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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
30 janvier 2010

Jusqu'où ?...

" Dans l'amour, on n'ose hasarder parce que l'on craint de tout perdre ; il faut pourtant avancer, mais qui peut dire jusqu'où ? "
Blaise Pascal

Abreuvés par les "Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et vécurent heureux jusqu'à la fin de leurs jours", forcément qu'arrivés à l'âge d'expérimenter soi-même l'affaire, on flaire un peu l'arnaque...
Les "toujours" ne sont pas toujours au rendez-vous et les "jamais" ne sont jamais là où on les attendait...
L'amour, en version radicale des contes des fées, on constate bien que c'est plutôt bancal, et qu'à l'usage et l'expérience, on est forcés de s'adapter, et de revoir tous les adverbes, et même la ponctuation qui rythme le cours de la vie...

Il arrive même qu'on devienne un peu frileux, un peu peureux... C'est pas qu'on n'y croit pas, ou qu'on n'y croit plus, mais on devient prudent : c'est pas facile de maitriser ses sentiments... comme les boomerangs, on les lance loin devant, et vlan ! des fois ils reviennent après avoir fait le tour de l'horizon, et nous frappent en plein où ça peut faire mal... au moment où on s'y attend pas...
Forcément qu'il y a de quoi devenir méfiant... On a beau s'escrimer à tirer des leçons, à étudier la technique, à essayer de tout contrôler... La vérité, c'est que personne ne sait jamais... et que ceux qui disent le contraire, c'est que des bonimenteurs...

En amour, il n'y a de vérité que personnelle... c'est comme pour le Pass Navigo, chacun la sienne... On a tous un portrait robot amoureux collé sur notre histoire, notre cartographie émotionnelle, et les zones définies dans lesquelles on veut bien voyager... et celles où on a peur de s'aventurer...
Quand on embarque, on valide tout ça, même à notre insu... On a ses itinéraires d'habitudes, ses stations de référence et ses places préférées pour voyager...
Tout peut très bien fonctionner, tant qu'on n'a pas à changer de ligne ou de train...
L'habitude c'est terrible, on s'end rend pas toujours compte, mais ça crée des automatismes... et les automatismes, ça sécurise... ça annule le besoin de réfléchir, ça libère de la peur et de l'incertitude...

Les circonstances comptent, suivant qu'on change de train de son plein gré, que celui-ci connaisse une avarie technique indépendante de toute responsabilité bilatérale, qu'on en tombe ou qu'on s'en fasse jeter... C'est sûr qu'on ne recomposte pas de la même façon en montant dans le suivant... et l'on n'interroge pas non plus pareillement ses habitudes et ses réflexes...
Il y a toujours un temps d'adaptation avant de s'asseoir dans un nouveau train d'habitudes... parce que, on est incorrigibles, on ne peut pas se passer de ce qui nous procure un sentiment de sécurité...

Un train qui roule, ça peut toujours dérailler... mais est-ce qu'anticiper cette éventualité, nous rend le voyage plus serein ou plus difficile, par la préparation mentale ainsi effectuée ?...
On n'est jamais sûr de l'horaire d'arrivée, mais décompter le temps qui passe aide-t-il le train à tenir ses promesses ?...
Les "probablement" et les "peut-être", les beaux paysages qui défilent sont des éléments du voyage, ne nous invitent-ils pas mieux à la rêverie et à la détente que les angoisses de claustrophobie et d'intempéries ?...

Jusqu'où ?... Jusqu'où vont les chemins de l'amour ?... Ils vont jusqu'au bout !... Ils vont toujours jusqu'au bout... Qu'on les borde ou non de "toujours" pour s'y sécuriser.
Ils ont leur propre géographie... et il n'y a rien à maitriser...

L'amour est fils de sentiment, et quand il devient grand... qui peut se targuer de pouvoir encore le commander ?...

... ...

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