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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
23 mars 2010

Ce que le monde ne connait pas...

" Crois-moi, chaque cœur a ses chagrins secrets, que le monde ne connait pas ; et souvent, nous jugeons qu'un homme est froid alors qu'il est seulement triste."
Henry Wadsworth Longfellow

Il est difficile, en un regard, de mettre à jour la personnalité intime de quelqu'un...
On a toujours des "impressions", mais elles sont un peu légères pour servir de conclusions sur l'appréciation qu'on a d'une personne.
Quand on pense au temps qu'il faut, pour arriver à connaitre une personne suffisamment, baser son jugement sur des impressions parait bien périlleux si l'on veut prétendre à une opinion juste...

Chaque cœur a ses secrets et ses blessures, qui remontent parfois très loin l'horloge du temps, enracinés sous les épaisses couches de protection, avec lesquelles on se couvre au fil de nos saisons, pour supporter la météo de nos jours personnels...
Les chagrins de cœur relèvent du domaine de l'intime, et se dissimulent par douleur ou par pudeur.
Il n'est pas toujours aisé non plus, de prêter oreille pour les recevoir...
Parfois on n'a pas envie de s'impliquer dans le chagrin d'autrui, de peur d'être éclaboussés dans notre joie de vivre peut-être...

J'ai toujours préféré les gens d'aspect un peu "bourru" à ceux qui, tout sucre tout miel, racontent et se racontent à eux aussi leurs vies, et dont on ne sait jamais quand la sincérité est de mise ou quand l'hypocrisie a cours...
Toutefois je ne crois pas que ce soit un choix d'être "bourru" ou "mielleux", c'est plutôt constitutif d'une personnalité, et cette distance mise entre le monde et la personne sert de recul relationnel plus que de véritable barrière...

Il est difficile de traverser une vie sans accroc ni accroche, et de garder le cœur aussi neuf que quand on pointe le bout de son nez ici. Ce qui ne signifie pas néanmoins que le cœur s'use, c'est ça son secret d'ailleurs : malgré les chutes, les plaies et les bosses, il reste partant pour l'aventure quand l'opportunité se présente... et heureusement...
et puis, de nos jours, il est rare que l'on meurt de chagrin...
Il y a plein de chagrins secrets, qui jamais ne suintent et ne suinteront du cœur : c'est notre privilège, ils n'appartiennent qu'à nous, nous sommes entièrement maitres de révéler ou non les affres secrètes de notre sentimentalité, veillons par contre, à ne  pas en devenir esclaves... et à toujours regarder vers l'avant...

S'il peut s'avérer utile de temps à autre d'en faire l'inventaire, les chagrins secrets du cœur ne doivent pas être considérés comme des trophées de guerre qu'on exposerait au plus profond de soi à sa propre condescendance, et tous ceux dont on peut se débarrasser, il ne faut surtout pas les retenir par passéisme désuet et souffreteux ou masochisme sentimental, parce que...
Parce que c'est toujours beau quand on a le cœur qui fonctionne à plein régime en mode action... même si on prend le risque d'agrandir peut-être la collection de nos déceptions...
Qu'on s'engage en amitié ou en amour, c'est toujours en confiance radieuse... si ça n'est pas le cas, il n'y a pas de sincérité. Et s'il n'y a pas de sincérité, le risque de la déception est encore bien plus grand...

La tristesse du cœur est une douleur qui peut physiquement affecter la personne, et jouer à la fois sur son apparence et son comportement, parce qu'il est bien difficile de "paraitre" heureux quand on ne l'est pas...
Et puis à quoi bon d'ailleurs ?...

Alors n'essayons pas de paraitre autre que ce que l'on est, ni de juger sans rien savoir ni comprendre.
C'est nous de toute façon, qui les portons nos "valises", leur contenu ne regarde que nous
...

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Commentaires
B
Laurence,<br /> tu écris 'Quand on pense au temps qu'il faut, pour arriver à connaitre une personne suffisamment, baser son jugement sur des impressions parait bien périlleux si l'on veut prétendre à une opinion juste...'<br /> Ca me semble très profond, et au coeur de l'humanisme. D'un côté je crois qu'il ne faut pas refuser ou nier nos intuitions sur quelqu'un, car elles peuvent être très justes et nous apporter une aide précieuse. D'un autre côté le jugement hâtif peut aussi nous amener à mal juger et à souffrir ou faire souffrir. Moi j'ai choisi de me faire une opinion, mais de rester à l'écoute, en laissant à l'autre la possibilité de me faire comprendre quelque chose de nouveau, de m'étonner à chaque nouvelle rencontre. Cette attitude de non jugement, de confiance doit se sentir, car je recueille souvent des confidences étonnantes. Je suis également capable de me livrer parce que je fais confiance à l'humanisme des autres. Et mes valises, je les vide grâce à eux.<br /> Bernard
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