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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...

29 décembre 2009

Les mots qui (s')échappent...

" C'est vraiment difficile à dire aux gens qu'on les aime, quand on les aime vraiment."
Tristan Bernard

Il y a les mots qui nous échappent et qui sortent d'eux mêmes sans qu'on puisse les retenir, et ceux qui nous échappent, que l'on ne trouve pas, alors même qu'on aimerait tellement les mettre en paroles...

Des mots, on en a toujours plein la tête, c'est avec eux que nos pensées, nos sensations et nos émotions se traduisent à notre entendement : nos monologues intérieurs sont pleins de mots... même quand on ne sait pas comment les faire muter vers des paroles... comme si notre cerveau possédait des parois hermétiques, infranchissables et inviolables...

" Quand on n’a que les mots, pour tuer le silence,
La parole se fait fausse, impropre à décrire les maux... " (suite...)

Peut-être que dans ces mots-là, on sent l'engagement de soi qu'ils portent, jusqu'à l'évidence, et comme ils nous transportent, on croit qu'ils peuvent voyager seuls de la sorte, sans qu'on les colporte, d'eux-mêmes tracer le chemin, au-dessus de deux ravins, qui se toisent et se font face, sans jamais pouvoir contempler de l'autre, qu'une seule et même face...

 

... ...

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29 décembre 2009

La spirale du temps...

Grandir...

Quand j’étais plus jeune, j’écrivais au marqueur noir
Sur les murs de ma chambre, toute ma difficulté d’être.
Mes parents ont changé la papier peint… fermées mes fenêtres
Ca leur faisait tellement peur tout ce désespoir écrit en noir…
Ca leur faisait tellement peur de pas pouvoir comprendre…
Alors j’ai continué à écrire, mais j’ai caché tous mes maux
Et je n’ai plus recouvert que mes murs intérieurs avec tous ces mots
Que personne n’avait envie d’entendre…

J’ai grandi dans le silence, d’un brouhaha intérieur intense.
Mais rien ne filtrait au dehors… Invisibles les choses qui dérangeaient,
Invisibles les questions sans réponses, invisibles mes errances
C’est difficile de se sentir étranger dans un monde si parfait…
Mais le temps joue gagnant pour les enfants en devenir,
Qui rêvent qu’on leur laisse créer le monde dont ils ont besoin,
Libéré des fantasmes des grands qui n’y comprennent rien.
On en arrive tout de même à grandir tout en se sentant rétrécir…

J’ai protégé mes rêves en les mettant à l’abri de tous les regards,
A l’abri de tous les jugements, enfermés à double tour,
Dans une forteresse blindée, indifférente à tous secours
Impossible à atteindre, impossible à dompter, libre de mes espoirs.
On nous trace dès le début une sorte de chemin, de portrait robot,
Auquel il faudrait ressembler, comme une sorte de point de repère
De ce qu’on attend de nous, une espèce de vision de missionnaire
Qui nous suit et nous colle à la peau…

J’avais peut-être pas les bonnes chaussures pour suivre ce chemin là,
Je m’en étais tracé un tellement différent, à suivre pieds nus,
En s’écorchant souvent les pieds à des aspérités inattendues.
Parfois je m’y suis perdue, mais je me guidais toute seule sur celui-là…
A force de se perdre, on arrive à oublier ce qu’on cherchait
A naviguer en solitaire si loin des ports de plaisance…
On se sent déboussolé, un jour, on jette l’ancre avec au bout notre différence,
Pour la noyer à jamais dans un conformisme moins inquiet…

Mais la mer rejette toujours sur le rivage ce qu’on y jette,
Dans ses éclats d’écume, au plus profond des tempêtes,
Rejaillissent quand même ces réminiscences de quêtes
Et dans un grondement sourd, elle nous les renvoie à la tête.
Et l’on se retrouve à nouveau là, sur le même chemin,

A reprendre ses valises encore une fois, à la rencontre d’un destin,
Qu’on n’imagine toujours pas clairement, mais qui revient
Immanquablement nous bousculer, et nous prendre par la main

Et on continue... à grandir...

...L.W... 8 octobre 2006

... ...       Les lettres perdues...

 

29 décembre 2009

Attention à la marche !...

" J'aime les gens distraits, c'est une marque qu'ils ont des idées et qu'ils sont bons, car les méchants et les sots ont toujours de la présence d'esprit."
Charles Joseph de Ligne

Si les gens distraits sont parfois insupportables par cette espèce d’inadaptation à la réalité quotidienne dont ils semblent affublés, ils dégagent souvent un charme innocent et puéril, par les préoccupations tout à fait personnelles qui les conduisent dans la vie. Ils vivent dans un monde qui les possède et qui ne se préoccupe guère de leur intérêt immédiat.
Les gens ayant une grande présence d’esprit vivent, eux, dans une réalité qui ne laisse aucun répit à leurs possibilités d’ancrer plus encore leur place dans le réel, à leur en faire perdre tout goût pour la rêverie inutile et gratuite, pourtant si salutaire au bien être de l’esprit.

Témoigner d’un opportunisme acharné qui sait toujours là où l’occasion peut faire le larron, peut se révéler être une stratégie payante en terme de positionnement social, mais aussi être une épreuve humainement ingrate, parce qu’elle écarte souvent toute considération humaniste, pour combler l’appétit d’un ego toujours affamé.
Il n’est pas mal en soi de savoir reconnaitre les « bonnes occasions » quand elles se présentent, c’est quand tout examen de la situation est passé par ce filtre que ça devient grave…
" Un homme n'est pas malheureux parce qu'il a de l'ambition, mais parce qu'il en est dévoré." (Montesquieu)

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28 décembre 2009

Au bistrot d'en face, ou à celui du temps qui passe...

"Les questions éludées vous attendent toujours quelque part."
Yvon Rivard


Il ne suffit pas de se boucher les oreilles pour faire disparaitre les questions, et l’omission et la diversion ont leurs limites
… puisque de toute manière, il n’y a que face à soi-même que l’on a véritablement à rendre des comptes… Nulle personne, ni aucun dieu, sur la terre comme au Ciel, ne sera jamais aussi impitoyable que le tribunal de notre propre conscience.

Nous croyons à tort être exposés au jugement d’autrui, mais nous seuls connaissons tous les tenants et les aboutissants, à la fois de nos questions et de nos réponses, et la mésestime des autres n’est rien face à la désestime de soi.
Si la mésestime des autres peut blesser notre orgueil, la perte d’estime de soi, elle, nous est fatale, car elle nous ôte tout espoir de nous racheter.
Aussi est-il préférable de ne pas éluder les questions qui nous dérangent, elles sont garantes d’une recherche de vérité et d’amélioration de soi, et leurs esquisses de réponse sont les premiers pas sur le chemin de la sérénité.

Ce que l’on fuit ou ce que l’on évite, on ne le fait pas dans la crainte du regard d’autrui, mais bien par tentative de fuite de soi-même. Il est tellement plus facile de se mentir à soi-même… même si le coût est infiniment plus élevé que celui des mensonges d’apparat.
Se tromper ou se leurrer soi-même est d’une lâcheté bien plus grande que de flouer le monde, parce qu’on ne peut jamais en être totalement dupes : il y subsiste toujours une part de doute et de conscience qui nous met mal à l’aise face à notre miroir, quand on contemple un visage à la fois si familier et si peu digne de notre confiance.

Toutes les questions éludées cependant, ne sont pas d’un intérêt si vital qu’on ne puisse pas prendre parfois des chemins de traverse pour les retrouver un peu plus loin, le temps de s’aérer un peu l’esprit et le cœur, pour que dans un nouveau souffle, on ait le courage et l’envie d’y porter réponse.
Les questions éludées sont parfois aussi des douleurs trop vives à l’instant, dont l’intensité s’estompe à mesure qu’on laisse un peu de temps et d’espace entre la question et le droit de réponse qu’on s’y accorde.

Eluder n’est pas jouer : passer son tour est généralement un aveu d’impossibilité à se plier aux règles du jeu ou à notre intérêt, voire aux deux à la fois.
Eluder c’est différer, remettre à plus tard… mais jamais reléguer à l’oubli, car une question posée, jamais ne s’oublie… particulièrement quand on n’a pas su donner la réplique.

Les questions éludées nous attendent toujours au tournant de la vérité… et aucun itinéraire « Bis » ne permet de les éviter, aussi vrai qu’à la sortie de l’autoroute, il y a toujours un péage

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26 décembre 2009

La spontaéité de l'immédiat...

" Nous savons toujours si une chose nous plait sans avoir à y réfléchir."
Guy Finley

S'il y a des décisions qui ne se prennent qu'avec le temps, le plaisir que l'on ressent n'en fait pas partie...
L'évidence de ce qui nous plait n'a besoin d'aucun recul, elle est toujours spontanément ressentie.

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24 décembre 2009

Ceux qu'on ne peut pas aimer autrement...

" On aime d'amour ceux qu'on ne peut pas aimer autrement."
Nathalie Clifford Barney

Je ne suis pas sûre que l'on puisse choisir d'aimer : aimer est une inclination naturelle qu'on laisse, ou non, nous envelopper, et non une injonction à laquelle on peut se soumettre...
S'il existe des sentiments qui peuvent mûrir avec le temps, c'est souvent au premier instant que l'on aime, même si parfois on ne s'en aperçoit pas immédiatement... et, comme le dit si bien Lady Clifford Barney, "on aime d'amour ceux qu'on ne peut pas aimer autrement"...

Aimer d'amour n'engage cependant que soi-même, et encore...
S'engage-t-on à aimer d'amour ou sommes-nous soumis par le sentiment ?...
On ne décide pas d'aimer : on aime. On peut laisser se développer l'amour, lutter contre ou le nier, mais notre contrôle et notre maîtrise de l'affaire ne peuvent être qu'intellectuels : le ressenti n'est pas modifiable.
La peur d'aimer nait de ce constat d'impuissance à maitriser des sensations, qui ne demandent qu'un consentement pour voir grandir un sentiment.

Avec le temps, on apprend que ressentir est bien ce qu'il y a de plus important, parce qu'une vie qui se réfléchit ne peut combler qu'une partie de ce que l'on est, et réfréner ses élans, c'est se priver de se sentir vivant...
Aussi éprouvantes que puissent être certaines sensations, elles font de nous des êtres bien plus complets que toutes nos réflexions, parce qu'elles permettent de mettre à l'épreuve bien plus que des théories, elles nous font plonger au cœur du mystère humain, bien plus loin que toutes les interrogations qui restent sur notre fonctionnement chimique ou biologique.

On aime d'amour sans autre explication, ceux qui par on ne sait quelle magie ou alchimie, touchent notre corps sensible, invisible et impalpable, sans qu'on ait à faire aucun effort... une reconnaissance qui s'opère sans qu'on en ait conscience... une sorte de confiance innocente qui nous ramène à la légèreté de l'enfance par cette envie de vivre intensément un partage de présence à l'instant, sans prise en compte du temps qui passe...
On aime d'amour quand on aime sans résistance, sans arrière pensée ni exigence de retour...

L'amour est un lâcher prise... qui nous transporte hors de nos frontières, si on veut bien cesser de s'agripper aux barreaux de nos propres limitations mentales. Il n'y a pas UNE façon d'aimer, chacun est libre de dessiner son propre univers, sachant que moins on voudra enfermer l'amour, plus il aura de place pour grandir... son pire ennemi étant le "préfabriqué" et le conformisme...
L'amour est dans notre nature, et toute nature est bien plus belle à l'état sauvage qu'asservie à la domination humaine...

Puisque nous n'avons pas le choix, n'essayons pas de rationaliser ce qui ne peut que se vivre, et laissons nos cœurs sourire !...
Pourquoi après tout, voudrions-nous aimer autrement ceux que spontanément, nous aimons d'amour ?...
Le cœur est un filtre performant, qui trie pour nous ceux dont on pense qu'ils en valent le coup...
Accepter que sa naissance soit spontanée, c'est-à-dire indépendant de notre volonté, et que sa puissance soit supérieure à notre raison, devrait plus nous émerveiller qu'éveiller notre méfiance, non ?...

Alors bien que l'impératif soit impossible à employer, aimez !... même sans comprendre, même sans vouloir : rien ne sert de lutter, il faut aimer... aimer à point...

"Tout l'Univers obéit à l'Amour. Aimez, aimez, tout le reste n'est rien." (Jean de La Fontaine)

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23 décembre 2009

Destination surprise...

" La vie c'est ce qui vous arrive alors que vous étiez en train de prévoir autre chose."
Jeanne Moreau

D'où l'importance de vivre le moment présent, et non dans un futur en projet ou un passé déjà consommé et consumé...
Cette année qui vient de s'écouler... a-t-elle été telle que vous l'aviez imaginé ?...
Cette année nouvelle qui arrive en nous tendant les bras, que nous réservera-t-elle ?...
Quand on passe notre vie au crible, on s'aperçoit bien qu'à la fois on maitrise pas mal d'éléments, mais aussi qu'on agit en fonction des circonstances et des évènements... On agit et on réagit... Et parfois on réagit juste au lieu d'agir... Sans qu'on puisse vraiment prévoir quoi que ce soit, à part d'essayer d'être fidèle à nos envies...

Depuis pas mal de temps, j'ai cessé de prévoir ma vie, et je me suis mise à accepter les choses comme elles venaient, même quand elles semblent contrarier ou bousculer mes projets, en me rangeant derrière cette philosophie "Tout arrive toujours au moment opportun"...
Si au départ j'y voyais un côté puéril, après l'avoir maintes fois éprouvée, je sais que c'est une force qui permet de survivre à tous les moments un peu déstabilisants... puisque de toutes façons, rien ne sert de lutter contre la réalité et de lui faire porter tous les maux de nos destinées, parce qu'il y a des maux nécessaires pour qu'on arrive à apprendre et à comprendre les leçons que la vie tente de nous donner...

A trop prévoir sa vie, on n'a plus assez de temps pour la vivre comme elle se présente à nous...
C'est un peu comme quand on ne voit d'une personne que ce qu'il nous plait de voir, sans la prendre dans son intégralité, mais juste comme on la fantasme, comme on aimerait qu'elle corresponde à notre idéal...
La vie, les gens... rien n'est jamais aussi prévisible qu'on veut se le faire croire.
On croit savoir, on croit comprendre, et puis on se rend compte que les croyances... c'est jamais que des histoires qu'on se raconte ou qu'on nous raconte : croire n'est pas savoir !...

On échafaude des scénarios qu'on prend pour des projets, qu'on prend pour des besoins là où il n'y a jamais que des envies, et on pense pouvoir diriger nos vies comme des metteurs en scène sur un plateau de tournage, qui peuvent faire rejouer la scène, la couper ou la réécrire au gré de leur imagination ou des vraisemblances de l'histoire... mais nous ne sommes pas des metteurs en scène... ni des acteurs...
Nous sommes taillés dans l'inusable étoffe de la réalité, pas toujours thermorégulatrice face aux coups de chaud et de froid de la vie... et l'on ne peut pas toujours rejouer l'histoire quand la scène n'a pas été à la hauteur de nos espérances...

La vie c'est ce qui nous arrive... oui... tous les jours...
Des fois ça fait chaud au cœur, des fois ça fait froid dans le dos,
Des fois on se sent tout en haut du box office avec un ego démesuré qui nous fait croire qu'on a tous les pouvoirs...
Des fois on se sent manipulés par des forces inexplicables qui nous aimantent et nous aiguillent bien loin de nos désirs...
Des fois on comprend la logique des évènements et le rôle qu'on y joue...
Des fois, on comprend plus rien du tout...

Mais on continue... parce que la vie a bien plus d'imagination que nous... et que finalement, on s'y habitue... à ne jamais savoir de quoi sera fait demain...
On finit même par trouver ça bien quand on se prend au jeu...
Et puis vivre sa vie comme elle vient, c'est le meilleur moyen pour être heureux...

Vivons donc l'aujourd'hui au présent... comme un présent,
et ne prenons pas pour un fardeau ce qui est somme toute, un sacré cadeau
...

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22 décembre 2009

Faire le vide...

" Souvent au lieu de penser, on se fait des idées."
Louis Scutenaire

Les idées s'imposent d'elles-mêmes, là où les pensées naissent d'une réflexion volontaire et suivie... mais on a tendance à confondre les idées parfois préconçues qui s'érigent comme des conclusions évidentes avec les pensées construites qui soupèsent tous les aspects d'un problème...
A cela un seul remède : faire le vide... pour repartir du bon neurone...

On le ressent comme une nécessité parfois : arrêter ce brouhaha silencieux qui nous emplit le cerveau et débrancher...
Se débrancher de tout contact avec la vie extérieure pour retrouver un calme intérieur oublié dans l'effervescence de nos vies quotidiennes...
Peut-être que j'emploie le "nous" sans raison, et que ce phénomène n'est pas aussi universel que je veux bien le penser... L'idée que je me fais de ce "brouhaha", et que je plaque sur ma réflexion comme une pensée aboutie n'est peut-être que le fruit de ma vision réduite après tout...
Alors je vais laisser le "nous" vivre ses particularités et me concentrer sur mon "je", fatigué et en manque de d'air, qui ne désire qu'une chose à l'instant présent : rien !...

Rien...
Comme un énorme besoin de faire le vide, le vide de tout, pour laisser finir cette année qui a traversé mon temps comme un cheval lancé au galop, et qui se retrouve là, au soir d'un 2009 presque déjà terminé en ayant la sensation de n'avoir pas eu le temps de prendre le temps de vivre selon mes désirs profonds.
Le bilan de cette année achevée est loin d'être négatif, j'ai aimé vivre 2009, autant que 2008 et que 2007, trois ans d'un rythme fou et trépidant qui continuent à donner à ma vie le sens vers lequel je me dirige... sans trouver le chemin si long que ça, et avec des étapes merveilleusement appréciables et enrichissantes...

Rien...
Pour faire aussi le point sur tous les évènements, les rencontres et les hasards de cette future année passée... A l'heure où chacun échafaude ses plans et projets pour conclure 2009 avec l'esprit et le cœur en fête, j'ai peine à me joindre à cet état d'esprit. Pourquoi devrait-on nécessairement se goinfrer et s'éclater parce qu'on arrive au bout du calendrier ?... Est-ce qu'on pense vraiment que cela doit donner lieu à ces orgies programmées ou bien est-ce seulement l'idée que l'on s'en fait d'après nos observations usuelles, qui nous poussent à vouloir festoyer de la sorte ?...

Rien...
Sauf l'envie de retrouver dans un silence, le chemin pour demain, sans être étourdie par un vacarme dont je ne me sens pas maître...
Sauf le besoin d'un retour aux sources, d'un grand ménage intérieur pour commencer 2010 d'un bon pied...

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19 décembre 2009

Du haut du plongeoir...

" Ecrire, publier, c'est comme aimer. On plonge les yeux fermés."
Jean François Somain

C'est drôle cette comparaison entre écrire, publier et aimer... mais après tout peut-être n'est-elle pas si mauvaise...
Ecrire, dans l'absolu, ne sert à rien dès lors qu'il ne s'agit pas de vouloir transmettre un quelconque savoir.
L'écriture "gratuite", sans but, juste pour la magie de voir les mots qui s'emboitent les uns aux autres former des phrases, issues de pensées dont on ignore même qu'elles étaient en nous, qu'apporte-t-elle ?...
Aimer "gratuitement", sans but, sans projection dans l'avenir, juste pour le partage d'instants qui se succèdent dont on ignore tout avant de les connaitre, se pose-t-on même la question de ce que cela nous rapporte ?...

Ce sont souvent les choses "inutiles" qui nous procurent le plus grand plaisir : ce que l'on fait par obligation ou par devoir n'a guère de saveur... Et si l'on prend cet angle de vue, on replace différemment la réelle importance des choses.
Ecrire comme aimer ne sont en général, pas des actes que l'on raisonne, mais des pulsions auxquelles on se soumet... avec abandon et plaisir, les yeux fermés sur la réalité temporelle, parfois même avec une farouche volonté de faire disparaitre l'intégralité du monde alentours...

C'est pour l'aspect pratique que l'on ouvre les yeux pour écrire, mais quand nous cherchons à rappeler quelque chose à notre mémoire pour  le retranscrire, force est de constater que fermer les yeux nous aide à y voir plus clair...
Quand on aime aussi, on se plait à fermer les yeux. Bien qu'on dise que les yeux sont les fenêtres de l'âme, peu de gens aiment à admirer le panorama à la fenêtre quand ils embrassent : fermer les yeux leur offre un paysage beaucoup plus vaste...

Ecrire est un plongeon de curiosité à la recherche de tous les mots qui nous habitent et qui nous traduisent le monde, comme aimer est un plongeon d'une autre sorte, dans un inconnu jamais prévisible, où on laisse à la surface la crainte de se noyer dès que l'on se sent fendre l'eau...
Dans un cas comme dans l'autre, c'est par le lâcher prise que l'on atteint les sommets : qui veut contrôler ses pulsions et ses impulsions, s'y met forcément des limites. C'est en s'éloignant de sa spontanéité naturelle, qu''à coup sûr, on se construit un univers maitrisable, rassurant et logique dans lequel on pourra, sans souci, faire pousser et grandir nos frustrations de ne pas pouvoir être ce que l'on est...

Il ne peut y avoir de vérité que dans le lâcher prise, parce qu'il n'y a qu'en débranchant le câble de la raison qu'on se met hors tension : c'est le désir de tout maîtriser qui crée le stress et l'angoisse pour la simple raison qu'il relève de l'utopie et qu'il nécessite une attention soutenue de tous les instants...
Lâcher prise, ce n'est pas se placer hors du champ de la conscience, c'est seulement rejeter le doute, la crainte et l'incertitude pour faire de la place à la magie, à l'intuition et à la fluidité de la vie... qui ne joue pas contre nous quand on la laisse enlacer nos envies, nos rêves et nos besoins...

Comme on parle d'inspiration quand on écrit... on peut parler d'intuition quand on aime...
Et pour l'une comme pour l'autre, on vit beaucoup mieux en n'y cherchant aucune explication... et en y plongeant les yeux fermés
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16 décembre 2009

L'indéfinissable charme de la fragilité ?...

" A une femme intelligente, il manque toujours l'indéfinissable charme de la fragilité."
Oscar Wilde

Drôle de phrase !... Sacré Oscar !...
L'intelligence rendrait-elle les gens invincibles ?... Quel rapport y a t-il entre intelligence et fragilité ?...
L'intelligence est un héritage qu'on reçoit à la naissance, et qui ne garantit aucunement de la force de caractère qui, elle au contraire, se développe avec le temps et l'expérience...

L'image de la femme fragile reste un stéréotype très présent dans la psyché masculine, alors même qu'il semblerait que les femmes ont une résistance au stress bien plus importante que les hommes... mais pour assouvir le besoin de protection de ces messieurs, les clichés se cultivent...
Bien sûr au plan physique, même s'il existe des femmes qui font exception, on peut trouver les femmes plus fragiles, simple question de corpulence... mais au niveau psychologique, la fragilité féminine est loin d'être évidente.

Fragile, on l'est tous... c'est inhérent à la nature humaine, et même à la nature tout court, et les différences individuelles ne résident que dans la manière de gérer cette fragilité, de l'exposer et de se protéger.
La vulnérabilité est loin d'être haïssable, c'est elle qui nous permet de rester humain, c'est-à-dire aussi, imparfaits et attendrissants. C'est notre fragilité qui nous rend accessible là où la supériorité affichée peut repousser, voire carrément rebuter.

La femme par son histoire, par la domination de l'homme sur le monde s'est vue rangée dans la catégorie des "faibles", et se doit donc de rester fidèle à l'image que les siècles ont dessiné autour d'elle ?...
Il ne faut pas confondre fragilité et sensibilité non plus...
La sensibilité reste une qualité assujettie à l'intelligence, mais la fragilité n'a rien à voir avec...
La fragilité n'a rien de négatif tant qu'elle n'est pas une entrave à la vie, naturellement...

A une femme intelligente, il manque toujours l'indéfinissable parité, qui lui permettrait d'être ce qu'elle est sans avoir à prouver sans arrêt l'égalité de ses capacités avec un homme, tout en assumant sa spécificité féminine.
Je ne connais pas les statistiques à ce sujet, mais il me semble que parmi les insatisfaits de la vie, les hommes qui aimeraient changer de sexe  sont beaucoup plus nombreux... Même s'il est parfois rageant de constater et de ressentir que même à l'aube de ce 21ème siècle, nous continuons à vivre dans un monde d'hommes, les femmes dans l'immense majorité se satisfont de leurs gênes... d'une part parce qu'elles savent qu'elles font partie de la chaine de transmission, et que porter et donner la vie est leur terrain réservé, et d'autre part parce que, aussi fragiles qu'elles puissent paraître, elles ne sont pas sans défense, ni stratégie compensatoire.

Notre fragilité est rarement la carte de visite que nous souhaitons tendre au monde, mais ça n'est pas parce qu'elle est dissimulée qu'elle n'existe pas. L'honnêteté n'étant pas la vertu qui gouverne le monde, nous préférons tous offrir une image forte, simple réflexe de protection... mais toute personne que l'on apprend à connaitre, et dont on gagne la confiance ne craint plus de se montrer telle qu'elle est, force et faiblesse comprises.

La fragilité des femmes est avant tout une invention des hommes... qui, avouons-le, nous arrange bien parfois quand même...

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