Etincelle...
" Ce n'est pas en broyant du noir qu'on fabrique la lumière..."
Gui Erick
On a tous ces moments-là, où on a l'impression que l'obscurité recouvre tous les projets de demain... où aucun soleil ne semble vouloir se lever...
On a tous ces périodes de doute, de tâtonnements et d'hésitation... où l'esprit court dans toutes les directions sans arriver à trouver celle qui nous permettrait d'avancer un peu plus loin...
On a tous parfois, des visions d'apocalypse de soi... où l'on croit entendre sonner les dernières trompettes...
C'est humain...
C'est humain, parce que seuls ceux qui n'ont que des certitudes sont définitivement arrêtés sur leur chemin. Que peut-on espérer quand d'avance on croit que l'on est arrivés au stade de l'ultime connaissance, sans plus aucun apprentissage à recevoir, sans aucune place donnée à ces hasards de la vie qui nous aiguillent de façon totalement imprévue et imprévisible...
La certitude de son devenir est bien pire que ses interrogations...
Toutefois, ces moments où l'on broie du noir, inévitables, et peut-être nécessaires, sont naturels et il faut les accepter pour ce qu'ils sont : des charnières entre deux états de l'être, il est bon de ne pas s'en délecter, de ne pas tomber dans l'auto flagellation, dont on se déculpabilise à grands coups de "j'y peux rien"... parce qu'on peut toujours quelque chose...
L'obscurité n'est pas un néant...
L'obscurité n'est que la face cachée de la lumière... une étape transitoire dans un cycle d'alternance de jours et de nuits qui ont leur utilité dans notre construction. Ce n'est jamais de ces moments là que la lumière jaillit, mais c'est de la volonté de ne pas rester bloqué derrière les murs de notre caverne, quand on sait que le soleil, un peu plus loin est déjà levé... et qu'il nous suffit de nous relever, de faire quelques pas pour en retrouver tout l'éclat...
Dans le noir, on a du mal à lire, à voir... et parfois même à entendre et à comprendre, parce que l'on ne peut pas se baser sur les mêmes repères, mais cette plongée dépaysante qui dégomme parfois nos acquis, offre la chance de nous ouvrir à d'autres pensées et réflexions... et sans qu'on s'en aperçoive, nous permet de mesurer nos forces en nous jetant à l'aveugle dans une prise de conscience de nos fragilités et de nos faiblesses...
La fragilité n'est pas un défaut... elle existe en chacun de nous, à des seuils et des limites différents pour chacun. Pouvoir l'accepter et la toiser n'est pas dévalorisant, bien au contraire...
C'est en ne fermant pas les yeux sur nos difficultés d'être qu'on peut trouver les solutions...
La politique de l'autruche, même celle qui consiste à clamer haut et fort, toujours et toutes circonstances que "tout va bien" a aussi ses limites...