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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...

14 décembre 2009

Le secret du bonheur...

" Le secret du bonheur et le comble de l'art, c'est de vivre comme tout le monde, en étant comme personne."
Simone de Beauvoir

Autant de dire que c'est à la portée de tout le monde... ou presque...

... ...

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11 décembre 2009

A la recherche de l'antonymie perdue...

" Mourir est tout au plus l'antonyme de naitre. L'antonyme de vivre reste à trouver."
Chris Marker

S'il n'existe aucun antonyme au sens propre, pour le verbe "vivre", il existe pourtant de multiples façons d'appréhender la vie de "façon antonyme". La façon la plus évidente, c'est peut-être la voie des "no life". On la conçoit généralement appliquée aux accros du jeu vidéo ou de l'internet, or c'est un phénomène plus généraliste qui peut concerner n'importe quelle activité que l'on exerce à outrance au détriment de ses relation sociales et sentimentales. Qu'il s'agisse de se consacrer en quasi exclusivité à son travail ou à Lara Croft, le résultat est le même : une vie qui se réduit à un monde rétréci...

L'antonyme de vivre n'existe pas, parce qu'il est difficile aussi de définir ce que signifie "vivre"...
Est-ce que vivre c'est se lever chaque matin et ouvrir les yeux sur un monde nouveau dont on sait qu'il aura, ce jour encore, quelque chose à nous apprendre ou à nous donner ?... Est-ce que vivre c'est juste respirer, manger, boire, dormir ?... Est-ce que vivre c'est marcher en direction d'un but à atteindre ?... Est-ce que vivre, c'est obligatoire ?...

Nous n'avons pas tous les mêmes besoins, les mêmes envies, les mêmes rêves...
Y a-t-il des buts ou des rêves plus louables, plus admirables, plus "vivants" que d'autres ?... Peut-on vivre sans but ?... Peut-on vivre sans désirer atteindre un certain bien-être que d'autres baptisent aussi "bonheur" ?... Peut-on respirer, manger, boire et dormir toute une vie sans en avoir envie ?...

Quand on regarde dans le rétro et que l'on considère ses jours et ses nuits déjà écoulées au compteur, est-ce qu'on a bien "vécu" tous ces jours, mois et années qui se sont entassés sans qu'on y prenne garde ?... Peut-on rattraper le temps de vie passé à n'avoir pas vécu si l'on s'en aperçoit ?... Est ce que dormir fait partie du temps de vie, ou est-ce qu'on doit le décompter ...

Ne pas vivre alors même qu'on est ici vivants, c'est aussi par exemple vivre dans le déni, le mensonge ou l'utopie : ne pas accepter la réalité telle qu'elle est, nous empêche inévitablement la vie comme elle est, et le déni conduit rarement à des développements ultérieurs positifs...
Ne pas vivre c'est aussi fermer les yeux en dehors des heures de sommeil sur tout ce qui nous incommode de la vie mais que nous pensons qu'il faut accepter parce qu'on n'ose pas chercher d'autres solutions...

Evidemment le "no lifing" est un concept relativement nouveau, mais la teneur n'en est pas nouvelle... quoique l'arrivée de la virtualité dans notre réalité tridimensionnelle ait pu en accroitre l'ampleur.
De tous temps, les gens qui se retranchent dans des univers de passion acceptent son pendant d'exclusion relative qui y est forcément rattaché. On ne peut vivre aucune passion sans se retirer du "monde", c'est même le propre de la passion de nous faire hiérarchiser différemment nos priorités en fonction d'elle...

Il n'existe pas d'antonyme au mot "vivre", parce qu'il n'existe pas UNE façon de vivre, et que même les "no life" ont une vie... juste que cette vie n'est pas accessible au autres...
Vivre, ça existe surtout au présent, au moment présent... et il est impossible de ne pas "vivre" tant qu'on respire... Soit on vit, soit on est morts... mais certains arrivent à continuer à faire semblant de vivre même si tout indique dans leur vie, qu'ils sont morts... des morts vivants dont l'ombre plane sur notre joie de vivre, qui elle-même à tout instant pourrait nous quitter... des morts clinique que plus aucun électrochoc ne pourra remettre en marche...

L'antonyme de la vie reste la mort... parce que la façon de vivre de chacun, de quelque manière qu'elle puisse être perçue de l'extérieur, n'appartient qu'à chacun...sans qu'on puisse juger si le verbe "vivre" y est suffisamment déployé sur tous les sens...

......

10 décembre 2009

Les limites du pile ou face...

" Tout est hasard ou rien n'est hasard.
Si je croyais à la première possibilité, je ne pourrais pas vivre, mais je ne suis pas convaincue de la seconde.
"
Etty Hillesum

Si tout était hasard, la notion de responsabilité disparaitrait... Et même si nous avons parfois du mal à assumer nos responsabilités, nous nous retrouverions fort démunis si plus rien n'émanait de NOTRE responsabilité un peu comme une vie qui ne servirait à rien puisqu'on ne pourrait pas la conduire... nulle part... mais juste là où le hasard nous déposerait... par-ci par-là...

Penser que le hasard n'existe pas, c'est prendre un sacré risque aussi... celui de passer à côté de la magie de la vie...
Le hasard, il faut bien le reconnaitre, frappe souvent au moment opportun...
Quand on s'en rend compte immédiatement, alors on parle d'un "heureux hasard"..
Quand on n'en perçoit pas immédiatement les bénéfices qu'on en retirera, parfois on appel ça un "fâcheux hasard"...
Moi je crois, que le hasard, n'est jamais ni heureux ni fâcheux, ça n'a pas d'humeur un hasard...

Mais penser en ces termes, de responsabilité ou de hasard est réducteur : entre les deux il y a la réalité, sans cesse en re-création, et à laquelle chacun de nous participe individuellement... à sa façon de penser...
Ainsi les hasards naissent-ils de toutes ces créations individuelles qui se rencontrent, se télescopent ou se loupent...
Ce que nous appelons le hasard, c'est le déroulement imprévu des évènements suite à des éléments survenant de façon inopinée à un moment pas nécessairement choisi... rien de bien grave en somme...

Dans l'idée de hasard, comme pour l'idée de Dieu, ce qui gêne le plus souvent c'est qu'on arrive pas à se mettre d'accord sur les mots... Mais en fait on n'a pas besoin de savoir précisément ce que c'est, le hasard, Dieu, la mort, l'âme... pour y croire, on a juste besoin de sentir qu'il existe une sorte de globalité qui nous échappe... et que ce n'est pas parce qu''elle nous échappe et qu'on ne sait pas prouver quoi que ce soit, que l'on doit nier son existence : "Absence de preuve ne veut pas dire preuve d'absence"...

Nous interagissons avec le hasard inconsciemment, et souvent même nous collaborons...
en prenant un itinéraire que nous n'empruntons pas habituellement...
en ne faisant pas quelque chose qu'habituellement on fait toujours...
c'est-à-dire, pour faire simple, en faisant quelque chose de différent, qui nous sort de notre ordinaire ou au contraire en cassant notre "ordinaire" par un rituel non accompli, nous invitons le hasard à venir à notre rencontre...

Le meilleur moyen de se préserver du hasard est d'avoir un parfait contrôle sur tout : ne jamais lâcher prise surtout, de façon à limiter les intrusions possibles d'une réalité non maitrisée dans sa vie...
Et ça peut marcher !... mais quel ennui...
La façon la plus sûre de rencontrer le hasard reste néanmoins de partir à sa rencontre en n'hésitant pas à laisser la réalité nous entrainer plutôt qu'en essayant de la contrôler...
De toute manière, la réalité est inévitable...

Le hasard, c'est tout ce que l'on ne sait pas expliquer autrement, tout ce que l'on ne comprend pas...
Mais à la réflexion, même nos pensées relèvent du hasard...
Et... nos décisions de nos pensées et réflexions.
..
Méditons... Méditons...

......

Goethe, la vie, le hasard...

" Le hasard a des intuitions qu'il ne faut pas prendre pour des coïncidences." (Chris Marker)


9 décembre 2009

Les rendez-vous littéraires...

"Il y a toujours dans un livre même mauvais, une phrase qui bondit au visage du lecteur comme si elle n'attendait que lui."
Christian Bobin

Il y a des phrases comme ça, qui nous happent littéralement, et qui nous interpellent soit par l'interrogation qu'elles portent, soit par la résonance qu'elles ont en nous... parfois comme une sorte d'engrenage manquant qui enclenche alors dans sa suite toute une cascade de réflexion...
Le fait que l'on rencontre tous, au hasard, des phrases écrites "exprès pour nous", tend bien à prouver qu'on a tous en nous une part commune d'universel, qui est bien plus importante que nos différences individuelles relatives et subjectives...
On n'est pas tous coulés dans le même moule émotionnel certes, mais on a tous la même envie de vivre le mieux possible dans le meilleur des mondes que l'on croit possible...

Je me suis souvent demandé à quoi ça servait de lire quand le but n'est pas celui d'acquérir des connaissances nouvelles : lire pour se distraire... En fait lire, c'est un peu comme s'offrir un billet pour un voyage imaginaire... Il y a des livres qui plantent des décors tels, qu'à chaque fois qu'on les ouvre, l'image se rallume... ou l'atmosphère se recrée... Et lorsque tout à ce voyage, nous sommes soudainement rattrapés dans notre réalité par une phrase,ça nous interpelle, forcément !...

J'ai longtemps eu pour habitude de souligner dans mes livres les phrases qui m'interpellaient, parce que j'aimais pouvoir les retrouver facilement si j'avais envie de les relire...
Ces phrases relevées ont qui plus est, le pouvoir de garder en mémoire le contexte de cette rencontre entre des mots et un lecteur à un instant précis de sa vie. La phrase devient doublement porteuse d'un sens à la relecture : la phrase garde le sens qu'elle a, auquel s'ajoute le sens et les circonstances parfois du soulignement de cette phrase... les raisons de l'appropriation de la phrase par rapport à son propre contexte en parallèle à celui de l'histoire romancée, nous invite nécessairement à considérer des angles de vue différents...

Un jour j'ai vendu tous mes livres, y avait trop de phrases peut-être, j'ai eu besoin d'air... parfois elles me manquent... Et elles me manquent parce qu'elles étaient "mes" citations choisies à moi, des phrases qui me parlaient même si elles ne parlaient peut-être à personne d'autre... Les maximes de la Rochefoucault ou les Pensées de Pascal, ça va un petit peu mais, il y a toujours comme une conclusion à atteindre, une morale à trouver... La littérature a un goût de légèreté plus digeste pour l'alimentation quotidienne, même si pour l'équilibre, il faut consommer de tout avec modération...
On peut avoir envie juste de voyager sur un tapis de mots, pas de trouver quoi que ce soit...
On retrouve toujours un peu les mêmes citations partout, philosophiques ou proverbiales, mais on trouve aussi des sites plus hétéroclites et on sent rapidement à quel genre de "chercheur de mots" on a affaire, en examinant le choix des phrases retenues...

On a tous nos rendez-vous littéraires, personnels et particuliers...
ceux qui changent notre vie et les rendez-vous manqués aussi...
C'est parfois à la lecture de cette "phrase magique" quand on lit un mauvais livre qu'on comprend...
pourquoi il est arrivé entre nos mains...

Les mots aussi ont leur pouvoir créateur...

" Même quand les phrases ont l'apparence d'une citation, elles ne doivent à aucun moment faire oublier qu'elles s'appliquent à quelqu'un de particulier."
Peter Handke

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8 décembre 2009

Drapeau blanc... Feu !... Partez !...

" Le langage est la meilleure arme qu'on ait trouvé pour négocier sa place dans le monde."
Laurent Cantet

Le langage est négociation perpétuelle de la remise en jeu de notre place dans le monde...
C'est par le langage que nous traduisons au monde où sont nos frontières, nos rêves, nos envies...
Et le monde nous répond dans sa langue la réalité, le temps qui passe, et l'infini aussi...
Drôle de conversation entre deux inconnus en armure qui se mesurent...

Je négocie pas beaucoup ma place ici en ce moment... ni même ailleurs d'ailleurs...
Je crois que le silence, autant que le langage nous permet de négocier notre place dans le monde, parce que sans le silence de la réflexion qui le précède, le langage n'aurait pas cette précision de tir...
Le silence... ça permet de bien recentrer...

Et puis il y a tous ces mots "pour rien" qu'on échange aussi dans une journée : des mots gratuits !...
qui ne  servent à aucune négociation...
des mots pour ne rien dire, des mots utiles et d'autres non,
des mots imprévus, des mots surprenants,
des mots qu'on s'rappelle et des mots qu'on oublie...
des mots qu'en tous cas on échange dans notre vie, et qui à leur façon nous permettent de négocier notre place dans le monde, en tant que personne humainement en relation avec ses congénères...

Le langage, ça n'est pas que des mots, c'est aussi la façon dont on communique, l'écoute qu'on accorde ou pas, la volonté d'être compris ou pas, le désir d'échange véritable ou pas, etc...
Tout ça transparait dans le langage,
suivant si celui-ci s'exécute spontanément, c'est à dire sans se soumettre au filtre de la réflexion d'abord, ou de façon plus posée et réfléchie, c'est-à dire dégagée de l'émotionnel.

En forme de flèche ou de colombe, le langage nous ouvre un moyen d'accès au monde.
Chacun négocie selon ses armes, au poing, à l'arme lourde ou à  la flatterie...
Sans mauvais jeu de mot, tous les coups sont permis...
Mais si t'es touché, plein corps ou plein cœur, tu sors de la ronde...

Il faut faire bien attention que nos colombes ne se blessent pas à nos propres flèches... un lapsus est si vite arrivé... Les colombes sont au moins aussi utiles que les flèches...

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23 novembre 2009

Le reflet du timbre...

" La voix est un second visage."
Gérard Bauer

Chaque voix est portée par une combinaison mélodique unique,faite d'intonations, d'accents, de prononciation, de mimiques, et plus encore... La voix est une sorte de cartographie vocale, dans laquelle on "lit", on "déchiffre" les émotions, les sentiments, les craintes, les interrogations, les sourires, et plus encore... de celui qui parle.

Les mots ont une réalité beaucoup plus compréhensible dans le contexte vocal qu'au registre écrit : la voix est souvent le contexte qui permet de lever l'ambiguïté sur les différents sens possibles à attribuer aux mots.
La voix donne le vrai sens aux choses, même quand elle ment... Le mensonge est une réalité comme une autre...

La voix est aussi un moyen de communication multisensoriel, qui ne met pas en jeu que la bouche et les oreilles. La voix implique la vue, l'ouïe, l'odorat de façon directe, et peut se ramifier au goût et au toucher de façon plus subjective... Et de façon plus globale, elle est de nos jours, le moyen "de prédilection" dédié à la communication interpersonnelle.

La voix marche avec la vue, parce que d'un côté ou de l'autre qu'on soit dans la communication, on parle et on regarde son interlocuteur, et on mémorise en global les visages et les voix.
Au rappel de la voix à notre oreille, le cerveau de façon automatique renvoie toute l'image "enregistrée", ainsi la voix dessine bien un second visage...

La voix implique l'écoute, et donc l'ouïe, les oreilles... Les voix s'apprivoisent de la même façon que les personnes, petit à petit. Au fur et à mesure de la familiarité, la voix "s'imagise" plus réellement. On entend presque les froncements de sourcils....

" On ne songe jamais à la voix des portraits." (Daniel Picouly)

Mais à l'inverse, il me semble qu'une voix trace son propre portrait dans notre imagination, même s'il peut garder des contours un peu flous...
La vue nous serait-elle relationnellement plus importante que l'ouïe ?...

Sommes-nous donc tous comme Saint Thomas ayant besoin de voir pour croire à l'existence des choses ?...

......

20 novembre 2009

Une lettre d'amour...

" On peut séduire n'importe qui avec des mots tracés pour lui sur une feuille de papier. C'est un pouvoir extraordinaire, phénoménal, monstrueux, quoique peu usité : la lettre d'amour est d'une efficacité redoutable, mais méconnue."
Camille Laurens

Les lettres d'amour pénètrent le coeur en mettant nos sens en effervescence (vue, toucher, odorat, ouïe)...
Les mots ont le pouvoir de nous faire voyager dans d'autres réalités en général, et quand on les applique au plus près des sentiments, le transport est garanti...
Bienheureux les maitres des mots, leur pouvoir infini est à portée de leurs mains...

Et si on essayait, hein ?...

"Ma plume soupire quand c'est à toi que je pense, les mots peinent à maitriser leur sens, et les murmures de mon cœur disparaissent sous les ratures, de la pudeur et de la censure, que la décence retient à sa mesure...
C'est entre les lignes que tu pourras trouver, ce qu'entre tes mains je n'ai pas peur de donner. Tu sais bien que dans tes bras, il y a tous ces mots que je n'écris pas...

Et si au bout de mes phrases, il y a souvent trois petits points... qui restent suspendus à ta faim... c'est parce qu'ils préfèrent caresser ton imagination, plutôt que de se formaliser dans de pâles déclarations, qui ne seraient jamais qu'une médiocre copie, de mes sentiments à mes envies...

Mes doigts qui courent sur le papier, ne reconnaissent pas le grain qui m'est familier au toucher, et ils s'égarent à l'imaginer, frustrés par la froideur de ce support, trop éloigné de la tiédeur de ton corps...
Les mots d'amour ne cherchent pas à rassurer son aimé, mais bien à déverser l'émoi qu'on sent en soi se distiller...

Aussi n'attends pas de moi que je te câline de mes envolées coquines, par vélin interposé entre nous, même si j'ai le cœur sens dessus dessous... la passion amoureuse ne s'embarrasse pas de ce genre de position, pour laisser vaquer en toute liberté la plus grande imagination...

Parfois je tente de semer, à mots couverts quelques "je t'aime", que tu as peine à voir, mais qui sont là quand même... dans ces mots jetés trop loin de toi quand tu n'es pas là tout contre moi.
J'aimerais que mes mots te permettent de t'envoler à la manière d'un tapis magique, vers mille et une envies de me donner la réplique, en des lieux plus concrets que ces versets rhétoriques...

Même de loin je te sens habiter au présent mes pensées...
Même de loin je te conjugue au verbe aimer..."

Bon ben finalement, c'est pas si dur que ça comme exercice de style...
Et ça me donnerait presque envie de m'y mettre sérieusement...

A qui que je pourrais bien l'envoyer ?... ...

19 novembre 2009

Un petit coup de main ?...

" Mon fils, si tu as besoin d'un coup de main dans la vie, n'oublie pas de regarder au bout de tes bras."
Andrée Maillet

Au bout de mes, bras, moi j'ai trouvé des mains...
Et au bout de mes mains, il y avait une dizaine de doigts...
Ils n'avaient rien de spécial à faire, ils s'ennuyaient et s'éparpillaient...
Parfois chacun dans des directions opposées, ils s'agitaient...
Mais je sentais quand même qu'ils étaient plein d'énergie,
Et que peut-être en les guidant un peu, ils pourraient trouver une harmonie...

D'abord je m'en suis servi comme boulier pour apprendre à compter
Avec eux tous réunis, je pouvais dénombrer à l'infini le monde entier...
Et chacun avait sa place dans des suites chiffrées illimitées...
Mais l'infini mathématique est bien trop grand à explorer,
Rapidement le jeu les a lassé et à nouveau, ils ont recommencé...
Recommencé à s'ennuyer... sans plus aucune activité...

Je me suis aperçu alors, qu'ils pouvaient aussi parler...
Ils pouvaient mimer le monde et narrer mes histoires...
Chacun d'eux avait alors une place et sa propre mémoire,
Et réalisait des figures, des rythmes et des envolées...
J'avais la vie qui dansait au bout de mes doigts...
Mais danser seuls dans le vide, je sentais bien que ça leur plaisait pas...

J'ai compris que mes doigts au bout de mes mains, devaient vivre unis...
Ils avaient besoin de faire ensemble l'expérience de la vie.
Je les ai approché de toutes sortes de matières, ils ont découvert le toucher...
Ils ont aimé devenir sensitifs, sensuels et même sensés...
Ils ont touché, pétri, caressé ; ils ont aimé, souffert et exploré...
Mais ils ont surtout découvert le pouvoir de créer...

Alors je leur ai donné des choses pour les aider, pour les guider...
Une plume, un papier, un clavier, des crayons, des idées...
Timides ou timorés d'abord, ils ont appris le plaisir de l'envolée...
De la contrainte première, ils ont atteint le plaisir de se révéler...
Et parfois je peine à suivre leurs glissages débridées,
Et j'aime ça... sentir leurs envies et leur liberté...

Au bout de mes bras, j'ai trouvé deux mains pleines de doigts
Qui n'avaient aucune existence tant qu'ils ne servaient pas...
Ce dont on a besoin, et qu'on cherche en vain parfois,
On l'sait pas... mais on l'a peut-être déjà en soi...
Beaucoup de ce qui sort de moi passe par eux, et je ne sais pas...
Au final, qui d'eux ou de moi, a donné à l'autre un réel coup de main ?...

... ...

18 novembre 2009

N'importe quoi...

" Il n'est rien de plus sain que de dire n'importe quoi au beau milieu d'un monde où trop de gens sérieux ne se le permettent plus."
Serge Bouchard

C'est comme si la plupart des gens croyaient qu'avoir l'air sérieux, ça rend intelligent... ???... !?!...
Je ne crois pas qu'il y ait un rapport entre les deux...
Certes on a l'air qu'on veut bien se donner, mais celui-ci n'est pas susceptible de modifier en profondeur l'être qu'on est à l'intérieur... On reste ce que l'on est, qu'on en ait l'air ou pas... et l'illusion ne fonctionne pas toujours...
Bien sûr que c'est dans l'air du temps : il faut "paraitre"...
Et comme il semble être plus gratifiant de donner l'impression d'être intelligent plutôt que celle d'être idiot, alors il faut enfiler le costume, et s'afficher sérieux, parler de choses importantes et graves en faisant mine d'avoir tout compris à ce que la plupart des "autres" gens, communs, ignorent...

Il faut maitriser la politique et l'économie (tous des blaireaux au pouvoir de toute façon, ah si on y était nous, on saurait... parce que ce dont le monde a besoin, c'est tellement simple...);
-- avoir un avis sur tout (pas si compliqué, on n'a pas besoin de développer, juste de donner son avis);
-- dénoncer la "connerie" ambiante (parce que quand même on se rend bien compte qu'on nous prend pour des idiots, et qu'on nous cache des choses : on nous la fait pas à nous, hein ?...);
-- expliquer ce qu'il faudrait faire (et on n'a pas peur de passer pour un imbécile, les gens ne comprennent rien à rien... la connerie est un bouclier qui rassure... ou qui donne de l'assurance...);
-- prédire les évidences futures que personne ne prend en compte (normal, les gens ne réfléchissent pas...);
-- avoir lu le dernier Goncourt (comment ça, vous l'avez pas lu ?... faut s'instruire !... c'est important la culture...);
-- connaitre les chiffres du chômage (statistiques en données corrigées des dernières variations saisonnières);
-- savoir où est le Lésotho (mais c'est difficile à expliquer sans carte);
-- faire du sport (plusieurs fois par semaine et si possible pas du foot, trop beauf...);
-- avoir une bonne hygiène de vie, des principes, des idées (c'est un minimum...);
-- se lever tôt, manger sain, être écolo-citoyen ;
-- être raisonnable et étaler ses raisons et ses raisonnements naturellement justifiés et allant de soi... ;
-- savoir ce que c'est qu'avoir le courage de ses opinions (pas avoir le courage, juste savoir...);
-- ne pas gaspiller son temps ni sa vie (les gens ne pensent qu'à prendre du bon temps, quelle injure à la vie !);
-- savoir choisir ses amis, ses ennemis (faut être psychologue...);
-- boycotter l'huile de Palme (à cause des animaux que ça met en danger, de la déforestation, etc...);
-- être "in" sans être à la mode (ringard d'être comme tout le monde)...
Et puis surtout, surtout... savoir qu'on sait qu'on a raison, et partant de là on est rassurés sur la légitimité de nos avis.
Enfin bref, c'est épuisant d'être quelqu'un de sérieux !

Je le confesse : je réussirai jamais à être quelqu'un de sérieux, et je laisse toute cette importance de la vie, à ceux qui savent mieux que moi, ce qui vaut la peine qu'on soit là...
Pendant qu'ils font marcher le monde, moi je me promène dans ma vie et dans mes envies à la recherche de mes rêves et de mon essentiel à moi.
Je respire de l'air là où ils ne vont presque jamais, des fois je m'overdose de chocolat et de plein d'autres "cochonneries" pas très recommandfées pour la santé si ça me fait plaisir.
Je peux rester au lit jusqu'à midi sans culpabiliser que la terre puisse s'arrêter de tourner.
Je ris plusieurs fois par jour et ça n'a pas l'air de nuire particulièrement à ma santé parce que j'ai toujours le sourire qui tient le coup malgré les années qui passent et les illusions qui tombent...
Je ne vivrai qu'une fois... Je n'ai pas l'ambition de changer le monde...
Alors... Pourquoi je me priverai de vivre MA vie plutôt que de faire semblant d'être indispensable à un monde qui se fout bien de mes petits quotidiens qui s'entassent ?...

Je préfèrerai toujours décrocher des sourires et des interrogations avec mes mots, plutôt que de viser une entrée posthume dans le Dico...
Et continuer à chercher le meilleur des chemins pour approcher le bien-être et pouvoir le répandre autour de moi, dans mon tout petit microcosme bien plus vrai que toutes ces conneries-là...

... ...

17 novembre 2009

Apprécier l'horizon...

" Ne t'écarte pas des futurs possibles avant d'être certain que tu n'as rien à apprendre d'eux."
Richard Bach

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