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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
20 septembre 2010

"Ronron" feront les mots...

" Caressez longuement votre phrase, et elle finira par sourire."
Anatole France

Les mots ne sont pas que représentation symbolique du langage, ils ont un sens et une existence propre, découlant du niveau d'émotions dont on les charge.
Il y a bien sûr les mots un peu vides, au formalisme rigoureux qui administrent la vie, et qui jouent le même rôle que les panneaux indicateurs sur le bord des routes : des balises repères qui indiquent, sans rien délivrer de plus que des informations utiles et/ou nécessaires. Ce sont les mots "utiles", les mots impersonnels : des mots justes basiques dont le dictionnaire sait nous décoder le sens quand on ne les comprend pas...
Mais au-delà de ces mots-là, il y a les mots qui disent... qui disent qui l'on est, qui disent où l'on va, qui disent nos rêves, qui disent nos secrets tout en maintenant un voile de pudeur entre la graphie et leur sens réel...

Il y a des phrases que l'on caresse longuement, naturellement, parce qu'on a envie qu'à l'intérieur, s'y glisse plus que le sentiment qui leur  insuffle la vie : on veut que ces mots-là, aussi personnels qu'ils puissent être, trouvent écho et hospitalité en d'autres lieux, en d'autres sensibilités, et qu'ils s'y nichent, à l'abri d'autres réflexions, afin que chacun, se les appropriant, leur donne une autre chance de grandir encore, en justesse et en résonance...
Les mots sont des outils à manipuler avec amour et précaution, car ils contiennent en essence, beaucoup plus qu'un sens : ils contiennent la vie en devenir parfois, et notre rôle est de les orchestrer et de les choisir avec prudence et discernement, pour qu'ils atteignent leurs desseins et leur destin...

Le pouvoir des mots est infini...
Depuis le temps que l'homme écrit, on pourrait croire que tout a déjà été dit, écrit, pensé et que l'avenir des motsse réduit au fur et à mesure que le temps s'étire. Toutefois, force est de constater, qu'ils sont comme le mouvement perpétuel de la vie, sans cesse en action et en évolution...
Le lecteur aussi, caresse les mots autant que l'auteur. Quand on se sent "en phase" avec un écrit, c'est parce qu'en soi, on avait déjà ces mots-là, sans avoir jamais eu le loisir ou les moyens de se les entendre penser.
Comme une soudaine reconnaissance, on les fait alors siens, et on les étreint du bout des yeux, comme on étreindrait un être cher perdu de vue qui soudain ressurgit...

Caresser les mots, jusqu'à les entendre ronronner, pour apaiser nos tensions et nous y sentir en sécurité, pour ressentir l'écho de nos propres émotions à travers leur musique, c'est peut-être ça, après tout, leur vraie utilité et leur vraie raison d'être...
Quand les mots sourient et appellent à la communion d'un partage, alors on sait qu'ils ont une raison d'être et qu'ils sont bien écrits...

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18 septembre 2010

Au secret des jardins fleuris...

" La créativité est une fleur si délicate que, bien que les compliments la fassent s'épanouir, le découragement peut l'empêcher de fleurir."
Alex Osbom

Tous les jardiniers le savent : les plantes "sentent" quand on les aime... et le secret de ceux qui ont la "main verte" n'est rien d'autre qu'un amour profond du monde végétal en général. C'est par la patience et les soins attentionnés portés à leurs fleurs, que les jardiniers peuvent s'enivrer, le moment venu, de leurs parfums et de leur beauté...

En comparant ainsi la créativité à une fleur qui s'épanouit, Osbom pointe un élément important : c'est quelque part, par sa reconnaissance que la créativité peut continuer à se nourrir et à grandir, par la reconnaissance des autres bien sûr, mais avant tout, par la propre reconnaissance du "créateur".
En effet, si celui-ci se met à douter de l'intérêt, de la valeur ou de l'utilité de ses créations, inévitablement, le découragement pointe le bout de son nez, et à mesure qu'il grandit, comme une mauvaise herbe envahissante, il sème le trouble et la panique dans les prairies et les vergers jadis prospères et féconds, et si rien ni personne ne l'arrête, le plus beau terrain devient rapidement une friche envahissante et désordonnée...

Nous sommes tous jardiniers de nos vies, jardiniers de nos jardins secrets, jardiniers de notre "ici et maintenant"... et sensibles aux intempéries, au doute et au découragement.
Nous avons tous en nous, une panoplie de personnages, qui se décline du héros à l'aquoiboniste, avec en chacun de nous, une combinaison particulière qui ordonne leur hiérarchie et leur nombre. Nous ne maîtrisons pas toujours l'art de la direction et de la mise en scène, et parfois les personnages secondaires deviennent pour un temps, rois de notre scène de vie, sans que l'histoire n'ait rien à y gagner...

Je n'échappe pas à la règle générale, et confesse que le découragement a largement pris le dessus sur toute la créativité déversée ici et ailleurs aussi, depuis des années sur ces pages virtuelles, voire fantomatiques...
Toutes sortes de pensées parasites sont venues semer le trouble dans la confiance absolue que j'ai toujours prêché jusque-là, et qui me faisait affirmer que "Tout arrive toujours au moment opportun"...
Malgré tout, je continue d'adhérer à cette thèse, malgré tout je continue de penser que rien n'arrive jamais par hasard, et malgré tout... l'envie d'écrire finit toujours par revenir, parce qu'elle est ma "nature", le terreau par lequel mes pensées peuvent germer, puis prendre forme, et s'offrir en bouquets aux amateurs d' "introspection forte"...
Aussi ai-je décidé de reprendre cette discipline quotidienne qui me lie à mon ordi chaque soir un petit moment... parce qu'il suffit parfois de quelques mots d'encouragement pour trouver la force, la volonté et l'envie de continuer, de la même façon que  quelques gouttes d'eau peuvent parfois sauver une plante menacée de se dessécher...

Je remercie ceux qui m'ont aidé à prendre conscience que le doute et le découragement ne sont jamais que des plantes parasites, capables de dévorer nos plus belles fleurs, mais que c'est en premier lieu, à nous qu'il incombe, de discipliner les plantes qui poussent dans notre jardin, et d'éliminer ces plantes parasites et carnivores qui épuisent notre "terre", et qui peu à peu éclipsent tout le reste.
Alors je vais modifier une formule d'engrais de base général pour me l'approprier, et elle dira quelque chose comme :
" Tous les jours et en tous lieux, j'écrirai de mieux en mieux, jusqu'à ce que la mort m'en empêche..."
Finalement... il ne me reste plus qu'à apposer ma signature, au regard de cette écriture, pour valider tout ça, non ?...

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20 juillet 2010

L'Etre et le Valoir...

" "J'ai de la valeur", cette simple phrase exprime toute la réconciliation qui se joue dans une vie."
Paule Salomon

La reconnaissance de notre valeur personnelle ne peut pas nous être apportée par les autres : il faut savoir soi-même s'attribuer une valeur pour pouvoir la voir reconnue hors de nos propres frontières...
Reconnaitre sa valeur personnelle n'est pas se hausser au-dessus des autres, ce qui relève du complexe de supériorité qui frise parfois la pathologie, ni se minimiser pour ne pas indisposer son entourage... Non... Reconnaitre sa valeur, c'est avant tout accepter la personne que l'on est, toujours perfectible et en devenir, mais avec une singularité unique au même titre que toutes les autres personnes que l'on rencontre...

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18 juillet 2010

Aime ton prochain comme toi-même ?...

" On a besoin de patience avec tout le monde, mais particulièrement avec soi-même."
Saint François de Sales

La bonté et la générosité s'apprennent d'abord face à soi...
Comment peut-on faire preuve d'indulgence envers les autres, si l'on n'est pas d'abord capables de se confronter à ses propres limitations, et à les accepter ?...
Le "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse" est stupidement négatif, il est d'urgence à remplacer par un "Fais aux autres et pour les autres ce que tu aimerais que l'on fasse pour toi..."
Ainsi, au lieu de rentrer dans une logique d'interdits, de frustrations et d'efforts, on adopte une attitude de don, d'écoute et d'attention, beaucoup plus propice à l'empathie et à l'harmonie que n'importe quelle injonction à l'allure de mise en garde ou de jugement dernier...

Toutes les théories issues des courants de développement personnel insistent sur cette évidence : c'est en étant en paix avec soi-même que l'on trouve l'équilibre, et que l'on peut s'ouvrir aux autres...
L'auto-jugement et l'auto-censure sont des freins puissants à l'épanouissement de notre vraie nature : rajouter à nos défauts et à nos limitations des coups de bâtons inutiles ne peut pas nous apporter la sérénité dans notre vie. Nous sommes tous des êtres en devenir, qui ne cessons d'évoluer au cours de nos vies : le temps joue en notre faveur, apprenons la patience nécessaire pour couvrir la distance dans les meilleures conditions, et le voyage se peuplera de souvenirs plus enrichissants les uns que les autres...

Je n'ai pas le prétention d'avoir des leçons à donner à qui que ce soit, mais il est des vérités simples qui méritent de circuler, et mes réflexions quotidiennes n'ont d'autres buts que d'inciter chacun à méditer sur le chemin qu'il emprunte...
Si chacun de nous travaillait à trouver sa propre harmonie, au lieu d'évoluer dans un monde comparatif, les relations seraient grandement changées... On ne vit pas pour "devenir", on "est" tous les jours dans un devenir qui s'ancre à chaque instant...

Faire attention à soi n'est pas philosophie nombriliste de l'Ego : être attentif à ne pas se juger plus durement que les autres, savoir se donner le temps d'atteindre ses buts, accepter ses faiblesses, s'aimer malgré les griefs que l'on peut avoir contre certains mécanismes dont nous sommes prisonniers, etc... n'est-ce pas juste une saine hygiène de vie à adopter ?...
S'en vouloir et s'auto-punir, se dévaloriser, se critiquer... sont des comportements auto destructeurs qui ne peuvent en aucun cas nous rendre meilleurs...
Plus nous nous acceptons, plus nous ouvrons nos esprits à la diversité et à la différence...

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16 juillet 2010

Croix de Bois, Croix de Fer !

" Rappelle-toi toujours que je t'aime pour l'éternité ! "
Maxime du Camp

Aimer au présent, s'inscrit forcément sur une trajectoire d'éternité, parce qu'aimer à demi ou à durée limitée, ne peut pas être aimer vraiment : on a toujours le goût de vouloir prolonger l'instant à l'infini auprès de ceux que l'on aime...

C'est avec le temps cependant, qu'on découvre que l'éternité est un concept vraiment intemporel, dans le sens où elle se situe en dehors du temps réel quantifié et quantifiable : l'éternité est au-delà de toute mesure possible...
Paradoxalement, l'éternité de l'amour peut se révéler être bien fugace au regard de nos montres et de nos calendriers, tout en gardant vrai ce serment d'infini sentimental temporel : on peut aimer "conceptuellement" pour l'éternité alors même que le quotidien peut sembler nous faire mentir face aux choix de vie que l'on fait... parce qu'il arrive que ce ne soit pas l'amour que l'on rejette, mais seulement l'engagement...

L'amour a ses chemins tortueux, qui nous fait préférer parfois un amour d'intensité moindre à une sécurité affective plus grande : chacun place l'importance des choses selon sa propre hiérarchie... mais là où la raison domine le sentiment, il ne peut guère y avoir de lâcher prise aussi euphorisant que lorsque le cœur nous guide...
L'amour est abandon : abandon voluptueux de soi et abandon de ses mécanismes de défense pour accepter la douceur du sentiment ; lorsqu'il est abandon de l'autre par voix de raison, la douceur se transforme vite en douleur...

Ne dit-on pas que "L'amour est plus fort que tout" ?... Et que "La raison du plus fort est toujours la meilleure" ?...
Partant de ces deux présupposés, il serait aisé de conclure que la raison de l'amour est toujours la meilleure, non ?...
Et sans passer par ce genre de démonstration fumeuse, chacun sait bien, en son for intérieur, que ce que l'on fait avec son cœur nous donne toujours plus de satisfaction et de plaisir que ce que l'on fait à force de raison et d'argumentaires...

Alors... ne gâchons pas ces petits instants d'éternité que l'on ressent, en restant suspendus à un cartésianisme pesant, qui nous fait questionner la relativité d'une éternité qu'on ne sait pas concevoir... et acceptons...
Acceptons de ressentir qu'il ne tient qu'à nous de faire durer l'instant, et que c'est en renouvelant nos serments qu'on trace dans le temps notre sillon d'éternité... et que la parole agit immanquablement sur la réalité...
"Rappelle-toi que je t'aime pour l'éternité" n'est pas une injonction d'aimer adressée à l'autre, un "je t'aime" prononcé n'engage que celui qui parle et ne donne aucune obligation de retour...

Face à cette sensation d'aimer plus fort que le temps, Regarder ensemble vers demain se comprend,
A
la recherche d'une harmonie sereine de constance, Ne dépendant plus de l'incertitude des circonstances,
K
arrément impossibles à deviner comme à maitriser, Mais seulement du désir de continuer à faire vibrer,
Jour après jour , Et pour le plus long "toujours" qu'on pourra, Tous les mots et gestes d'amour que l'on abrite au fond de soi,
A
l'unisson de nos aspirations, Intacts comme au premier instant...
M
ême dans les moments de doute, Et dans les moments de solitude ou d'égarement...

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14 juillet 2010

Les vertus de l'écriture...

" L'écriture comme l'amour, permet de tout oublier. L'écriture, comme l'amour permet de renaître."
Laurence Tardieu

L'écriture est toujours un peu l'exploration d'un monde intérieur... tout comme l'amour nous expose à la découverte, de l'autre autant que de soi-même...
L'écriture permet de tout oublier, parce qu'elle nous oblige à nous concentrer sur le choix des mots, même de ceux qui viennent spontanément, car de la justesse des mots dépend toute la qualité de compréhension qui pourra en découler.
L'écriture est, selon le goût du jeu de l'auteur, précise jusque dans les ambiguïtés qu'elle peut entrainer, afin de ne pas scléroser la réflexion du lecteur, et pour l'inciter à explorer lui aussi, son propre monde qui peut alors se libérer, se dévoiler ou se révéler face aux combinaisons de pensées-mots ainsi exprimées...

L'écriture partagée est mise à nu d'une émotivité, d'une perception du monde, d'une intimité de pensée et de concepts qu'on se construit avec le temps. De la même façon, l'amour est, sans jeu de mots, une mise à nu de nos émotions, de nos perceptions et de nos façons de penser et de (dé)raisonner...
Le parallélisme subtil des jeux de l'écriture et des jeux de l'amour est une image très parlante pour ceux qui ont le goût des mots au bout des doigts : ce que la voix ne peut pas porter parfois, les mains peuvent l'exprimer...

L'écriture permet de renaître parfois, quand les mots jouent leur rôle libérateur de la parole qui n'arrive pas à trouver de salut. L'amour aussi, permet de renaître par l'engagement de soi dans cette dynamique où chacun entraine l'autre à aller plus loin sur le chemin de la rencontre...
C'est toujours au bord du gouffre qu'on éprouve le plus grand vertige, et qu'on mesure le sens de la vie. Dans nos moments de doute et de faiblesse, le fil qui nous relie est parfois ténu, et ce qui nous retient de répondre à l'appel de cette aspiration vertigineuse par le vide intérieur que l'on ressent, c'est quand nos mains sentent qu'elles ont quelque chose à quoi se raccrocher, ou qui les maintient...

Les vertus de l'écriture sont plurielles et bien réelles, puisqu'elle permet de transformer des sensations imprécises en réalité de perception compréhensible. Ecrire, c'est en quelque sorte, éprouver puis ordonner et clarifier sa confusion...
Aimer, c'est un peu la même chose finalement... c'est éprouver une confusion émotionnelle, la ressentir puis l'accepter...

L'écriture peut parfois être une thérapie équilibrante, voire une drogue déstressante pour qui aime manier les mots comme une sorte de sport de combat intellectuel.
L'écriture est un monde parallèle, où l'on peut se réfugier, se délasser au-delà de toutes les limites et limitations du réel, où le sensitif, l'imaginaire et le conceptuel se rassemblent...
Aimer est aussi sans conteste une thérapie équilibrante qui y ressemble...

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11 juillet 2010

La bombe amoureuse...

" La rencontre amoureuse peut déclencher une véritable évolution dans l'être, un éveil décisif, une interrogation de soi à soi."
Paule Salomon

La relation amoureuse n'est pas une simple mise en relation étroite de deux personnes, mais doit, pour être durable, se prolonger en une véritable rencontre de personne à personne, de monde à monde... et peut alors dans ce contexte, se ressentir comme un cataclysme intérieur naturel, un tremblement de l'être qui fait évoluer nos conceptions et nos perceptions.

La rencontre amoureuse n'est pas seulement une confrontation interpersonnelle, elle nous met aussi face à nous-mêmes, en nous forçant à exposer et à explorer la sphère de nos convictions intimes à la lumière d'un autre "Soi", que nous recevons immanquablement dans l'échange relationnel.
C'est quand chacun s'enferme dans son monde, sans laisser à l'autre le pouvoir de nous interpeller que la relation se condamne à dépérir... car personne ne change jamais personne : tout changement nait toujours d'une volonté et d'une décision de changement propre à chacun, et si cette ouverture à la réflexion induite par l'autre se ferme, la relation s'auto-consume...

On évolue rarement dans l'auto-suffisance de ses propres connaissances et dans le silence de nos carences : pour que notre esprit s'ouvre et s'agrandisse, il faut en général qu'on y dépose de quoi le nourrir...
La relation amoureuse est un terrain propice à l'évolution, car elle engage toute la personne, et invite à un dépassement de soi pour tenter d'assimiler le fonctionnement de l'autre.
En effet, quelle autre forme de relation peut, mieux que la relation amoureuse, nous engager ainsi tant dans notre corps que dans notre âme, à la recherche de ce "nirvana" à la fois sensuel et intellectuel que nous recherchons tous ?...

Toute rencontre est toujours, en substance, susceptible de nous enrichir : reste à savoir si l'on est capable, ou prêt, à accepter de mettre en jeu et de risquer nos certitudes, ou si l'on préfère la sécurité de nos acquis et de nos œillères réductrices.
La relation amoureuse ne permet l'évolution de l'être que dans la mesure où la confiance des sentiments donne cette assurance du non jugement, nécessaire à l'abdication de certaines de nos valeurs constitutives.
Quand cette condition sécuritaire de non jugement est bien présente, elle ouvre l'autoroute de tous nos possibles, et éveille notre monde conceptuel à tous les paysages...

L'évolution se construit aussi sur une distance temporelle, partant d'un moment A pour nous conduire, par un parcours imprévisible, vers une destination inconnue...
Ce chemin qui nous mène vers une destination inconnue comporte sans doute comme une part de destin, que prédit déjà le choc amoureux du premier instant : le coup de foudre n'est-il pas la première manifestation d'un phénomène naturel dévastateur, qui n'est pourtant que le commencement d'un long enchainement ?...

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7 juillet 2010

Santé !...

" Prends la vie comme tu prends cette coupe, le sourire aux lèvres, même si ton cœur saigne. Ne gémis pas comme un luth et cache tes blessures ! "
Chams al-Din Muhammad Hafiz

Il y a, à la fois, comme un narcissisme malsain et un certain masochisme, à se complaire de ses souffrances et de ses blessures en les infligeant à la face du monde : le monde a ses propres tourments et n'attends pas les nôtres pour se ressentir désespéré voire désespérant...

5 juillet 2010

Les choses qui blessent le coeur...

" La vie est pleine de choses qui blessent le cœur."
Mme de Sévigné

Mais après tout... sentir qu'on a le cœur blessé prouve qu'on en a un... de cœur... aussi désagréable que puisse être ce genre de sensation que l'on éprouve parfois...
Tant qu'on est capable d'éprouver toute la palette des émotions, c'est qu'on est présent à sa vie : l'indifférence du cœur est bien pire que toute blessure.

C'est parfois plus notre impuissance qui nous blesse, plutôt que les réels faits et actes qui s'introduisent dans nos vies.
On se sent blessé, quand nos aspirations profondes n'arrivent pas à coïncider avec la réalité éprouvée, que l'on ressent alors comme éprouvante...
La réalité éprouvée est celle que l'on vit, que l'on sent... intensément...
La réalité éprouvante est celle que l'on subit, que l'on consent... sans la choisir vraiment
...

Est-ce parce qu'on prend les choses de la vie trop à cœur qu'elles nous blessent ?...
Mais si on ne les prend pas à cœur, comment peut-on s'y investir ?...

" On ne souffre jamais que du mal que nous font ceux qu'on aime. Le mal qui vient d'un ennemi ne compte pas..." (Victor Hugo)

......


3 juin 2010

J'ai entendu...

" Je suis allé m'asseoir où tu t'es assise ce matin et j'ai entendu ce que tu avais pensé."
Félix Leclerc

A écouter Félix Leclerc, la chose parait simple, alors pourquoi ne pas essayer ?...

Je suis allée m'asseoir où tu t'es assis ce matin... histoire de regarder dans la même direction, et chercher à deviner au loin le même horizon, poser mes yeux là où les tiens se sont posés, et laisser vagabonder mes pensées de bosquets en herbes folles à la recherche d'une vie d'ensemble que tu aurais pu y entrevoir...

J'ai fait le silence dans ma tête, pour pouvoir écouter plus loin que le vent qui fait bruisser les feuillages, plus loin que le chant du coucou, et plus loin que mes mots qui sans arrêt assemblent la réalité à leur manière, pour ne pas risquer de rater le fil de tes pensées qui a pu se dérouler là, quelque part sous mes yeux, invisible mais peut-être, après tout, tangible...

Et puis, j'ai fermé les yeux, pour retrouver ta présence, et rembobiner sur mon écran intérieur l'empreinte de ton image, de ton visage, assis là dans les premiers rayons d'un soleil qui promettait déjà tant... Je t'ai alors observé avec beaucoup plus d'attention que je ne l'avais fait ce matin, lorsque tu te tenais près de moi, toute entière au rappel en mémoire de tes moindres détails, pour y déceler peut-être quelque chose pour me mettre sur la voie de tes pensées...

J'ai imaginé ce que pouvait bien comporter la carte de ton menu du jour, de l'entrée en matière en passant par le plat principal qui te serait servi pour le plus long de cette journée, me gardant pour le dessert les plus douces de tes pensées qu'il m'a plu de croire, qu'elles m'étaient sûrement destinées...

Il serait maladroit et indiscret de dévoiler ici tout ce que j'y ai entendu : les pensées comme les mots, ont leur pudeur...
Lovée au creux de ton fauteuil, enveloppée dans cette douce chaleur, en écho j'ai répandu mes mots sur ceux que tu n'avais livré qu'au secret de ta réflexion...
Les pensées sont des ondes qu'on jette sur le monde, et qui y projettent les couleurs et les formes qu'on a envie que la réalité prenne... Il me plait à penser, qu'elles sont comme les pigeons voyageurs, et qu'elles savent toujours trouver le(s) destinataire(s) du message qu'elles transportent et apportent de la sorte.

J'ai entendu... ce que j'avais envie d'entendre, et rien de plus !...
La transmission de pensée en différé, comme la pratique Félix Leclerc, nécessite certainement un apprentissage et un entrainement que je ne possède pas, et c'est aussi bien comme ça : je ne souhaite pas me sentir en position de "voyeur" de tes états d'âme...

Mais... si tu retournes t'asseoir, au même endroit, tu pourras toi aussi, y tenter l'expérience d'explorer les pensées que j'ai pu y laisser trainer...

... ...

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