai jamais à être quelqu'un de sérieux, et je laisse toute cette importance de la vie, à ceux qui savent mieux que moi, ce qui vaut la peine qu'on soit là...
Pendant qu'ils font marcher le monde, moi je me promène dans ma vie et dans mes envies à la recherche de mes rêves et de mon essentiel à moi.
Je respire de l'air là où ils ne vont presque jamais, des fois je m'overdose de chocolat et de plein d'autres "cochonneries" pas très recommandfées pour la santé si ça me fait plaisir.
Je peux rester au lit jusqu'à midi sans culpabiliser que la terre puisse s'arrêter de tourner.
Je ris plusieurs fois par jour et ça n'a pas l'air de nuire particulièrement à ma santé parce que j'ai toujours le sourire qui tient le coup malgré les années qui passent et les illusions qui tombent...
Je ne vivrai qu'une fois... Je n'ai pas l'ambition de changer le monde...
Alors... Pourquoi je me priverai de vivre MA vie plutôt que de faire semblant d'être indispensable à un monde qui se fout bien de mes petits quotidiens qui s'entassent ?...

Je préfèrerai toujours décrocher des sourires et des interrogations avec mes mots, plutôt que de viser une entrée posthume dans le Dico...
Et continuer à chercher le meilleur des chemins pour approcher le bien-être et pouvoir le répandre autour de moi, dans mon tout petit microcosme bien plus vrai que toutes ces conneries-là...

... ...

16 novembre 2009

Les angles de vue divergents...

" Un problème n'existe que s'il y a une différence entre ce qui se passe effectivement et ce que vous souhaitez qu'il se passe."
Kenneth Blanchard

Les "problèmes", c'est souvent très subjectif...
Les problèmes ont l'importance qu'on veut bien leur donner, et chacun a le pouvoir de les relativiser ou de les exagérer, et il est utile de garder à l'esprit que tout problème porte en lui, les germes d'une solution possible...

Il y a deux façons de réagir face à une situation problème : la première est de se focaliser sur les désagréments causés à l'instant présent, et la seconde est de se focaliser sur les solutions envisageables dans un premier temps, possibles dans un deuxième...
Se focaliser uniquement sur le problème est une démarche stérile, dans la mesure où l'énergie ainsi captée n'est pas disponible pour trouver un moyen de surmonter l'obstacle.
Se focaliser sur les solutions possibles est déjà moitié d'une solution puisqu'on n'envisage pas que cet état de fait soit durable.
Même si on ignore tout du "comment" faire pour dénouer la situation, rester arrêté sur le "pourquoi" du problème ne donne aucune perspective.

La compréhension du "pourquoi" est souvent une recherche de déculpabilisation ou de victimisation, plus qu'une tentative de résolution.
S'il peut être utile de connaitre les raisons qui ont pu faire émerger la situation problème, l'urgence n'est souvent pas tant dans la compréhension que dans l'action à mener...
L'instant présent sert la cause du futur en toutes circonstances : l'utiliser à ruminer un passé déjà parvenu à la réalité nous fait vivre en décalage de réel, et nous retarde alors encore d'un temps supplémentaire, en nous faisant déprécier l'instant au lieu de le mettre à profit.

Chercher les moyens de dépasser la situation problème permet de ne pas voler à l'avenir, plus que ce que le problème nous a déjà pris, et permet également de conserver une certaine sérénité, dans la mesure où l'on se prouve ainsi que tout mur érigé au fond d'une impasse, ne signifie pas que nous avons atteint les frontières du monde, mais seulement que nous ne pourrons continuer notre chemin et voir ce qu'il y a de l'autre côté qu'en escaladant ce mur, ou en nous y faisant passage d'une manière ou d'une autre...

Effectivement c'est la différence entre nos souhaits et la réalité que nous nommons "problème", or malgré tout, les situations problèmes sont un terrain de rêve pour libérer notre créativité, et elles nous permettent par là, d'agrandir notre champ d'action.
Les problèmes sont comme ces jeux d'énigme, dans lesquels à tâtons, on avance vers la solution à coup de propositions successives, qu'on se voit infirmées ou confirmées : c'est la somme des indices qu'on récolte qui nous permet d'arriver à la résolution.
L'inventaire des possibilités face à un problème procède bien de la même démarche... laquelle n'est pas si éloignée du processus basique d'apprentissage par essais et erreurs...

Mais si la réalité était toujours conforme à ce que l'on en attend, se poserait alors le problème de l'ennui face à la "prévisibilité" des choses, non ?... ...

15 novembre 2009

Le juste accord...

" Vous n'avez pas raison ou tort parce que d'autres dont d'accord avec vous. Vous avez raison parce que vos faits sont exacts et que votre raisonnement est juste."
Warren Buffet

C'est quand on pense détenir une vérité qu'on se place dans l'erreur... parce que ce n'est toujours qu'une affaire de point de vue, de circonstances et d'angle sous lequel on examine les choses.
Il n'y a pas d'accord parfait, même en musique, car celui-ci n'a de parfait que l'idée de son exécution : sa perfection dépend elle-même de l'accord de l'instrument qui aura été fait...
Jouer l'accord parfait sur un piano désaccordé ne donne qu'un bien pâle écho de la perfection...
Et nous sommes tous à l'image de ce piano désaccordé...

Nous pouvons cependant avoir raison dans une logique ou un ressenti qui tombe sous l'évidence, sans avoir besoin d'autre justification.
De la même façon, nous pouvons avoir tort, et nous fourvoyer même à plusieurs, parce que nous sommes tous sous le coup du même aveuglement ou de la même ignorance.
Mais une ignorance, même partagée, n'en change pas d'essence : elle reste source d'erreurs de jugement et de tromperie en toute "bonne" conscience.
Le nombre fait peut-être la force de la majorité, mais pas nécessairement celle de la raison...

Depuis le temps que le monde est monde, et que les hommes s'interrogent, cherchent et réfléchissent, nous n'avons toutefois en main que bien peu de certitudes... S'il était si aisé de trancher sur la base du tort ou de la raison, nous l'aurions fait depuis belle lurette !...
Or, l'histoire, celle du monde et celle de tous les jours, ne cesse de nous apprendre que toute vérité d'aujourd'hui se révélera caduque plus tard, et que les connaissances de demain anéantiront les certitudes présentes en les reléguant au rang d'hypothèses expérimentées...

Nous pouvons avoir ponctuellement raison, à la manière d'un paysage impressionniste...
Nous peignons nos représentations du monde, de l'univers et de la vie, par petites touches conclusives, qui finissent par nous apparaitre comme un ensemble cohérent à mesure que nos raisonnements s'emboitent les uns dans les autres selon une logique apparente...
Mais notre toile est gigantesque, et nos pinceaux bien trop fins pour couvrir en l'espace d'une vie toutes les interrogations terrestres et supra terrestres.
Nous ne deviendrons jamais les grands maitres de l'Univers... en tous cas, pas tant que nous penserons l'être déjà...

Nous ne pouvons atteindre les rivages de la raison, qu'après avoir pagayé dans les eaux troubles du doute et après avoir validé la meilleure façon de se guider. La raison est toujours l'angle qui se rapproche le plus du possible et de la réalité dans une situation donnée et à un moment donné...
Quand on sort du contexte, la raison est susceptible de chanceler.

Restons modeste dans nos conclusions et sachons ne les appliquer qu'à la lumière de notre réalité sans vouloir ni les imposer ni les solder, au motif qu'elles seraient ou non, reconnues.
La reconnaissance ou l'opposition d'autrui n'apportent aucune garantie supplémentaire à nos points de vue...

... ...

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