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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
18 mars 2010

Splouch !...

" Notre cerveau est une éponge qui s'imbibe de suggestions."
Francis Piacabia (le site...)

L'oxygène sert au fonctionnement physiologique du cerveau, mais pour son fonctionnement mental, les suggestions y jouent un rôle similaire...
Sans nous en apercevoir, nous passons notre temps à nous faire des suppositions et des suggestions.
Certaines sont pertinentes, motivantes et positives, d'autres au contraire sont inutiles, pesantes et négativistes...
Les unes comme les autres, toutefois, sont sans fondement... puisque sans réalité aucune.

Les suggestions, ce sont tous les conseils, les avis, les paroles que l'on entend ou lit quelque part, toutes ces informations que l'on reçoit et que l'on trie en permanence pour continuer à tenir à jour la base de données de nos représentations du monde.
De tout cela, on s'imagine son "plan de route".
Plutôt en confiance quand on privilégie les suggestions positives... et plutôt avec précaution quand on préfère rêver des scénarios les plus catastrophes...

Il est plus "économique" de fonctionner au mode positif.
Rien ne prouve que le fonctionnement au positif change réellement quelque chose, mais dans le doute, il est plus agréable de rester attentif mais serein, que stressé et angoissé à imaginer des catastrophes qui n'arriveront peut-être jamais...
Nous anticipons tous nos vies d'une manière ou d'une autre, différemment selon les jours et les personnes, la luminosité extérieure et les saisons... mais de ce fait, tous, nous nous faisons en permanence des auto suggestions sur la façon dont notre vie va se dérouler... et nous influençons pas là nos comportements et réactions à venir...

Malgré les recherches sur le cerveau humain, nous n'arriverons de toute manière jamais à comprendre le fonctionnement et le rôle de la pensée, ni les interdépendances entre fonctionnement physique et fonctionnement mental en proportionnalités relatives...
Si physiologiquement on peut identifier et localiser des zones sur un cerveau, mort ou sous anesthésie, dans lesquelles se situent telle ou telle activité ou réactivité motrice ou sensorielle, on ne peut pas apporter de preuve réelle pour ce qui est des corrélations fortes entre "fait mental" et "réponse" réelle.

Néanmoins, absence de preuve ne valant pas preuve d'absence... s'il n'y a même qu'une toute petite chance que la pensée -- et donc la suggestion -- ait une influence sur notre comportement et nos réactions à venir, mieux vaut adopter l'économie de la pensée positive... et imaginer demain avec un arc-en-ciel plutôt  qu'en lumière déclinante jusqu'à notre dernière nuit...

Allez... ... je vous redonne la formule magique...

" Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux." (Emile Coué)
(* Traitement de choc : 10 fs matin, midi et soir // Traitement de consolidation : dès que le besoin se manifeste...)

Suggestologie...

et aussi Méthode Coué, avis de consommateurs...


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4 mars 2010

La générosité de l'amour...

" Il n'y a d'amour généreux que celui qui se sait en même temps passager et singulier."
Albert Camus

C'est quand l'amour n'attend rien qu'il peut tout donner...

Tout amour est passager et singulier, indépendamment de sa durée, à quelques très rares exceptions près...
En effet, qui peut prédire et prétendre, sans se tromper ni mentir, que l'amour qu'il prodigue sera éternel et égal ?...
Et quand bien même on pense avoir les moyens de réaliser cet oracle, en s'inscrivant dans les lignes du temps et en s'écrivant, l'amour qui se projette, projette aussi des attentes... que ne projette pas l'amour qui se dit passager, parce que ce dernier sait qu'il ne peut pas s'en remettre à plus tard pour se sentir exister.
En ne rêvant pas d'éternité, il inverse les logiques temporelles, et tente plutôt de mettre de l'éternité sur l'instant en le vivant pleinement... sans demander plus à l'avenir, sinon que les instants continuent de se succéder et de se renouveler...

... ...

28 février 2010

Peace and Secure !...

" Le paradis, c'est peut-être être sans défense sans se sentir menacé."
Christian Bobin

Qu'est-ce que le paradis ?... Un lieu ou un état d'esprit ?...
C'est comme pour le bonheur, c'est subjectif, relatif et fugitif...

Le paradis est indissociable de la notion de quiétude et de béatitude, même en dehors de toute connotation religieuse : le paradis, c'est d'abord ressentir la paix... à l'intérieur comme à l'extérieur.
Il arrive parfois qu'on ait fugacement cette sensation de paradis à la fréquentation d'un lieu ou d'une personne...
Je ne sais pas dans quel sens le mécanisme fonctionne : si c'est le lieu ou la personne qui en permettant le lâcher prise nécessaire font ressentir cette sensation de paix, ou si c'est par un lâcher prise que cette paix se ressent au contact d'un lieu ou d'une personne...
Allez donc savoir !...

Le paradis, finalement, c'est tout simplement se sentir bien... Il est évident que si l'on se sent menacé dans son intégrité physique ou mentale, il est difficile d'être vraiment à l'aise !...
Si l'on réduisait le paradis à cette proposition de Christian Bobin, on pourrait rencontrer le paradis plus souvent : il y a plein d'endroits où l'on est sans défenses et pas exposé au danger...
Je crois qu'il faut donc plus que ça pour nous faire apprécier le goût du paradis.

Mon paradis à moi, forcément il serait plein de soleil et de chaleur... déjà pour commencer !...
Il aurait un ciel gigantesque, de jour comme de nuit, qui se déclinerait sur tous les tons de bleu uniquement : chassés les gris, les blancs sales et les noirs... (quoique de temps en temps un bel orage bien violent, avec des éclairs titanesques et des grondements de tonnerre à faire accélérer le cœur... quand on n'est pas dessous, des fois c'est drôlement chouette quand même !)
Mon paradis aurait aussi le goût d'une nature à la fois sauvage et accueillante, beaucoup d'arbres (11 ans de vie en forêt m'ont rendu dépendante...), la mer (mais propre et sans requin...), des fleurs pour les parfums, des oiseaux parce que j'adore ça, des animaux qui ne s'effraient pas à la moindre détection d'une effluve humaine, des fruits à profusion... et puis des gens aussi, mais pas trop, j'ai besoin d'espace... des gens qui ont envie de le ressentir aussi le paradis, et je ne veux pas de ceux qui ne se sentent bien que lorsqu'ils se sentent mal... moi je veux des gens "aimables" à aimer...

Bref, je ne fais pas preuve de beaucoup d'imagination, je crois que je ne rêve pas d'inventer un paradis, celui que je cherche est somme toute certainement "trouvable"...

Et vous alors, il est comment votre paradis quand vous vous projetez le film  ?...

... ...

21 février 2010

Toujours...

" L'amour vrai rend toujours meilleur..."
Alexandre Dumas

L'amour est ce qui nous permet de "grandir"... au propre dans nos premiers moments, comme au figuré dans les années qui suivent...
Mais l'amour n'a pas qu'un visage, il se travestit parfois sous des formes qui peinent à nous faire sentir solides sur nos racines... L'amour ne fait mal que lorsqu'il n'offre pas son vrai visage, mais que grimé derrière des sentiments moins purs et nets, il nous illusionne d'une "norme affective" qui l'insulte plus qu'elle ne le représente...

L'amour vrai, c'est ce sentiment qui ne se contrôle pas, qui ne se décide pas, qui ne cherche pas à se maitriser, qui agrandit l'espace pour faire de la place dans notre cœur, à d'autres battements, à d'autres envies et à un autre espace temps émotionnel...
L'amour vrai rend toujours meilleur, parce qu'il nous permet de découvrir des facettes de nous-mêmes jusque-là inconnues. Il nous plonge à fleur de peau dans des bouillonnements d'émotions et de sensations qui, en nous dépassant, nous donnent le goût de flâner sur les bords de la vie, comme au cours d'une balade champêtre et bucolique, où toute fleur sauvage devient un monde à découvrir...
L'amour vrai nous rend meilleur parce qu'il est renoncement à maitriser...

L'amour vrai ne se calcule pas, il donne gratuitement, et reçoit toujours en retour puisqu'il n'attend rien... Il reçoit en connaissance de soi et en tolérance, et nous grandit l'horizon sur lequel poser nos yeux, nos vrais besoins et nos envies...
Même s'il faut bien le reconnaitre, l'amour vrai n'est pas un paradis sans accroc... la fragilité de l'instant accompagne tout autant son éternité ressentie que l'incertitude temporelle, et de l'amour à la haine, il n'y a parfois qu'un pas, qui se franchit d'un bond, à l'abandon, la déception ou la trahison... Et l'on tente de renier par dépit tout ce que par ravissement des sens et des émotions on a chéri...

Mais l'amour vrai survit à toutes les tempêtes, et quand les vents cessent de souffler, on ressent encore le souvenir de ses caresses, et la paix du souvenir peut alors accompagner l'avenir vers des jours meilleurs à venir...
L'amour vrai est un tatouage dont la trace perdure au fond du cœur, et qui résiste à tous les curetages de l'âme qu'on opère pour guérir ses blessures, quand on doute de ses écritures de sérénité sur le futur du moment présent...

Néanmoins, l'amour vrai reste une expérience sans équivalent, qu'il nous faut connaitre pour comprendre vraiment, qu'on peut feindre d'oublier mais qu'on ne laisse jamais tomber tout à fait dans les oubliettes du temps.
L'amour vrai a la beauté particulière des conjonctions inédites de talents, improbables et inattendues... des forteresses de souvenirs imprenables et impromptus... qui jalonnent nos chemins avec des images enfermées dans des boites à diablotins, qui bondissent de notre mémoire à intervalles réguliers ...

Les mots sont réducteurs, il faut y goûter pour en dégager toute la saveur...

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17 février 2010

Arnica à volonté...

" La plus grande chute est celle que l'on fait du haut de l'innocence."
Heiner Müller

L'innocence n'implique pas nécessairement l'ignorance.
L'innocence, c'est de savoir qu'on ne sait pas tout... qu'on ne sait pas grand chose... mais que ça n'est pas grave... et qu'on s'en fiche complètement, parce qu'il y a des choses qu'on est bien contents de ne pas savoir... qu'on n'a pas envie de savoir...
Et que, tant qu'on ne les sait pas, on peut rester dans cet état de semi "innocence", qui protège du doute et des incertitudes qui accompagnent toujours l'acquisition de nouveaux savoirs.

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16 février 2010

L'indépendance de choix...

" La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut."
Frédéric Dard

On n'est jamais complètement indépendant, il y a toujours des liens qui nous raccordent au monde, et dont une partie de nous dépend... qu'il s'agisse de liens affectifs, matériels ou pseudo intellectuels, l'absence totale d'attachement est un leurre.
La dépendance n'est souvent pas un choix ni une décision, alors que l'indépendance, elle, peut se décréter...  et nous laisser le choix des attaches que l'on tolère.

Il me semble que c'est toujours "par décision" que l'on arrive à s'approprier sa vie, son contenu comme ses modes d'expression. On commence à vivre quand on décide de la faire, et non quand on s'y laisse couler des jours... heureux et malheureux, à s'appartenir ou à se fuir...
C'est de la volonté que partent les changements majeurs de notre vie, la passivité n'étant guère une modalité d'exister, tout au plus une modalité d'accepter...

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14 février 2010

La traversée de sens...

" Le plus beau voyage d'ici-bas, c'est celui que l'on fait l'un vers l'autre."
Paul Morand

La promiscuité n'appelle pas la proximité, et il y a toujours un chemin à faire pour se rencontrer les uns les autres, qui relève plus de la décision que du concours de circonstances : il y a, ou pas, cette envie de découvrir au-delà des barrières de la pudeur et de la réserve, ce que l'autre abrite en son être intérieur...
Il existe peu de gens dont on puisse faire le tour sans s'y attarder...

Le terme de voyage, dans cette "découverte-apprentissage" de l'autre, est bien choisi... on embarque effectivement pour une destination inconnue, on se confronte à des paysages particuliers et inédits... tout simplement parce que chacun voit du monde ce qu'il y cherche. Partager une vision autre que la sienne propre est une aventure toujours unique, et dont on ne peut rien en présager tant qu'on ne s'y laisse pas mener...
Peut-être le plus beau voyage, parce qu'au-delà d'une vision différente, l'expérience sensuelle enrichit notre propre façon de poser nos convictions sur la vie...
L'expérience sensuelle n'est jamais très loin quand on voisine sur le terrain de l'émotionnel...

Le chemin que l'on parcourt vers l'autre ne peut pas se concevoir de façon unilatérale, il y faut nécessairement une part de partage. On n'effectue jamais ce voyage en solitaire, parce qu'on ne peut forcer personne à nous inviter à sa découverte...
C'est bien le partage qui rend l'agréable du voyage...même si l'on ne sait jamais par avance l'état de la route, le temps du voyage ni ce qu'on y trouvera au bout...

L'essentiel c'est l'instant présent partagé, et l'abdication de toute rationalité pour se défaire de ses à-priori et de ses préjugés : le chemin vers l'autre est libérateur de soi-même, car il se fait dans l'acceptation de cette ignorance de l'instant futur et l'insouciance du gain final...

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30 janvier 2010

Jusqu'où ?...

" Dans l'amour, on n'ose hasarder parce que l'on craint de tout perdre ; il faut pourtant avancer, mais qui peut dire jusqu'où ? "
Blaise Pascal

Abreuvés par les "Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et vécurent heureux jusqu'à la fin de leurs jours", forcément qu'arrivés à l'âge d'expérimenter soi-même l'affaire, on flaire un peu l'arnaque...
Les "toujours" ne sont pas toujours au rendez-vous et les "jamais" ne sont jamais là où on les attendait...
L'amour, en version radicale des contes des fées, on constate bien que c'est plutôt bancal, et qu'à l'usage et l'expérience, on est forcés de s'adapter, et de revoir tous les adverbes, et même la ponctuation qui rythme le cours de la vie...

Il arrive même qu'on devienne un peu frileux, un peu peureux... C'est pas qu'on n'y croit pas, ou qu'on n'y croit plus, mais on devient prudent : c'est pas facile de maitriser ses sentiments... comme les boomerangs, on les lance loin devant, et vlan ! des fois ils reviennent après avoir fait le tour de l'horizon, et nous frappent en plein où ça peut faire mal... au moment où on s'y attend pas...
Forcément qu'il y a de quoi devenir méfiant... On a beau s'escrimer à tirer des leçons, à étudier la technique, à essayer de tout contrôler... La vérité, c'est que personne ne sait jamais... et que ceux qui disent le contraire, c'est que des bonimenteurs...

En amour, il n'y a de vérité que personnelle... c'est comme pour le Pass Navigo, chacun la sienne... On a tous un portrait robot amoureux collé sur notre histoire, notre cartographie émotionnelle, et les zones définies dans lesquelles on veut bien voyager... et celles où on a peur de s'aventurer...
Quand on embarque, on valide tout ça, même à notre insu... On a ses itinéraires d'habitudes, ses stations de référence et ses places préférées pour voyager...
Tout peut très bien fonctionner, tant qu'on n'a pas à changer de ligne ou de train...
L'habitude c'est terrible, on s'end rend pas toujours compte, mais ça crée des automatismes... et les automatismes, ça sécurise... ça annule le besoin de réfléchir, ça libère de la peur et de l'incertitude...

Les circonstances comptent, suivant qu'on change de train de son plein gré, que celui-ci connaisse une avarie technique indépendante de toute responsabilité bilatérale, qu'on en tombe ou qu'on s'en fasse jeter... C'est sûr qu'on ne recomposte pas de la même façon en montant dans le suivant... et l'on n'interroge pas non plus pareillement ses habitudes et ses réflexes...
Il y a toujours un temps d'adaptation avant de s'asseoir dans un nouveau train d'habitudes... parce que, on est incorrigibles, on ne peut pas se passer de ce qui nous procure un sentiment de sécurité...

Un train qui roule, ça peut toujours dérailler... mais est-ce qu'anticiper cette éventualité, nous rend le voyage plus serein ou plus difficile, par la préparation mentale ainsi effectuée ?...
On n'est jamais sûr de l'horaire d'arrivée, mais décompter le temps qui passe aide-t-il le train à tenir ses promesses ?...
Les "probablement" et les "peut-être", les beaux paysages qui défilent sont des éléments du voyage, ne nous invitent-ils pas mieux à la rêverie et à la détente que les angoisses de claustrophobie et d'intempéries ?...

Jusqu'où ?... Jusqu'où vont les chemins de l'amour ?... Ils vont jusqu'au bout !... Ils vont toujours jusqu'au bout... Qu'on les borde ou non de "toujours" pour s'y sécuriser.
Ils ont leur propre géographie... et il n'y a rien à maitriser...

L'amour est fils de sentiment, et quand il devient grand... qui peut se targuer de pouvoir encore le commander ?...

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25 janvier 2010

Saint Antoine de Padoue...

" C'est quand on perd les choses qu'on s'aperçoit qu'on pouvait s'en passer. Pour les gens, c'est le contraire."
Romain Guilleaumes

On a tous fait cette expérience, de choses auxquelles on tenait beaucoup, et qui d'un coup disparaissent de notre quotidien, du fait de leur perte ou de leur usure... renvoyées par la fugacité et la futilité du temps, qui sans cesse se renouvelle et se fait autre et différent...
On a beau dire ce qu'on veut, tout objet "irremplaçable" finit par devenir, à un moment ou à un autre, un objet du passé...

Pour les gens, par contre, juste observation : c'est le contraire... La perte nous invite à prendre la mesure de leur valeur : parfois insignifiante, parfois nulle et parfois d'une importance dont on ne s'était pas aperçu...
Après tout, c'est un constat plutôt rassurant, qui donne à l'individu toute sa force d'existence.
C'est aussi un constat qui peut être difficile, puisqu'il rajoute sur la douleur de la perte, ce regret de n'avoir pas été assez attentif à l'instant... Cette attention nécessaire pour évaluer ce que nous apporte les gens qui gravitent autour de nous...
Et il n'est nul besoin d'aller dans le registre passionnel pour éprouver l'intensité d'une perte, parfois il s'agit d'un détail de notre quotidien qui se bouleverse, d'un sourire qui nous manque, ou d'un "bonjour" qu'on n'entend plus, alors même qu'ils venaient plus du "machinal" que du fond du cœur...

Il me semble, avec le recul du temps, que nous vivons de toute manière, toujours seuls...
même à deux, même à plusieurs, même en communauté, parce qu'il existe toujours ces recoins sauvages et inatteignables de nous-mêmes, qu'on ne livre jamais...
parce qu'ils sont constitués de pensées incontrôlées, de ressentis particuliers ou de divagations diverses, dont on ne prend jamais la peine de les partager...
parce qu'ils sont notre terreau intime, notre jardin cérébral réservé, notre espace détente libéré de tout regard extérieur...
Nous partageons, échangeons, changeons... mais aussi nous taisons, gardons, et restons les mêmes...
La dualité de la vie existe à ce niveau-là aussi : mouvement perpétuel qui pourtant garde en lui le même essentiel...

Toute petite, on me conseillait d'invoquer et d'implorer Saint Antoine de Padoue... comme une ritournelle magique, une prière du soir dédiée à ce grand Manitou, qui savait tout, de ce que l'on perd ou de ce que l'on range on ne sait où...
"Saint Antoine de Padoue,
Vieux grigou, vieux filou,
Rendez ce qui n'est pas à vous !
"
(autre version : "Rendez-moi ce que vous m'avez pris !")
Et je l'avoue, il me semblait bien que ça marchait... parfois...
J'ai appris plus tard, qu'on obtenait les mêmes résultats même sans invoquer Saint Antoine, en s'endormant dans la vision de l'objet retrouvé, par mise à contribution de notre Inconscient, très réceptif durant le temps de lâcher prise qu'est le sommeil...

Mais pour les gens... Saint Antoine de Padoue, notre Inconscient...
ou même notre humilité ou la force de notre sentiment, ne sont pas assez puissants...

Il vaut mieux éviter de les négliger... parce qu'on n'est jamais sûrs de pouvoir les retrouver... ni les remplacer...

... ...

Saint Antoine de Padoue, vieux grigou...

23 janvier 2010

Non !...

" Je suis un animal sauvage impropre au dressage... D'ailleurs on m'a dit que le premier mot que j'ai prononcé n'était ni Maman ni Papa. C'était Non !"
Juliette Gréco

Le "Non" n'est pas une expression négative, il est au contraire bien des fois, utile de savoir qu'il est le garant de notre intégrité tant physique que psychologique, et qu'il nous sert de bouclier bien plus que de bélier...

Le dressage est un acte perpétré à l'encontre d'une volonté, et même quelquefois d'une intégrité, là où l'apprivoisement est une rencontre qui s'opère d'un commun accord sur un terrain neutre, où chacun avance au rythme de ses pas...
Le dressage ne permettra jamais d'atteindre les mêmes résultats qu'un apprivoisement, parce qu'il est un apprentissage par contrainte plus que par goût, avec des relents de violence à l'égard d'une inclinaison plus naturelle...
Face au mot "dressage", il n'y a toujours que la rébellion, pour défendre son envie et son droit de conserver sa propre singularité, et de porter ses rêves personnels au-delà des désirs d'autrui projetés sur notre "bien", comme une armée de termites affamés, prêts à nous dévorer toute notre volonté à la fois d'être, de devenir et de demeurer qui l'on est...

Au lieu de forcer l'apprentissage par un dressage, mieux vaut présenter les vertus de l'auto-discipline, alternative idéale pour bénéficier d'un "dressage" sur mesure auto-géré, plus adapté aux besoins de chacun...
Le dressage est une négation de ce qui est, là où l'apprentissage de l'auto discipline est un développement de ce que l'on peut...
Parce qu'on ne peut pas vivre sans identifier quelques limites à nos désirs, besoins ou envies...
La vie, sans contrainte aucune, est une utopie, et plus vite nous l'acceptons, plus tôt nous sommes libérés du poids de cette illusion, et pouvons alors utiliser au mieux nos capacités d'adaptation : il ne suffit pas de dire "Non !", il faut aussi savoir à quoi il nous est plaisant, utile ou nécessaire de dire "Oui !", et quel prix nous acceptons de payer pour les valeurs que l'on recherche...
" Le prix est ce que vous payez. La valeur est ce que vous gagnez." (Warren Buffet)

Le dressage est un outil de pouvoir qui déresponsabilise, or, c'est au prix de notre responsabilité que nous nous rapprochons de la liberté...
L'apprivoisement est librement consenti, et nous en assumons la responsabilité...

Rien ne sert de forcer, il faut ressentir à point...

... ...

Warren Buffet : il l'a dit...

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