Pensées quadriformes...
" Il n'utilisait que des cahiers quadrillés pour que ses mots ne s'échappent pas."
Denis Langlois
Peut-être certains l'auront-ils remarqué, j'ai un peu déserté ces pages, où j'ai, depuis pas mal de temps, l'habitude de planter quotidiennement mes images...
J'ai l'impression de fonctionner sur le mode de la pensée quadrillée à la façon du héros de Denis Langlois : rien n'en filtre au dehors, emprisonnées qu'elles sont dans une fatigue chronique, qui ne me laisse guère de loisir pour jouer avec la dialectique ou la rhétorique...
On a tous des accidents de parcours, qui changent, sans qu'on n'ait pu le prévoir, nos prévisions de paysages, et qui nous font faire des détours...
Tout n'est toujours cependant, que passage... et les nuages passent au-dessus de nos têtes comme en dedans, dès qu'un vent plus favorable ou plus vigoureux se lève... comme un grand ménage, qui ôte toute trace, et qui fait que le temps, à nouveau, passe...
On ne sait pas toujours comment déjouer les météos capricieuses : on peut toujours ramer en attendant que le vent se lève, pour nous pousser à nouveau vers nos horizons de destinée... mais quand la fatigue gagne du terrain sur le mental comme sur le physique, parfois on préfère rester sur place en attendant des heures plus clémentes, même si l'on sait bien que ça ralentit le voyage si on reste sur place...
Tout ça pour dire que, pour l'instant, je suis en escale avant nouvel embarquement... retenue dans des embouteillages invisibles qui m'empêchent d'accéder au terminal de mes mots, même si, sans conteste, les lester me ferait cheminer plus léger...
Mais ils ne resteront pas emprisonnés comme ça pour toujours...
Le temps qui se radoucit et le ciel qui s'éclaircit me laisse penser que la grisaille fera bientôt partie d'un temps révolu...
En attendant, je passe quand même ici de temps en temps, je relève les compteurs, je note les présents... et les absents... Et j'attends avec impatience de retrouver cette forme d'antan, qui me fait semer des mots aux quatre vents...
Et puis... comme dit Emile : "Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux..."
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