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EMBARQUEMENT IMMEDIAT...
29 septembre 2009

Le Grand Echiquier...

" Autrui, pièce maîtresse de mon univers."Solitude
Michel Tournier

Si nous étions seuls au monde, aurions-nous la même conscience de l'existence ?...    
Comment nous représenterions-nous un monde, qui ne nous renverrait aucune image de nous ?...
Quel avenir pourrait-on concevoir sans les interactions répétées des autres dans notre vie ?...
Et qu'apprécierait-on de la solitude, si nous ne connaissions pas la compagnie d'autrui ?...

Autrui, pièce maitresse de notre univers... dont l'axe de rotation toutefois, se situe toujours autour de notre grand nombril...

......

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Commentaires
T
Les Echecs<br /> <br /> (I)<br /> <br /> Ils sont seuls à leur table austère. Le tournoi <br /> Alterne ses dangers ; lentes, les pièces glissent. <br /> Tout au long de la nuit deux couleurs se haïssent <br /> Dans le champ agencé qui les tient sous sa loi. <br /> <br /> Radieuse magie où joue un vieil effroi, <br /> Des destins rigoureux et parés s'accomplissent: <br /> Reine en armes, brefs pions qui soudain s'anoblissent, <br /> Fou qui biaise, tour carrée, ultime roi. <br /> <br /> Le rite se poursuit. Il reste; il faut qu'il reste <br /> Même si le pied branle à la table déserte, <br /> Même quand les joueurs seront cherchés en vain. <br /> <br /> Le profond Orient nous légua cette guerre <br /> Dont la flamme aujourd'hui fait le tour de la terre <br /> Et comme l'autre jeu, ce jeu n'a pas de fin. <br /> <br /> <br /> (II)<br /> <br /> Tour droite, fou diagonal, reine acharnée, <br /> Roi vulnérable, pions qu'achemine l'espoir, <br /> Par des détours fixés d'un ordre blanc et noir <br /> Vous cherchez, vous livrez la bataille obstinée. <br /> <br /> Mais qui de vous sent sa marche gouvernée ? <br /> La main ni le joueur, vous ne sauriez les voir; <br /> Vous ne sauriez penser qu'un rigoureux pouvoir <br /> Dicte votre dessein, règle votre journée. <br /> <br /> Le joueur, ô Khayam ! est lui-même en prison, <br /> Et c'est un échiquier que l'humain horizon: <br /> Jours blancs et noires nuits, route stricte et finie. <br /> <br /> La pièce se soumet à l'homme, et l'homme à Dieu. <br /> Derrière Dieu, qui d'autre a commencé ce jeu <br /> De poussière, de temps, de rêve, d'agonie ? <br /> <br /> - Jorge Luis BORGES
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